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DU COTE DE GAO

enfant d'afrique

Le 15/02/2022

Photo libre de droit de Triste Petite Fille Africaine banque d'images et  plus d'images libres de droit de Accroupi - iStockAssis  sur un petit muret de pisé , les jambes ballantes Ousmane est plongé dans un livre que l'instituteur lui a prêté .Ousmane a eu ce privilège, car son instituteur sait que l'enfant prendra soin de ce trésor, l'École n'a pas de véritable bibliothèque , juste quelques livres .

Le soir, après l'école, Ousmane retrouve un autre monde , une autre langue .Sa maman Fatouma s'occupe des légumes qu'elle a ramassé dans le petit jardin de subistance qu'ils ont devant la maison , minuscule carré de sable bien entretenu, dans lequel elle fait pousser quelques salades , pommes de terre et autres légumes.

Ousmane est le 3ème d'une famille de 7 enfants. Oh , bien sûr ils pourraient être plus nombreux, mais trois de ses petites soeurs sont mortes quand elles étaient tout bébé .Il se souvient de l'infirmier du dispensaire , l'homme habillé d'une blouse blanche avait expliqué à la maman que c'était un manque d'hygiène qui avait tué l'une de ses jeunes soeurs …hygiène , quel mot bizarre et compliqué ! D'une voix douce l'infirmier avait expliqué à la maman toutes ces choses qui font partie de l'hygiène : se laver les main par exemple .Depuis sa maman , avant de traire les chèvres faméliques  qui se promenent dans leur cour, nettoie les trayons avec un peu d'eau claire , pose un linge sur le lait fraîchement trait pour empêcher les mouches d'y folâtrer …Les mouches , d'un mouvement rapide de la main elle les obligeait à s'envoler autour de la bête ..Avant , ces simples gestes elles ne les faisait pas , elle ne savait pas que c'était important , elle ne savait pas que lorsqu'une bête est malade , même si elle donne du lait il ne faut pas le consommer  ;une bête qui donne du lait ça ne veut pas dire qu'elle est en bonne santé et que son lait est bon …elle ne savait pas qu'il ne fallait pas couper le lait d'une bonne chèvre ou d'une bonne vache , avec le lait d'un animal malade ou avec de l'eau souillée , elle ne savait pas que cette diarrhée qui a épuisé puis tué une de ses filles, elle aurait pu l'éviter ! maintenant sa maman sait , et lui aussi …et lorsqu'elle  peut , elle en parle autour d'elle,  parce que tout le monde sait que c'est en bavardant entre elles que les femmes porteront ce message .Lui, quand il sera grand il sera infirmier pour soigner des enfants …D'ailleurs il sait déjà comment nettoyer les écorchures de ses jeunes frères .Une de ses grandes soeurs elle aussi veut devenir infirmiere, elle, c'est pour aider à mette les bébés au monde ! Ousmane ne lui enlève pas ses rêves mais il a bien compris que ce n'est pas cet avenir qu'on choisit pour elle ses parents .Elle est l'ainée , pour l'instant , en plus de l'école elle a la charge des taches ménagères avec sa maman , plus tard elle n'ira pas au collège pour apprendre , ni au lycée …elle continuera d'aider sa maman à élever tous ses frères et soeurs …elle aurait pu avoir une famille qui la mette au travail dans une autre famille , qui l' échange , comme cela se fait au mali et au senegal …qui la marie jeune …mais la maman ne veut pas de cela pour sa fille , non elle ne sera pas infirmiere, il n'y a pas assez d'argent pour payer les études de tout le monde ,elle aidera sa maman au foyer et plus tard , elle se mariera , mais pas avec un inconnu ça c'est sûr !

et finalement au lieu d'infirmier s'il devenait : instituteur ! pour leur apprendre à lire à ces gamins qui courrent dans les sables des ruelles et qui s'ennuient de n'avoir même pas un jouet ou un livre ..ces gosses qui devraientt être à l'ecole puisqu'elle est obligatoire mais que la rue appelle , et qui plus tard viendront grossir le nombre de ventre creux  ! ou …fonctionnaire ! ça c'est bien ! ils sont riches les fonctionnaires au mali …enfin riches ! leurs enfants ont parfois des chaussures deux fois dans l'année , pas seulement pour la grande fête qui achève le mois de ramadan !

Il y a quelques mois une touriste lui a donné un livre …sa fille venait de le finir , alors elle m'a regardé et m'a demandé "tu le veux?"

la vie que j'ai dans mon village d'afrique ne ressemble pas à la vie de cette petite fille dans le livre …elle s'appelle sophie …les malheurs de sophie c'est le titre du livre dont les pages sont écornées à force d'avoir été lues et relues …de la confiture ! elle mange de la confiture , je ne sais même pas ce que c'est, mais ça a l'air bon …et les fruits …et le château dans lequel elle habite …c'est au moins une princesse cette toubab qui a sa propre chambre !

Il imagine ses vacances s'il s'appelait paul ou victor.

D'abord il aurait un chat ! ça a l'air bien d'avoir un chat ! ici , ils ne sont là que pour chasser les souris ..ils sont efflanqués et trainent de détritus en déchets, ils sont plein de puces  …c'est forcémeent pas les mêmes les chats en europe …l'europe ! Ousmane connait ce nom, l'institueur leur a  montré dans un livre .C'est un endroit ou les enfants mangent 4 fois , dans la journée  des fois même 5 ça s'appelle : le petit dejeuner , le gouter de 10H, le dejeuner , le gouter de 4h et le repas du soir ….

dans un livre de l'ecole il a vu des chats , plein de chats , tous différents , des noirs , des rayés , des avaec des taches ,des avec des longs poils …il imagine déjà son chat …il parait qu'en europe les chats dorment sur des coussins …

Ses pensées sont interrompues par deux poules qui se disputent un même vers .Sa maman apparait dans l'embrasure de la porte et jette dans la cour une bassine d'eau souillée …la vrai vie est là devant lui !

 

petit rappel :

là bas l'hygiène manque car sans eau …pas d'hygiène , alors cette goutte d'eau qui coule de votre robinet faites le réparer !!….

les fuites représentent 15 à 20% de quantités d'eau utilisées par les ménagères françaises. 6 litre à l'heure pour le goutte à goutte dans votre lavabo, 25litres par heure pour la chasse qui fuit …pensez à vérifier aussi la goutte qui coule de votre ballon d'eau chaude ..;vous ne la voyez pas , elle passe directement dans les égouts mais s'il y a un pression plus importante que les7bars acceptés (parce que par exemple les pompiers sont venus faire des essais dans votre rue ) s'il n'y a pas de réducteur de pression la pièce ,dont je ne sais plus le nom peut laisser passer quelques gouttes d'eau ….normalement c'est quelques gouttes quand le ballon chauffe…j'ai fait l'expérience en mettant une bouteille :1litre à l'heure …et ça depuis quand …alors même si ça n'est pas pour votre porte monnaie pensez à ceux pour qui l'eau vaut de l'or

 

 

esclavage : Racines sur numero 23, the book of negroes sur france Ô, en ce debut d'année 2017

Le 08/01/2017

Roots 2016Kunta Kinté , c'est un 1976 que j'ai découvert ce garçon mandingue qui vivait en afrique au 18eme siecle , je l'ai rencontré dans les pages du roman  RACINES que ALEX HALEY à écrit pour nous raconter l''histoire d'une famille afro-américaine , sa propre famille . Le roman couvre de l'époque de l'esclavage à l'époque contemporaine. récit historique le plus célèbre peut etre de l'histoire de la télévision américaine qui permettra à son auteur de remporter en 1977, le Prix Poulitzer pour cet oeuvre mais permettra aussi aux lecteurs et spectateurs d'avoir un regard nouveau sur l'esclavage .. 

En 1977 un feuilleton  était tirée de cette oeuvre , proposée sur les ecrans français en 1978 il n'a malgré sa qualité et son succès considérable été rediffusé une seule fois sur france O il me semble ..

Est ce en souvenir de ce jeune homme emporté en esclavage sur la terre africaine que j'ai eu envie de connaitre le mali ? peut etre ... Mon amour de l'afrique ne l'ai je pas puisé dans mes lectures de jeunesse lorsque je partais en imagination avec la famille mahuzier !

Racines en 2016 a été une nouvelle fois adapté à l'ecran et c'est numero 23 qui en ce début 2017 nous permet de retrouver cette fresque historique .. bien entendu si l'histoire reste la meme , la production de 2016 y a gagné en qualité , tant par les couleurs , la bande son  mais aussi en réalisme la violence des moeurs de  l'époque n'etant pas édulcorée .  le "feuilleton " de l'epoque est aujourd'hui une  "série" d'une qualité indéniabl . 

Les premieres images nous transporte en afrique , dans l'actuel mali ... profitez du replay ! http://www.numero23.fr/programmes/racines/

Si vous vous interessez à la traite des noirs regardez en replay sur france 0 la serie proposée en ce début d'année 2017 ..the book of negroes , serie canadienne dont l'action se situe egalement au XVIII eme siecle ,est adaptée du livre éponyme du Canadien Lawrence Hillet . Elle vous permettra de completer votre savoir sur la vie de cette époque lorsqu'on est en afrique puis plus tard vendu comme esclave car  the book of negroes quoi que roman est basé sur des faits réels , cette serie de 6 episodes  été diffusée pour la 1ere fois sur CBS debut 2015, 

.http://www.franceo.fr/emission/book-negroes/diffusion-du-07-01-2017-20h55

QUELQUES INFOS SUPPLEMENTAIRES

peuls mandingues,songhai,bambaras.. sont les tribus d'une meme region d'afrique et qui couvre aujourd'hui le mali ,  la guinée ...

la poudre des jesuites dont on parle dans the book of negroes ( la poudre que rapporte le planteur en meme temps que la petite Aminata) est de la quinine : (Des jésuites de Lima rapportèrent son usage à Rome pour soulager les fièvres )

j'en profite aussi pour vous inviter à regarder le film 12 Years a Slave 

EN FIN D ARTICLE RETROUVEZ LA VIDEO DU 1ER FEUILLETON RACINES(1er episode) diffusé en 78 


kunta kinté "RACINES" Épisode 1 (parties 1/2... par thaillepan

du cote de gao de djerba et d'ailleurs ...des precisions pour mieux surfer sur mon blog .

Le 02/09/2011

vous voilà sur mon blog ....attention les onglets accueil explorer etc...ne font pas partie de mon blog ...c'est la partie "réservée" à l'hébergeur expedia.fr ..untitled.jpg.voilà pourquoi vous avez egalement au dessus du nom de mon blog leur pub , ainsi que sur la colonne extreme droite ...

voilà pourquoi egalement nous n'avons pas le choix pour le format de nos caracteres ...la colonne texte s'en voit très restreinte ! pensez à mettre votre page en 200% pour n'avoir en plein ecran que mon blog , et mes 3 colonnes en partant de la gauche , avec les liens vers mes videos, mes carnet , mes partenaires .... en ne cliquant pas sur un carnet précis vous avez tous mes articles .

pour vos recherches vous avez dans le paragraphe "catégories" les différents carnets que je complete au fil du temps dans mes moments de loisir .

et n'oubliez pa bien entendu de faire vos achats dans ma boutique ou chez mes partenaires si des articles vous interessent .

et soyez sympa , faites vos recherches de vols , d'hotels toutes destinations sur les moteurs sur mes pages ! 

 

TAMIKREST musique saharienne tendance

Le 01/09/2011

Ils s'appellent Moussa , Mossa, Almoustafa , Tinarewen , Toumast ...et au fil de mes pages vous avez découvert leur vie ,leur histoire, leur musique . Lorsque dans les années 90 la secheresse a asséché les puits certains ont quitté leurs campements au milieu des sables du désert pour se rassembler autour des rares points d'eau , d'autres ont choisi de grandes villes en afrique en europe au moyen orient . Un certain Kadhafi a promis de s'occuper de leur peuple , il a d'ailleurs été médiateur lorsque les révoltes intestines ont secoué le nord mali , souvenez vous je vous en parlais alors *...Certains hommes ont quitté leurs familles pour s'expatrier en lybie dans des camps militaires où on leur offrait un travail qu'ils n'avaient pas dans les pays où le territoire des hommes bleus s'etale ...D'ailleurs à cette époque là l'ennemi d'autrefois était devenu l'ami ...pour aujourd'hui à nouveau être l'homme à abattre ... C'est ça la politique ...

Ibrahim ag Bahanga, le plus "dur" des rebelles qui n'avait jamais vraiment accepté cette "reddition"  lui aussi a fini son "regne" il est mort vendredi dans un accident dans le nord-est du Mali.

Parmi ces hommes partis dans les sables de lybie certains ont abandonné leurs armes pour la guitare , Tinarewen fait partie de ceux là , qui a travers le monde porte les paroles qu'il veut de paix sur de la musique melant rythme d'aujourd'hui aux sons traditionnels ...

Certains touareg aux prémices de la revolution lybienne ont quitté la terre aride du mali qui ne leur offrait pas assez pour vivre , ils sont devenus mercenaires, aujourd'hui Kadhafi parti ils retournent qui en algerie , qui au mali ... Pendant quelques années , les touareg ont eu à combattre les rebelles de leur ethnie , aujourd'hui que va t-il advenir de cette paix ? les hommes avaient déposé les armes apres des mois de pourparler ...aujourd'hui le sahel on le sait ne va pas mieux , les gens ont toujours aussi faim et soif ...et des armes envoyées par les français aux rebelles lybiens auraient été saisies par les combattants de Khadafi et ramenées au mali  ... une révolution s'eteint peu à peu en Lybie , sera t'elle suivie par un embrasement ailleurs .... attentat ( comme à alger vendredi) ou nouvelle revolution en afrique

 

moment douceur:  de la revolution au romantisme pur (Mossa Ag Attaher)  avec  TAMIKREST

 

LE JOURNAL LA TRIBUNE ACCUSE ,

Le 23/02/2011

quand je vous dis haut et fort que vous ne devez pas croire toujours les media !!!!
un article paru sur la tribune on line et que j'ai eu sous les yeux hier me prete des "actions" que je n'ai pas commises , pas un détail mais une chose grave ,  lisez l'article vous qui me connaissez au fil des ans !
j'ai fait un commentaire sous leur texte et il n'a pas été validé , j'ai envoyé un mail personne n'y a repondu , j'ai remis aujourd'hui un commentaire qui a été refusé immédiatement .
je vais donc innonder le web en mettant mon démenti pour prouver que ce journal n'est pas credible , meme avec un tel nom .meme avec un sous titre  :Quotidien national d’information ..merci à ceux qui relayeront mon post ou un lien vers ce sujet avec un titre accrocheur pour qu'ils effacent de leurs pages ou fassent un démenti .

voilà ci dessous le mail que je leur ai envoyé et le com d'aujourd'hui ...j'ai toujours vous le savez raconté ce que je pouvais verifier car je sais combien un journaliste peut divulguer d'erreurs ! souvenez vous lorsque dans un article sur un spectacle qui devait rassembler en afrique de nombreux chanteurs je me suis trompée carrément d'année en écrivant ! mon article a été publié tel quel sur des pages web et j'ai retrouvé cette erreur disséminée partout alors que sur mon texte entre temps j'avais corrigé ...

rappelez vous quand la semaine du 14 janvier j'étais à djerba , que j'ai ecris un article sur c4n que je suis interenue sur les forum pour dire que l'ile restait calme dans la mesure où c'etait une revolution qui se produisait ...et qu'on a prétendu que je disais des mensonges pour que les touristes restent sur l'ile .Je racontais ce que je voyais , en le precisant d'ailleurs ...

je me suis toujours mise un point d'honneur a ne JAMAIS changer la verité .

alors vous imaginez le choc en lisant dans la tribune :Celui-ci annonce, d'ailleurs, sporadiquement avoir tué ou arrêté des membres d'une milice rebelle anti-touareg.

voilà mon mail et encore je suis restée polie et le com
...
je suis très mécontente car une personne vient de me contacter pour me signaler qu'en faisant une recherche sur le web elle avait trouvé un de vos articles en ligne parle de moi (sous mon pseudo awanekkinnan )
ce journaliste prétend que j'ai tué, vous réalisez l'importance de ses propos !

il faut que vous trouviez une solution à ce grave probleme qui d'une part montre que vos articles ne sont pas vérifés avant d'être publiés ...d'autre part jette une information grave et erronée sur moi que de nombreuses personnes connaissent sous ce pseudo que je suis seule à porter dans le monde . votre service juridique trouvera j'espere rapidement une solution qui me satisfasse en espérant qu'un dédommagement et un dementi suffisent pour tranquiliser mon esprit ...vous imaginez si je retourne au mali et que je me retoruve face à un de ces rebelles !!!
dois je donc ne plus jamais aller là bas par peur !

j'ai voulu en un premier temps mettre un com pour que la vérité soit connue mais ce com ne sera probablement pas validé !.LE Voilà

je suis très choquée de découvrir mon nom dans cet article .Un nom que j'ai créé moi meme  . il n'y a aucun doute sur le fait que c'est MOI dont on parle sauf que l'on me prete des propos que je n'ai jamais tenu .et le journaliste qui ecrit cet article ne me connait pas puisqu'il ne sait donc pas que je suis une femme ... je lis "Celui-ci annonce, d'ailleurs, sporadiquement avoir tué ou arrêté des membres d'une milice rebelle anti-touareg. " vous imaginez la gravité de ces propos que j'aurais prononcé !un dementi est necessaire. dois je vivre maintenant dans la peur de rencontrer la famille d'un de ces rebelles que j'aurais tué !!!
c'est grave ce que vous avez fait là ! j'attends une reponse au mail que je vous ai envoyé à ce propos..

et le com d'aujourd'hui :qui ne s'enregistre meme pas et affiche à la place de enregistré "protection d'inondation "?????
mon commentaire n'a pas été validé , et les erreurs dans cet article non corrigés ...mon mail est resté sans reponse ...je vous rappelle que ce qui est dit sur moi awanekkinnan est grave et totalement erroné . depuis un an votre journal  transporte des mensonges sur moi , et n'a pas vérifié les dires de sa prétendue journaliste ! faut il en venir à un avocat !la tribune est il un journal aussi peu fiable  ...

ARTICLE INCRIMINé http://www.latribune-online.com/suplements/international/28473.html

JE N AI PAS LES MOYENS DE PAYER UN PROCES POUR DEMENTI ALORS UNE IDEE ?

les touareg et Kadhafi ? quel rapport

Le 22/02/2011

Je ne vais pas vous parler de tout ce que vous entendez ou voyez sur tout les média mais petit retrou en arrière ...pourquoi parle t on de touareg lorsqu'on parle de Kadhafi ?

Les touareg sont des guerriers nomades , le monde a évolué au 20eme siècle et s'ils ont souvent parlé par les armes , certains ont accepté le changement , se sont sédentarisés .

Mais lorsque l'eau est rare , il est difficile de partager un puits alors souvent des conflits ont opposés des hommes qui vivaient sur une même terre sans être de la même ethnie .

Du fait des nombreuses secheresses qui ont sevi depuis quelques decennies , suite aussi aux exactions qui ont été perpétrées contre leur ethnie , on les trouve aujourd'hui dans d'autres pays limitrophes comme le burkina faso et la lybie.
Beaucoup se sont retrouvés dans les camps militaires de Kadhafi il y a une poignée d'années pour apprendre le maniement des armes et  parmi eux certains ont preféré abandonner depuis les armes à feu pour la guitare électrique tel le groupe TINAREWEN qui à travers le monde esseme sa musique .

Mais Kadhafi a pris une part importante aux sommets entre touareg pour aider à retrouver la paix lorsque les rebelles faisaient parler les armes .

Il s'est même si je me souviens bien proclame roi des touareg en 2007 ou  2008 mais étais ce vraiment intox ou info car en recherchant l' article plus complet que j'avais écrit pour expliquer pourquoi les touareg avaient un lien avec kadhafi j'ai eu la surprise en notal mon nom dans le moteur de recherche google + touareg + kadhafi de trouver un sujet dans la tribune qui parle de moi !!! oui c'est un nom inventé puisque c'est une phrase qui veut dire c'est moi qui vous le dit ...et j'ai pu lire"Celui-ci annonce, d’ailleurs, sporadiquement avoir tué ou arrêté des membres d’une milice rebelle anti-touareg. "

 

le journaliste qui a "pondu" ce texte ne sait meme pas que je suis une femme ! alors tout son sujet est il bien traité ????e

 

alors quand je vous disais de ne pas croire les journalistes , parce que j'étais à djerba la semaine du 14 janvier et que c'etait calme ...il faut toujours se méfier des médias ..voilà pourquoi j'ai abandonné l'idée d'ecrire dans C4N ....

 

sommaire de tous mes articles

Le 30/05/2008

la page web ne permet pas d'afficher la totalité du voyage , il faut penser à rechercher dans le mois de parution alors pour plus de facilité en clquant ici retrouvez le sommaire  de tout mon voyage .....

 

video d'une partie du voyage : gao la dune rose   à ne pas regarder maintenant mais c'est poiur l'accompagnement musical

 

POUR FAIRE CONNAISSANCE

Le 19/03/2008

J'adore les voyages et j'avoue que l'afrique et le moyen orient ont toujours été mes lieux préférés , mais le Mali en fait , je n'y avais pas encore pensé. .. par un concours de circonstances j'avais fait la connaissance quelques mois auparavant d'un ecrivain touareg qui vit en France ...de parler avec lui m'avait donné l'envie de poser mes bagages dans le pays où il était né .

La vie ne nous permet pas toujours ce que l'on souhaite, et pendant une dizaine d'années je n'ai guère quitté la France ; oh je dois dire que certaines régions ont leur charme mais pour moi voyage est synonyme de chaleur , sable et palmiers , plus que de randonnées en montagne ! le divorce prononcé (eh oui , il n'aimait pas les voyages!) j'ai pris l'habitude tous les ans de partir faire une escapade avec mon fils intrépide ado aujourd'hui ,qui , quelle chance ! apprécie lui aussi les voyages . C'est vrai , lui , rêve de Wistler en Colombie Britannique pour pratiquer du free ride mais bon , pour l'instant j'ai eu gain de cause , car un tel voyage ne se fait pas pour une semaine et un seul salaire limite quand même les choix!

"la Caravane D...C.... " projet auquel Moussa A A l' écrivain , avait pensé avait été créé début decembre , dans ce projet il etait prévu qu'une dizaine de personnes devait parcourir plusieurs milliers de kilomètres pour que 2 vehicules 4X4 soient laissés à Taboye , petit village , perdu au milieu des sables du Sahel .

Lorsque Moussa me proposa de le rejoindre là bas , pendant que la "caravane " y était j'ai accepté ,après quelques hésitations , leur arrivée promettait de grandes fêtes organisées dans le village . Pour cette année 2007 un tel voyage n'était pas prévu dans mon budget mais j'avais quand meme envie de connaitre ce pays , de savoir si ma reticence envers les associations lorsqu'elles ne s'appellent pas medecin sans frontiere (etc...) était fondée , car je trouvais cette association un peu "fraiche" pour un si onéreux projet et traitée avec une rigueur un peu légère .
Mon fils adolescent est de tous mes voyages et l'arrivée de la "caravane" coïncidait avec les vacances scolaires , il fallait reelement profiter de l' aubaine .
En decembre donc je contactais point afrique , seule agence qui propose des vols secs sur GAO .
Moussa s'etait proposé de charger son cousin qui a une agence de voyage familiale sur place de me faire découvrir son pays lorsque lui même serait occupé avec pour tarif :150€ pour lui et 400 à remettre au guide en arrivant .
Pour toute la partie "touareg" du voyage nous devions être accueillis dans la famille de Moussa .
C'était la première fois que je voyageais dans ces conditions. Habituellement c'est soit un voyage organisé, soit un vol avec hotel et je loue sur place un vehicule, soit lorsque je descends chez des amis c'est un echange de bons procédés puisque j'habite sur la côte d'azur!...

Moussa avait beaucoup parlé de son voyage avec la "caravane..." sur les médias et il devait me donner regulièrement des nouvelles pendant le trajet pour que les lecteurs du blog puissent suivre l' aventure. Si vous allez sur mon autre blog vous verrez que mes articles sont nombreux mais que les nouvelles furent très brèves , à tel point que ne sachant même pas si Moussa était arrivé à bon port , je ne savais pas si quelqu'un nous attendrait mon fils et moi à l'aeroport. j'avais donc précieusement pris les adresses des "touareg" qui m'ecrivaient regulièrement via "awanekkinnan" en me disant qu'au pire je les contacterais ...ce petit bout de papier me tranquillisait.

"mon" recit de voyage , n'est peut etre pas franchement celui que j'ai connu cette fois là... mais bon il faut bien enjoliver les choses parfois ! et d'une mésaventure regarder les bons côtés !
Si tout ne s'est pas passé comme cela était prévu celà nous a permis de decouvrir peut etre de choses à coté desquelles nous serions passées sans nous y attarder. ...mais je ne vais pas tout vous dévoiler en une seule page!

je l'avoue je préfèrerais vous offrir un thé et bavarder avec vous pour vous faire découvrir tout ce que j'ai vécu au Mali ,mais les "blog" sont là pour que je puisse vous ouvrir mes pages comme je vais vous ouvrir mon coeur , alors qu'installé dans votre salon ou votre bureau , vous viendrez à la rencontre ce ce pays.
Pendant quelques jours je vais vous entraîner sur la trace de mes souvenirs . je vous dirais bien ,fermez les yeux et écoutez moi mais ...lisez plutôt ce sera plus facile!

EXTRAIT TINAREWEN
http://dcdg.blogs-de-voyage.fr/media/01/00/795597854.wma

GAO PERLE MECONNUE DU MALI

Le 19/03/2008

La région dont je vais en quelques mots vous dévoiler les charmes se trouve au nord est du Mali Dans les carnets voyageurs , les catalogues des tours operator vous déclinent les beautés du pays dogon et de ses grandes falaises, de la capitale Bamako ou de Tombouctou la mystérieuse mais il est une ville qui n'est pas franchement touristique et qui pourtant merite le détour ,cette ville c'est Gao , lieu d'étapes autrefois des caravanes de sel et qui aujourd'hui voit passer ceux qui de Mauritanie et du Maroc souhaitent aller le Burkina Fasso ou le Niger , Gao ,c'est le carrefour le l' Afrique de l'ouest et de l' Afrique de l'est .
Il serait tellement navrant qu' ébloui par les belles photos d'autres lieux renommés vous oubliiez vous aussi ,ce petit coin de terre
Nous sommes dans le sahel , cette région qui n'est pas encore le désert (sahara en arabe) avec ses magnifiques dunes .
Comme toutes les villes d' Afrique Gao est grouillante de monde et chaque instant vous permettra une découverte charmante. L'histoire a laissé à la capitale de l'ancien empire Songhoi son empreinte avec la très belle mosquée pyramidale , pour les plus romantiques une promenade en pirogue ,longue barque effilée vous permettra d'aller fouler le sable de la magnifique dune rose qui sait prendre au soleil couchant une teinte particulière qui lui a donné son nom. Quelque minutes d'ascension et vous voilà sur la crête de la dune de Koima ,embrassant un paysage qui se déroule devant vos yeux sans que vous puissiez atteindre du regard les limites du sahel d'un côté et la ville de Gao de l'autre .
Chaque saison a son charme: en septembre à la fin de la saison des pluie vous assisterez au travail des hommes courbés dans leur champ sur les rives , en novembre vous verrez s'ébattre dans le fleuve les hippopotames, tandis que divers oiseaux vous laisseront admirer leur vol , en décembre c'est la moisson tandis qu'en juin le bras du fleuve sera presque à sec et vous pourrez peut être vous rendre à pied jusqu'à la dune .

Mais revenons dans la ville , vous promener dans les dédales des rues vous mènera immanquablement au marché où vous pourrez acheter du clou rouillé à quelques fruits car dans cette caverne d'ali Baba à ciel ouvert tout se trouve, tout s'achète ,tout se marchande.
Vous y croiserez une foule hétéroclite: les bergers peuls longs et minces , portant leurs superbes chapeaux ,les touareg drapés dans leurs boubou et portant le cheche ....

TOUAREG DU MALI

Le 19/03/2008

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Coincés entre le nom des maures, des sonhgoi et des peulhs , les touareg étaient dans ma mémoire parmi les 14 millions d'habitants de l' AOF , aux beaux jours de la colonisation française , quand Joseph Galieni n'etait pas encore le nom d'une rue ou un boulevard

Bien sûr j'entendais parfois le nom de Mali surgir sur un média mais que savais je de la réalité du peuple malien , des ethnies qui s'y cottoient , des difficultés de ce peuple pourtant le plus pauvre du monde.

Une information en poussant une autre , la guerre du golfe avait occulté pour moi les problemes touareg au mali dans les années 90 et puis l'homme est égoiste , la naissance de mon fils , la preparation de sa chambre puis plus tard de ses biberons ont occupé plus mon esprit que les misères du monde.

Arte venant heureusement à mon secours, me fit decouvrir les touareg un peu mieux que je ne les connaissais en me faisant apprécier la chaleur de leur accueil dans leurs campements, la beauté de leur musique ...c'est donc le coeur rempli de rêves que nous nous envolions quelques semaines plus tard mon fils arnaud et moi ; le dernier mail de notre ami en main nous pouvions imaginer tout ce que nous allions faire , simples mots pour l'instant sur la feuille mais déjà porteurs de magie ...decouvrir le désert pendant une promenade à dos de dromadaire, apprendre avec les bergers à s'occuper des bêtes, rencontrer des animaux près du campement , se retrouver le soir auprès du feu pour entendre des legendes touareg au son de la musique ....et puis à Gao faire connaissance avec l'autre Mali , celui des africains avec son marché , des boubous et des djembé.....

PAGE 1 / PREMIERES HEURES SUR LE SOL MALIEN

Le 19/03/2008

"Veuillez attendre l'arrêt complet de l'appareil avant de détacher vos ceintures" .
Le micro lance l'appel au calme habituel lorsqu'un avion pose ses roues sur les pistes ...Mais quelle piste?! collés aux hublots de l'avion , les passagers , tentent d'apercevoir la ville de Gao et son aéroport ... du sable , du sable , et là oui en cherchant bien ,une piste dont le tarmacq a la teinte du sable qui se souleve au gré du vent. Un véhicule de secours seul et unique , et un grand batiment de tole ondulée planté au milieu de nulle part ,voilà l'aéroport international de Gao !
Le grand hangar est séparé par une unique cloison ,d'un côté le hall de départ ,de l'autre le hall d'arrivée. L'avion ne fait qu'une courte escale ,alors que nous passons la douane et la police ,les passagers en partance grimpent dans l'avion ).802050231.jpg

Des Maliens de toutes ethnies s'accrochent en grappes aux barrières . Comment reconnaître quelqu'un dans ce groupe de personnes ! Mais un peu à l'écart je vois deux Touareg qui ressemblent aux photos que j'ai eu en main , l'un doit être Ibrahim et l'autre Mossa Ils discutent avec une jeune femme que j'ai remarquée dans l'avion . Placée sur l'un des sièges de la rangée de derrière elle est restée le nez plongé dans ses papiers toute la durée du voyage .
Je pousse un "ouf" de soulagement ...je n'ai pas cette fois préparé mon voyage comme j'en ai l'habitude : pas de guide du routard , petit futé ou autre bouqin dans mes bagages. Lorsque Moussa m'a dit "viens au mali en meme temps que moi , je te ferai aimer mon pays " je l'ai pris au mot ...à tel point que c'est un peu paniqué que nous avons bouclé nos bagages . Tout le temps qu'a duré son voyage en 4X4 pour rallier Paris à Taboye , il etait censé m'envoyer des sms ou mails pour me mettre au courant de l'avancée de son voyage avec la "caravane du coeur" * mais je n'avais eu que de très rares reneignements et depuis quelques jours le "stand by" complet ,nous ne savions ni s'il etait arrivé ni si quelqu'un nous attendrait à l'aeroport. En désespoir de cause j'avais noté sur mon carnet l'adresse de 3 touareg qui n'habitent pas du tout dans la region mais auxquels j'aurais envoyé un "au secours" si nous nous retrouvions seuls , mon fils de 15 ans et moi ,dans une ville totalement inconnue . ..

Il ne faut que quelques minutes pour que le 4X4 ,un rien brinquebalant de Mossa ne nous dépose devant l'hotel restaurant . Nous y serons les seuls "blancs" pour cette première escale .
Mossa,c'est le cousin d'un ami, écrivain touareg ,qui habite en France, et il nous servira de guide pendant ce court séjour. Il nous apprend que notre ami est bien arrivé avec "la caravane du coeur " qui vient de traverser plusieurs pays du nord de l'afrique avant de rallier Taboye , petit village perdu dans le nord du Mali but de leur périple. Moussa notre ami, passera en fin d'après midi pour nous dire bonjour ;en attendant nous prendrons notre repas de midi ...qui se prend à 15H sous cette latitude
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Une légère brise souffle qui fait bruisser les feuillages et rend la chaleur supportable. Installés dans le jardin ombragé de l' hôtel "Sahara passion" nous attendons , mon fils Arnaud et moi , que nous soit apporté notre premier repas typiquement malien . Aujourd'hui ce sera couscous .Et quel couscous !mémorable....un plat de graines ,deux minuscules bouts de viande et quelques pois chiche... Là c'est sûr nous ne sommes pas dans un de ces voyages organisés ou les français viennent pour se gaver autant de soleil que de mets exotiques...
Au loin le Muezzin vient de faire son appel à la prière alors que tout autour de nous une dizaine d'oiseaux font un concours des plus belles trilles .
oiseau jaune dans le jardin du sahara.wmv
Sur le mur de banco (le sable utilisé pour la construction) des lézards de belles tailles nous regardent étonnés, à moins qu'ils ne soient qu'intrigués et nous étonnés !

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* la caravane du coeur devait apporter deux vehicules 4X4 ainsi que du materiel scolaire ; créée quelques semaines seulement avant le départ mais manquant cruellement d'organisation à mon avis je n'avais pas voulu m'y associer autrement qu'en mettant en ligne sur mon blog quelques lignes sur l'avancé de leur voyage.
ils devaient arriver le vendredi , deux ou trois jours avant nous . nous devions les rejoindre , nous en tant que "touristes équitables" quoique ami de Moussa

PAGE 2 / COUP D OEIL SUR LA VILLE DE GAO

Le 19/03/2008

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La grille du jardin de l'hotel vient de s'ouvrir et un Touareg vient vers nous. Il porte un superbe boubou de la couleur du cuivre rouge, ses cheveux comme à leur habitude sont ceints d'un chèche foncé. Je le regarde s'approcher. C'est vrai qu'ils ont belle prestance , le corps drapé jusqu'aux pieds dans ce tissus soyeux qui se balance au rythme de leurs pas ...je ne vois que ses yeux qui semblent me regarder avec insistance et à ce moment là , je réalise : c'est Moussa qui pour un temps , a quitté son habit indigo !

Cette apparition me laisse une étrange impression. Moussa en France , seul vêtu de son habit bleu cela ne m'etonne plus mais là , parmi d'autres vêtements traditionnels cela me permet de réaliser que cette fois ce n'est plus un rêve, nous sommes au pays des Touareg...

Il s'approche de nous pour nous souhaiter la bienvenue et son apparition ne perturbe en aucune façon les habitudes des oiseaux : dans un nimier , un tilabert couve ses oeufs dans un nid posé en équilibre entre deux branches tandis qu'au dessus de nous un toujoumba (en songhai) superbe oiseau jaune, avec application transporte inlassablement quelques nouvelles brindilles pour perfectionner son nid , dans lequel par instant il disparaît par une petite ouverture placée sur le dessous de cette forme ovoïde qui pend de la branche..

Ibrahim , visage jovial et toujours souriant, entre à son tour dans le jardin ombragé de l'hotel suivi de près par la jeune femme de l' aéroport.
une voix douce répond à mon bonjour :
...enchantée ! et moi je m'appelle Blanche de Richemont "


j'ai lu son nom sur la page de garde du livre de Moussa mais le "de" m'avait laissé croire à une frêle et vieille demoiselle. En fait ,elle ressemblait dans mon imagination à la princesse russe très agée , qu'il m'avait été permis de connaître il y a quelques 20 ans . Vieille dame charmante , comme sortie d'un livre , qui disparaissait au fond d'un immense fauteuil , petite dame poussiéreuse , transparente à force d'être fragile . Son neveu , jeune homme d'une autre époque lui aussi , se tenait debout derrière , la main posée négligemment sur le dossier , et sur le mur la gravure d'un tsar... Cette image que j'avais chassée de mes souvenirs me saute au visage lorsque je decouvre la véritable Blanche de Richemont et qui n'a rien à voir avec celle que j' imaginais !

Elle est écrivain , amoureuse et spécialiste des déserts .... nous apprendrons quelques jours plus tard qu'elle est là aussi pour apporter les dernières modifications à son prochain livre " l' éloge du désir"

Nous les laissons à leur discussion , Mossa vient d'arriver et nous propose de découvrir Gao. Notre guide , cet après midi s'appelle Sidi , c'est un cousin de Mossa .
En fait ici tout se passe en famille , l'agence de voyage est celle de Mossa et les guides et chauffeurs ses cousins ... Sidi ,savez vous ce que cela signifie en langue arabe ? : saint , je l'ai appris il y a quelques années en flânant dans les ruelles de Sidi Boussaïd en Tunisie.
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Gao ne se raconte pas , il faut s'y promener pour la saisir.
Une seule route goudronnée traverse la ville , toutes les autres rues , aussi larges pourtant, sont d'un sable orangé , bordées de maisons de cette même teinte chaude ou parfois se mèle la couleur plus grise de l'argile . De longs murs de même matériau occultent les jardins , car toute maison possède son jardin pour y élever quelques chèvres , où pour s'y retrouver, à l'ombre d'un arbre parfois, pour boire les trois thés traditionnels.

Le centre ville ne se prétend pas différent , sinon que s'y regroupent les divers ministères et administrations. Le long des ruelles du marché un bric-à-brac d'objets se côtoie : des vis , des chaussures , des tissus , des plaques de sel... Une petite fille à la peau d'ébène , avec application tresse les cheveux d'une autre enfant , un bébé s'est assoupi dans le dos de sa maman , un couturier devant sa machine "singer des années 40 " tire d'un morceau de tissus multicolore un pantalon non moins riche en couleur.

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Au coin d'une rue, quelques chèvres se dressent fièrement sur une montagne d' immondices ; cela me remet en mémoire quelque phrase de Daudet parlant le la chèvre de mr Seguin : "et de se voir si haut perchée elle se croit au moins aussi grande que le monde"

Sidi nous a entraîné à sa suite dans une sorte de halle marchande , ceinte de hauts murs qui assombrissent le lieu. Un veritable labyrinthe se déroule devant nous avec de chaque coté de minuscules réduits dans lesquel s'entassent parfois dans un équilibre très précaire , des chaussures, des tissus et mille autres choses encore. Il nous faut nous frayer un passage entre les sacs , caisses qui obstruent un passage si étroit que dejà sans ces monticules de paquets deux personnes ont du mal à s'y croiser, sans patauger dans la boue qui s'étale par endroits.

Le jeune Touareg , après quelques serrements de mains , quelques mots jetés dans une langue "rugueuse" , à l'un ou à l'autre , semblant ne pas trouver ce qu'il souhaite , franchit une étroite porte , Arnaud et moi toujours sur ses talons. La clarté du soleil nous saute au visage, alors que la chaleur aussitôt nous enveloppe...

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Nous traversons encore quelques dédales de rues, pour arriver sur une grand avenue de sable qui borde le fleuve.
Sur les rives du Niger c'est un autre univers grouillant de monde . Assis sur le parapet nous jouons les indiscrets car quelques femmes qui font leur toilette dans une eau plus que douteuse , d'un geste impérieux de la main nous font signe de ne pas les photographier . Même sans cela , je n'aurais pas de toutes manières fait un cliché de ce moment d'intimité , un peu plus loin un autre groupe de femmes lave leur linge . Des enfants jouent au ballon tandis que près d'eux des petits groupes de chèvres et des moutons déambulent , sous le regard indifférent d'un zébu

Au loin des pirogues s'éloignent ... 45898924.jpgAnimaux , hommes, fourrage et mille autres choses se disputent une place sur les pirogues dont certaines voient le niveau de l'eau s'avancer inexorablement vers le plat bord et prennent des allures de radeau plutôt que de barque.
Sur les quais, c'est un mélange de couleurs bigarrées : le bleu des Touareg mais aussi les teintes violines , indigo, vertes de leurs boubous , les couleurs acidulées des robes des femmes Bambara ou Songhai. Un petit âne passe près de moi chargé de paille alors que quatre jeunes hommes rentrent des champs , leurs outils de travail d'un autre temps , sur l'épaule ...mais déjà mon regard est attiré par autre chose... et j'ai beau écarquiller mes yeux je ne parviens pas à tout voir. Un Peul vient d'être hapé par la foule et je ne vois plus que son chapeau qui émerge d'une marée humaine. D'un pas rapide un autre malien apparait tenant courte une corde à laquelle est attaché un gigantesque bélier,le temps d'ajuster mon appareil et ...trop tard , la foule se referme sur lui.

Pour retourner à l' hôtel nous longeons les jardins d'une belle demeure , les bougainvillées ploient sous les fleurs roses et blanches qui se gorgent de soleil , un peu plus loin ont été plantés quelques dizaines d'arbres , bien alignés . Dans quelques années ils offriront une ombre bienfaitrice au promeneurs , mais aujourd'hui on se prend à penser qu'ils sont bien trop chétifs pour survivre. ...

PAGE 3 : FIN DE JOURNEE SUR GAO

Le 19/03/2008

La nuit vient de tomber , il doit être 18 h et le bruit de la ville se fait différent, les oiseaux se sont tus et leur gazouilli est remplacé par le cri cri des grillons, au loin le chant du muezzin une nouvelle fois appelle à la prière , c'est la 4eme , celle du coucher du soleil.
Le souffle léger du vent fait frissonner les feuilles , il fait tiède ...la chaleur pendant cette journée n'était pas écrasante , nous n'en avons pas souffert ni de la soif d 'ailleurs , nous avons été plus gênés par ce manque d'humidité dans l'air qui assèche la bouche , et ce vent omni présent qui oblige à chaque inspiration à inhaler autant de sable que d'air !
Les bêlements des troupeaux se mêlent aux cris des enfants qui jouent devant leurs maisons de pisé... 1461058938.JPG

Seuls "blancs" dans l' hotel nous avons droit à la plus belle chambre avec wc et douche ! Le luxe quoi !
chambre pour 2 avec salle de bainWC ....ça c'est ce qu'on pourrait lire sur le catalogue s'il en existait un. ...suivez moi donc et visitons là ...
Nous longeons un couloir faiblement éclairé , la porte s'ouvre sur une pièce sans fenêtre ,une fois trouvé l'interrupteur :au fond à droite vous caressez le mur à taton et vous trouvez au bout de plusieurs minutes ou alors vous allumez votre lampe de poche...vous découvrez un pièce sommairement meublée d'une table de bois poussée contre le mur de gauche, une chaise et un lit ...enfin un lit de là bas ...c'est à dire un sommier de bambou tressé et un fin matelas de mousse d'une epaisseur de 2 à 3 cm. On partagera le même lit avec mon fils ...il n'y a pas le choix...

Une grande moustiquaire recouvre le lit que je devrai partager avec mon fils, Arnaud ,une moustiquaire qui a fait son temps et dont l' efficacité a été renforcée par des gros morceaux de scotch noir pour boucher les trous. De Toutes manières, Arnaud, à force de tourner et de se retourner sur ce matelas bien inconfortable, posé sur le sommier de bambous, sera au milieu de la nuit totalement saucissonné dans la moustiquaire et le seul et unique moustique qui vrombit avec plaisir autour de moi pourra à loisir me considérer comme un met de choix. En me donnant les claques inutiles je repenserai à notre attente devant le bureau d'enregistrement où pratiquement toutes les conversation ont tourné autour de
__ "quels médicaments prenez vous contre le paludisme ?"
__ nous rien , pour un séjour d'une semaine inutile de se mettre martel en tête , nous serons de retour en France dès les premiers symptômes , il suffira à ce moment d'agir nous a expliqué notre médecin habitué aux voyages en terres africaines.

Je traverse la chambre qui donne sur la salle de douche, une pièce , où se trouve la seule fenêtre , enfin fenetre pas baie vitree ! ouverture de 50 cm sur 50 cm dans la partie haute du mur , pas de vitre bien entendu et une planche qu'on rabat pour occulter la lumiere et empêcher la chaleur de rentrer . D'un coté WC et de l'autre un pommeau de douche au plafond et un trou d'evacuation au sol ....
Une douche plutôt froide (il ne faut pas pousser quand même on a douche et wc dans la chambre on n'allait pas en plus avoir l'eau chaude!) et nous voilà dans le jardin. La chambre est agréable mais , planche de bois rabattue , la lampe ne jette qu'une lumière un peu palichonne , il est donc bien plus agréable de profiter de la douceur de l'exterieur.

Sous une tonnelle construite avec des bambous et recouverte de nattes , trois ou quatre maliens se sont réunis , à l'abri des regards ,mais toujours prêts à nous rendre service si nous le souhaitons...à Leur rythme bien entendu ...il faut bien attendre 10 minutes pour qu'une bouteille d'eau nous soit apportée ...à nous de penser à la demander avant de mourir de soif et prévoir qu'il leur faudra au moins autant de temps pour venir rendre la monnaie, s'ils n'oublient pas ...
Les hommes tout en bavardant préparent le thé. Quelques braises dans leur petit poêle ,la petite théière bleue , les petits verres voilà la panoplie de tout malien . Qu'ils soient Bambara , Songhai , Peul ou Touareg , tous ils boivent ces 3 thés n'importe où , n'importe quand , tous ils vous offrent de partager ce breuvage...

Il fait maintenant nuit noire et la cours de l'hotel est parsemée des taches de lumière que créent les lampions disséminés .
Le repas nous est servi dans de la porcelaine made in China , poulet frites. Mac Do n'a qu'à bien se tenir car les frites sont succulentes .Il faut avouer que nous avons "grand faim" ! Ce matin nous quittions la maison à 4H et ce n'est pas le petit "en cas" dans l'avion affrété par point Afrique qui a rempli nos estomacs ! ni ce coucous délicieux mais où deux minuscules morceaux de viande se battaient en duels ...pour mon ado de 15 ans c'est l'horreur! Les frites glisseront rapidement de mon assiette dans la sienne!

A celles qui souhaitent un séjour remise en forme je propose quelques jours à Gao : le vent de sable vous permet une exfoliation quotidienne du visage , vous aurez en quelques heures et malgré une crème écran total une jolie couleur de sable , et vous perdrez quelques grammes étant donné la légèreté des repas.

Ali ,mi Songhai mi Peul , gentiment vient bavarder avec nous .En fait ,il était venu pour nous proposer des chemises locales "très " voyantes ,mais devant le peu d'intéret que nous avons pour ses tissus et vêtements , il prend une chaise et vient s'asseoir près de nous . Dans son français très "local " , il nous explique que le pont construit à Gao depuis peu, a beaucoup nuit au commerce dans la ville . Autrefois pour passer le fleuve il y avait un bac nous raconte t'il avec nostalgie . La nuit il ne fonctionnait pas ,Gao était lieu d'étape obligée et les bouchers y trouvaient là une manne essentielle à leur survie . Mais depuis que ce pont enjambe le Niger le bac a vécu ses dernières heures, et la modernité cause un manque à gagner qui déjà se fait ressentir dans la cité ...moi ,je suis tailleur ,et j'ai trois enfants ...ce n'est pas le travail des hommes de vendre mais si je veux rapporter de l'agent pour nourrir ma famille je dois accepter les taches qui incombent aux femmes...

Près de nous l'eau bout dans la théière...les trois hommes continuent de deviser . Songhai , Bambara , Peul , ou Français , nous entendons seulement le doux ronronnement de leurs voix . Deux Touaregs venus nous proposer quelques babioles plient bagages. Moussa nous a demandé d 'attendre d'être à son campement pour acheter ce que nous souhaitons. Cela nous fait un peu de peine de voir ces hommes déçus , ranger leurs trésors . Nous leurs aurions bien acheté tous leurs bijoux , tissus , boites , en sachant pertinemment qu'ils nous les ont proposé 5 fois leur valeur , en espérant avoir ainsi la solution pour faire vivre quelques jours supplémentaires leurs familles.
Il se fait tard et Ali nous souhaite le bonsoir,il va rejoindre ses enfants qui l'attendent pour diner ...on dine tard au Mali.
Moussa n'est pas venu nous rejoindre , un nouveau rendez vous je suppose...en France où ici c'est toujours pareil ! ...

D'un geste de la main nous disons " au revoir" à notre hôte et à ses amis ,nous quittons le jardin ,suivons le couloir très faiblement éclairé et trouvons tant bien que mal la porte qui s'ouvre sur notre chambre . L'interrupteur se situe sur le mur du fond à droite , en songeant à la taille des lézards qui à cette heure visitent peut etre eux aussi la chambre, je me désespère d'avoir posé la lampe de poche sur la table au fond de la chambre ...

LEVER DU JOUR SUR GAO PAGE 4

Le 19/03/2008

Au loin le Muezzin vient de faire son premier appel à la prière. 3H10 et sa voix enveloppe la ville ,nous sommes déjà réveillés ne voulant rien perdre de cette vie qui va peu à peu se secouer de son sommeil . Par 3 fois , au lever du soleil , il appellera les fidèles toutes les demies heures. Au loin un coq fait retentir son chant mais il faudra attendre deux bonnes heures avant d'entendre le son pétaradant des mobylettes. Comme disait Ali , hier soir : " si les routes n'étaient pas de sable nous pourrions utiliser des vélos mais ici c'est trop dur alors nous utilisons "la mobylette ".
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Le ciel sort peu à peu des brumes de la nuit et mon regard glisse sur ce paysage dont j'ai envie de m'imprégner Le soleil se lève à peine, il coule sur les toits , s'infiltre dans les petites cours alors que le silence peu à peu s'efface au profit des bruits de la vie . Installée sur le toit en terrasse de l'hôtel, sur la pointe des pieds derrière le parapet j'essaye de plonger dans la ville qui s'éveille, je ne veux pas rater une miette de cette vie, de cette ville , qui se dévoile pour moi . De la haut , mon regard embrase tout Gao qui s'étire au loin jusqu'à l'horizon.
Comme dans tous les pays du nord de Afrique les toits sont plats, terrasses d'agrément parfois, mais aussi lieu de choix pour faire sécher l'herbe que l'on trouve au bord du Niger et qui sert de nourriture au bétail.
De mon abri, loin des regards j 'ai quand même un peu honte de jouer les paparazzi ! Mais non , je souhaite seulement des moments de vie , et une photo, si la personne se sait regardée n'aura jamais ce naturel . Je reste pourtant sélective , le clic de mon appareil photo ne resonnera pas lorsque certains instants me sembleront trop indiscrèts , trop personnels ....
Je ferme les yeux , et aspire un grand coup de cet air qui m'enveloppe , je suis submergée par les émotions.Quel plaisir de vivre ces instants privilégiés...

....L'adolescente prend du sable dans une main et avec application frotte la bassine de fer blanc . Plusieurs fois elle renouvelle ce geste . Quoi de mieux lorsqu'il n'y a pas d'eau pour faire la vaisselle .
Installée devant le mur du jardin de sa maison , au bord de la route elle a fait un trou pour ne pas utiliser le sable de surface . Puis elle rince ses mains dans l'eau du seau de fer blanc et elle jette un peu d'eau dans la bassine pour éliminer le sable. Avec la gâce naturelle de ces femmes africaine ,l'adolescente d'étire avant de continuer son ouvrage.

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Une jeune femme sort d'une maison , un bébé dans les bras. Avec le même geste que toutes les mamans d'afrique déjà ont effectué mille fois au cours des siècles ,elle fait passer le bébé par dessus son épaule droite , le fait glisser à califourchon sur son dos , se baisse en avant pendant que l'enfant prend place tout naturellement . Une grande bande de tissus qui recouvre le corps du bébé ramenée en avant , un noeud pour le haut , un noeud pour le bas . Le porte bébé est prêt en un tour de main .La tête appuyée sur l' omoplate de sa maman Bébé pourra toute la journée l'accompagner dans ses travaux .

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Justement un peu plus loin une femme sans âge , pliée en deux , à l'aide d'une hache constituée d'un simple manche d'acacia mal dégrossi et d'une lame de fer affûtée , coupe du bois puis prépare le feu . Des enfants jouent assis dans le sable . Une charette passe se rendant probablement au marché...

Dans la cour d'un jardin une vieille femme assise bavarde avec une jeune femme tout en remuant une longue cuillere de bois dans une grande marmite...une autre ,à l'abri des murs qui entourent un terre plein sort de sa tente construite en nattes et étend des pieces de tissus . Comme les ménagères du siècle dernier chez nous elle a probablement utilisé la cendre de bois pour laver son linge.

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Quelques bruits commencent de monter jusqu'à moi venant du jardin de l'hotel . Nous sommes les uniques clients et le maitre de séant , trainant les pieds dans le sable dresse notre table pour le petit dej . D' un geste précis il jette la nappe de tissus à carreaux sur la table de jardin en plastic alors que je descend precautionneusement l'escalier étroit qui mène sur le toit.
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Le petit déjeuner est servi : pain , beurre, confiture ,café ...on pourrait presque oublier que ce n'est pas la France !
Un jeune chat un peu maigre approche craintivement de nous , après être descendu de son observatoire au dessus des cuisines qui sont cachées derriere de grandes nattes savamment tressées .

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Sa curiosité satisfaite il se dirige vers une bassine dans laquelle goutte un robinet. Je n'ai jais autant vu de robinets mal fermés que dans les pays où l'eau est rare!

Mossa doit venir nous chercher vers 10h pour partir vers Taboye. Nous aurions aimé profiter encore de ces quelques heures qui restent pour retourner au marché , mais nous ne savons pas encore nous reconnaitre dans la ville et je ne sais pas si Mossa a mon numéro de portable...tant pis , ce sera pour une prochaine fois.
Une semaine , nous n'avons qu'une petite semaine pour emmagasiner au fond de notre coeur tous ces souvenirs que nous voulons vivre...une semaine pour voir , rencontrer, apprendre, aimer...

Profitant de la chaleur encore tiède de ce début de journée, les sacs prêts pour le départ afin de ne perdre aucun moment , nous restons attablés un bon moment , jetant sur le papier nos premieres impressions.

PAGE 5 DERNIERS MOMENTS A GAO AVANT LE DEPART VERS TABOYE

Le 19/03/2008

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C'est le jeune frère de Sidi ,Aboudakrim qui nous servira de chauffeur pour notre voyage vers Taboye. Nous l'avons rencontré hier pendant que nous nous promenions avec Sidi . Alors que Sidi , jeune homme de 20 ans est habillé à l'europénne , Aboudakrim d'un an son cadet , porte le chèche , ce long foulard qu'utilisent les hommes Touareg pour ceindre leurs cheveux . Ils ont tous deux la peau claire , couleur café au lait et des yeux en amande , des dents blanches à démoraliser tous les dentistes de la terre , des cils épais et recourbés qui n'ont besoin ni de magic curl ni d' épaississeurs ! Le jeune Touareg est venu nous chercher en fin de matinée . Nous comprenons vraiment le sens du proverbe Touareg "tu as la montre j'ai le temps ".Je l'avais traduit par : je "possède le temps " mais c'est bien "j'ai le temps " qu'il signifie ! Car là bas dire rendez-vous à 10 h n'a pas de signification ; vous le savez peut être pour l'avoir vécu dans d'autres pays du maghreb , ou du moyen Orient , mais au Mali cela semble encore plus vrai....ils viennent lorsqu'ils ont achevé de faire tout ce qu'ils ont décidé de faire ; entre temps ils rencontrent sur le chemin toujours quelque ami, quelque cousin ...et lorsque on rencontre quelqu'un de sa connaissance pas question de dire un simple bonjour , celà serait inconvenant . On demande à son ami comment il va , puis comment se portent ses parents , et la santé de sa femme et ses enfants et ses cousins.... Bref nous voilà enfin partis , pas très loin en fait : nous rejoignons Mossa qui n'a pas fini de faire les achats pour la nourriture et les boissons que nous devrons utiliser pendant notre séjour à Taboye et au campement . Pendant qu'il règle ces derniers problèmes d'intendance , nous pouvons tout à loisir regarder les personnes qui s'affairent dans la rue . Plusieurs Touareg déambulent . Mais comment font ils donc pour se reconnaître l'un l'autre, si ce n'est par la manière de marcher ! Certains ont le bas du visage complètement caché par le chèche et nous pouvons seulement voir leurs yeux. Des femmes à la peau noire , probablement de l'ethnie des songhoi , car les bambara se trouvent concentrés plus au sud du pays , mais de femmes Touareg (les Targui), point dans les rues ... Les une comme les autres sont pourtant de confession musulmane ....il faudrait que je pense à demander si c'est un hasard . Un petit troupeau longe les étals ,accompagné de son berger, et s'arrete pour saluer celui qui à même le sol installe des peaux de chevre et de mouton tannées , deux femmes bavardent ,leur grande bassine posée en equilibre sur la tête et leur bébé la tête doucement posé sur leur omoplate ...enfin le bébé ! Je n'aperçois qu'un petit pied qui s'échappe du grand voile qui protège l'enfant du sable que le vent soulève en petits nuages 2111376511.jpg cliquer sur la photo pour la voir en format plus grand Un jeune homme s'approche , il mange une sorte de fruit . _ "Bonjour ", nous dit il , "vous venez visiter? vous avez besoin d'un guide ? Je secoue la tête en lui disant _ "non merci , désolés mais nous avons déjà un guide " Je ne peux m'empêcher de lui poser la question , en regardant ce fruit qu'il dévore Gentiment il m'explique que c'est un fruit du nénuphar , cela se trouve sous la plante dans l'eau . _ "C'est très bon" ajoute t'il " vous voulez gouter ?" et joignant le geste à la parole il me tend le fruit . je lui fais entièrement confiance ! Je goûterai une autre fois .... Nous partons! nous lance Mossa qui s'approche de nous ,  les bras chargés par ses derniers achats qu'il entasse dans le coffre déjà rempli à craquer et nous grimpons dans son 4X4 . Avec nous , se coince à l'arrière Ibha , un autre Touareg . En fait c'est ça qui est désagréable , les places de devant sont réservées au chauffeur et à Mossa ,  à l'arrière seules les places près des fenêtres sont à choisir car au dessus des fenêtres il y a des poignées pour se cramponner et Ibha sans hésitation s'installe pres de l'autre fenetre ..pas cool pour  A....  mon fils qui se retrouve au milieu  On voit mieux au milieu (?) mais vous le comprendrez vite , si vous ne l'avez jamais vécu pour de vrai , le désert est plein de trous et de bosses, et les sauts en 4X4 comme vous les voyez en regardant Paris-Dakar à la tv c'est beaucoup plus confortable à regarder assis dans son salon. Ici , il faut pas rêver ,le confort des 4X4 est sommaire , pas de ceinture pour nous maintenir et des ressorts qui vous transpercent de tout côté . Voyager dans un 4X4 malien , n'est pas je vous l'avoue une sinécure . Question d'habitude! pas tant que ça !  en vous racontant cela instinctivement je frotte le haut de mon crane qui a eu maille à partir avec la tôle de la voiture pour notre retour de Taboye, et malgré le temps passé , mon souvenir n'est pas que "dans" la tête.

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Nous traversons la rue bordée de marchands quand un Touareg se met à gesticuler sur le trottoir . Coup de frein . C'est Moussa qui s'approche de nous pendant que Aboudakrim rebrousse chemin . Un serrement de main , pas question dans un pays musulman de lui sauter au cou ! Moussa prend quelques secondes pour nous offrir en cadeau de bienvenue à chacun de nous deux ,un long chèche indigo puis s'eloigne en nous disant qu' il nous rejoindra sur la route dès qu'il aura récupéré son hillux garé un peu plus loin et dans lequel son père l'attend.

les photos sont tirées de ma video .. désolée pour la mauvaise qualité mais il fallait choisir entre acheter une bonne cam et un nouvel appareil photos ou .... faire un voyage extraordinairement marquant (et onereux je l'avoue) avec mon ado ..

VOYAGE EN BROUSSE PAGE 6

Le 19/03/2008

abf95a4d856c025dd66c778ecfa2e6e5.jpgArriver jusqu' à la sortie de la ville ne prend que quelques minutes . Nous faisons un dernier arrêt express pour acheter un petit sachet de charbon de bois et nous voilà partis . Moussa nous rejoindra sur la route .

En cette fin de matinée la chaleur n'est pas désagréable , elle est bien plus supportable que dans les pays où le taux d'humidité est important , par contre j'ai du mal à m'habituer à ce sable qui s'insinue dans les narines , fouette nos paupières . Je passe instinctivement ma langue humide sur mes lèvres asséchées qui me brûlent tout en regrettant aussitot ce geste qui ne va faire qu'empirer leur état .
Nous roulons vitres ouvertes ce ne sera pas pire ! Le vent dans les cheveux, le soleil , le désert , qu'espérer de mieux !
Secouée dans tous les sens je ne parviens pas à me caler pour prendre des photos .J'ai voulu prendre un superbe palmier ...je pense que ce sera le ciel ...Nous roulons à moins de 40 à l'heure et il me semble voler de trous en bosses! j'esquisse un sourire en apercevant un panneau routier nous signalant un dos d 'âne, en fait il devrait y avoir une forêt de ces panneaux!
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Et hop! un virage plus ou moins bien négocié et un nuage de poussière s'envole derrière nous ...
Nous avalons ainsi les kilomètres pendant un moment ...Le bruit de la voiture rend impossible toute conversation, nous n'avons donc aucune idée de la distance qu'il reste à couvrir avant d'arriver au village de Taboye où il était prevu que nous serions pour midi , mais Mossa d'un signe nous fait comprendre qu'il a l'intention de s'arreter pour boire du thé et manger un peu car le soleil depuis longtemps a atteint le zenit , tout en attendant Moussa. Aboudakrim, notre jeune chauffeur, choisit l'ombre qu'offre un acacia chétif pour garer la voiture . L'un installe une natte par terre tandis qu'un autre fait un petit trou dans le sable , y dépose quelques morceaux de charbon de bois , quelques brindilles d'acacia et un petit morceau du sac plastic (pas très ecologique!) pour faire mieux prendre le feu . Un coup de briquet et le tour est joué ! Non ...décidément il y a trop de vent , il faut s'y reprendre à plusieurs fois mais enfin la flamme se jette à l'assaut du ciel , non j'exagère un peu , elle reste minuscule... dès que les braises rougeoient on y dépose la bouilloire et peu de temps après l'eau chante doucement.

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Une dose de thé, une dose de sucre et de l'eau . Le cérémonial du thé revêt ici autant d'importance qu'au Japon. Le premier thé versé dans un petit verre passe de main en main , de lèvres en lèvres .Le premier thé est brûlant et fort comme la vie .On rajoute de l'eau dans "el barrad" la théière émaillée bleue , il faut soulever haut la théiere et verser le filet de liquide ambré sans en perdre une goutte . Le thé ainsi s'aère . Le deuxième thé est doux comme l'amour. Le troisième sera suave comme la mort .Tels sont les trois thés dans la coutume Touareg.
Ibba , pose au centre de la natte un grand plat commun dans lequel du riz cuit avec des tomates et une petite ration de viande est servi selon la manière musulmane, pour tous les convives. Encore un brin civilisés nous utilisons aujourd'hui une cuillère de fer blanc . C'est délicieux mais très frugal et c'est le moment que choisit Moussa pour apparaître à l'horizon au volant de son 4X4 , son père assis près de lui .
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Les présentations sont faites . L'homme semble avoir une soixantaine d'années , âge très honorable dans ce pays où la moyenne se situe aux environs de 46 ans . Il semble « enfermé » dans ses pensées et ne nous offre qu'un petit sourire accompagné d' une poignée de main.
Notre guide lance le top départ ,en quelques secondes tout notre petit campement disparait dans le coffre de la toyota mais la voiture refuse obstinément de démarrer...

SUR LA PISTE GAO TABOYE PAGE 7

Le 19/03/2008

La panne n'est pas bien grave : Problème de batterie. Dans le désert c'est pas extra direz vous!...les bras des occupants de l'autre voiture viennent à la rescousse pendant que j'en profite pour immortaliser ces moments .

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Après 3 essais infructueux le moteur hoquète et se met à ronronner. Plus question de traîner maintenant ,Moussa et Mossa chacun dans son véhicule peuvent appuyer sur le champignon . " ah bon ,on trainait! " Je serre un peu plus la poignée ...tant pis ,les photos , je les ferai un autre jour ! Le paysage semi désertique défile sous nos yeux , nous n'avons qu'entrevu les quelques maisons en pisé qui étaient sur la route...un troupeau de chèvres venu de nulle part s'égaille à travers la rare végetation ..deux ânes pas le moins apeurés nous regardent passer... Tout le monde sait que depuis quelques années la folie du 4X4 a touché également les femmes . Ce n'est pas moi qui le dis , des études ont été faites , le rav 4 fait partie du rêv' des baroudeuses du dimanche , ongle bien verni , lunettes posées décontract sur les cheveux...je les imagine le cheveu asséché par le sable (vous savez style la pub pour les cheveux ou le petit gamin reconnaît sa maman en touchant le balai en paille ,j'ai les mêmes cheveux ces jours ci!) cramponnées au volant de leur 4X4 fait pour les routes goudronnées de nos villes , essayant de ne pas quitter la piste pour ne pas se retrouver ensablé . Soyons francs , je pense que conduire dans le désert n'est pas donné à tout le monde et qu'il faut au moins quelques jours d'adaptation. Mais je pense aussi qu'il y a des 4X4 pour "être dans le vent" et des 4X4 pour être "dans le sable" .Par chance nous avons un 4X4 prévu pour le désert . Ce faisant ,j'entends la trappe du réservoir d'essence qui bat au ryhtme des ornières du chemin ! Le 4X4 a quelques années derrière lui , mais je pense que sous les cieux du Mali , encore quelques unes devant lui ! !

Mossa et Aboudakrim se lancent quelques phrases . On ne peut pas dire qu'ils bavardent car il y a tellement de bruit qu'ils sont obligés de hausser la voix pour se parler. Ils utilisent la langue des Touareg ,le tamacheq . Ce n'est pas que je sois curieuse (bon ,oui un peu!!) mais je me sens exclue lorsque les gens autour de moi utilisent une langue que je ne connais pas ; c'est certainement pour cela d'ailleurs que lorsque je suis avec un etranger j'utilise , même si je la parle mal , la langue qu'il comprendra .

Pendant notre « encas étape »nous n'avons pas eu le temps de beaucoup bavarder avec Mossa , Moussa est arrivé au moment où ce dernier m'expliquait que lui aussi a créé sa propre école des sables pour sa communauté de l'autre coté du Niger. Il faudra que je l'interroge plus en détail sur cette école .

Et justement nous voilà arrivés semble t'il , au pensionnat car les deux voitures viennent de ralentir en arrivant dans une lieu presque aussi désertique que les autres.

dc1936080987a237efed685cec5887ee.jpgSur un immense terrain vague ,j'aperçois deux bâtisses rectangulaires .mon regard glisse sur le puits construit à proximité et où une femme de type africain puise de l'eau en tirant sur une corde. Un autre bâtiment légèrement plus petit est un peu en retrait . Lorsque je dis "bâtisse" ne pensez pas à un pensionnat comme celui où Gérard Jugnot débarque dans le film les Choristes ...ici , nulle grille , nul jardin , un seul arbre , minuscule , sous lequel est attaché une chèvre , qui tire sur sa longe toute la journée en bêlant. Le bâtiment principal est la maison d' Ibrahim . Trois pièces : un bureau , une chambre , un salon chambre d'invités . Dehors une partie couverte de moins de 2m de profondeur sur les 6 ou 8 metres que mesure le bâtiment avec , d'un coté , un grand vase de terre qui contient de l'eau fraiche , de l'autre ce qui peut être appelé coin cuisine avec la viande posée sur une sorte de table (et les mouches qui vont avec). L'autre bâtiment , de même forme et même taille est le dortoir , Justement 3 toubab appartenant à la fondation clubmed sortent de la maison de pisé qui porte avec orgueil son nouveau nom de bibliotheque .
30b67d3c57dd3473ed6ec1e11977db72.jpgIls sont venus ici pour offrir leur temps en transformant ce simple abri en une jolie bibliothèque avec bancs , rayonnages etc....Sur l'un des grands murs seront notés les règles de vie « laver ses mains avant d'utiliser un livre , le remettre à sa place etc »...dans quelques jours tous les trésors qu'ils ont apporté avec eux cahier , livres , coloriages , jeux , ardoises prendront place sur les étagères de bois blanc .Pour l'instant ils en sont à peindre , clouer sous les yeux attentifs des gosses.

4 tentes (ne me demandez pas si elles sont bambara ou songhoi ,je ne l'ai pas encore appris) , ont été montées, pour accueillir tout ce petit monde qui envahit depuis quelques jours le sable de taboye
La première et la plus grande est le home sweet home de la « caravane du coeur » :c'est un groupe d'amis qui avec Moussa est venu par route apporter médicaments founitures scolaires et des 4X4 achetés grâce à des dons , pour la communauté touareg de Taboye.
Quoique ne faisant pas partie de cette association ,ni d'aucune autre d'ailleurs , (ce n'est pas dans mon optique) , j'ai participé à leur histoire en m'occupant avec le Lyons club de ma région d'un concert Gospel et en mettant regulièrement sur mon blog quelques notes sur leur aventure.
Lorsque nous arrivons ils s'affairent à quelques besogne qu'ils n'interrompent pas d'ailleurs , seul un "blanc" aux allures de baroudeurs lache ce qu'il est entrain de faire et s'approche en souriant de nous . C'est Maximillian que je ne connaissais que par web et telephone , nous tenant informés mutuellemnt de l'avancement de l'aventure « caravane ».Jamais je l'aurais imaginé comme cela ! C'est drôle comme on se fait une image de quelqu'un à travers sa voix , sa manière de parler ...nous ne sommes pas déçus ! Il émane de sa personne une gentillesse qu'une semaine passée en sa compagnie ne fera que confirmer. La deuxième tente est réservée aux 3 institutrices stagiaires. Quelle chance pour l'école ! Elles arrivent juste au bon moment quand un des instituteurs pour problème de santé à dû être rapatrié sur Bamako (au moment où je recopie ces lignes j'ai appris que jamais il ne reviendra retrouver ses petits élèves ,la maladie a eu raison de lui ,il s'est eteint un beau matin, il n'avait pas 30 ans) .
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La troisième est réservée aux trois personnes de la fondation club med tandis que je partagerai la dernière avec mon fils car, si ici tout le monde est ami de Moussa , nous avons le privilège d'avoir une grande tente pour 2 car nous sommes ici les seuls vrais « touristes solidaires »
PUB!!!!!: comme nous et pour le même tarif vous pourrez vous aussi vivre des aventures en choisissant "oulked tour" l'agence de voyage de Mossa ..

COURTE ESCALE A TABOYE PAGE 8

Le 19/03/2008

Pour l'avoir vue sur la vidéo de la "caravane du coeur" qui vient de rallier Taboye en passant par l'espagne et le maroc , je reconnais aussitôt la jeune femme brune qui est devant moi : Carole ,l'infirmière .
Un jeune homme blond , dégingandé , s'approche . Il a une allure et un physique très "artiste" ...je le vois très bien peintre ou poète ... encore raté ! Il sort d'une école de comédien et prend le titre de photograph - cameraman, pour l'occasion , c'est Alexandre .
Jullian revient du puits , Stéphane et Méggy nous rejoignent , on se présente , on se serre la main .
Je ne connais aucun d'eux quoique j'ai régulièrement parlé sur mon blog personnel de leur "caravane" et que j'ai mis de courts messages informant de leur parcours quand j'avais des nouvelles par Moussa ...bien peu ,je sais !

Blanche ,réfugiée à l'abri des regards et du bruit comme à son habitude nous aperçoit et vient à notre rencontre .Nous ne faisons qu'entrevoir la famille qui a suivi le périple de la caravane avec son propre 4X4 , « family team » souhaite aller jusqu'à Bourem avant que nous prenions la route pour le campement du père de Moussa Encore un faux départ !J'avoue que je suis un peu agacée! Nous avons déjà un retard d'une journée complete sur le deroulement du voyage dont Moussa nous avait envoyé la plaquette ....

Tous les blancs sont retournés à leurs occupations : les « gens de la caravane » se sont eclipsés je ne sais où , Maximillian est allé faire un brin de toilette au fleuve (ah ! Il y a un fleuve?)
Trouver Taboye sur une carte, c'est de l'utopie!!! j'ai bien essayé, la carte du Mali ,étalée sur la table du Salon à la maison , avec le pendule comme les soeurs Halliwell mais ce dernier a continué de faire de grands cercles au dessus de la couleur uniformément beige du sable ! Savoir que le fleuve Niger coulait non loin de là aurait peut etre facilité mes recherches! Mossa lui aussi a disparu avec les clefs de la voiture dans la poche , je pensais que nous repartirions immédiatement de Taboye , mes appareils photos y sont enfermés . Quant à la caméra , n'ayant que 2 batteries et aucune possibilité de les charger , j'evite de m'en servir , car toujours dans mon super programme il est prevu au camp touareg du père de Moussa , beaucoup d'activités avec les membres de sa famille de Moussa . Il y aura une fête avec de la musique , une ballade en dromadaire, la possibilité d'apprendre à t'occuper des chevres... j'en ai l'eau à la bouche pendant que je traine sur le grand espace de sable déserté...
Assis sur une natte à l'ombre de l'une des tentes ,japerçois le père de Moussa , je me dirige vers lui , et lui demande si ma compagnie ne l'indisposerait pas .Il m'invite au contraire à m' asseoir auprès de lui , nous bavardons un moment ... tout en buvant un thé . Voilà un homme qui sait parler aux femmes! Il me demande mon âge ! Et à mon refus de devoiler cela me propose un nombre qui me convient tout à fait !

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A l'abri du vent et du soleil , des femmes Touareg se sont réunies , petit groupe ramassé sur lui même qui cherche cette ombre bienfaitrice . Elles portent un voile indigo sur leurs cheveux .Vous le savez , chez les Touareg , quoique de confession musulmane , c'est l'homme qui est voilé. Une petite fille au regard coquin et dont les joues rondes se creusent de fossettes chaque fois qu'elle" fait la timide" se cache derrière une jeune targuia , sa maman ,dont je vais apprendre rapidement qu'elle est l'épouse d' Ibrahim . Ibrahim c'est le jeune frère de Moussa , à Taboye il a la charge d'instituteur et de directeur du pensionnat . Pour essayer de m'intégrer je les rejoints et m'accroupis auprès d'une très jeune fille qui enfile des perles multicolores sur un fil pour créer un collier . Vous savez ces colliers de minuscules perles qu'immancablement toutes les mamans de France on du recevoir en cadeau de fête des mères ! Ah ! Vous ,vous avez eu le collier en pâtes....Pas mal non plus !

. J' aimerais leur poser mille questions mais notre seul moyen de communiquer sont les gestes et les sourires ,elles ne parlent que Tamacheq , même la femme d'Ibrahim la seule qui semble parler le français ne me dit que quelques mots quant à sa fille , assise dans le sable , elle joue avec la poupée que je lui ai apporté de France ....quand je pense qu'en France , où tout le monde sait tout, on m'a conseillé de ne surtout pas toucher le sable , meme pas mettre des nus pieds car le sable est rempli de puces qui mechamment vont m'attaquer.
Comme je vous l'ai dit en fait le voyage au Mali c'est attraper toutes sortes de maux....eh bien vous allez voir !

Arnaud a disparu , happé par un jeune ado qui veut lui montrer qu'il sait jouer plus ou moins bien de la guitare sèche .

L'école est finie , une petite troupe de jeunes garçons , les filles étant largement en minorité , filent vers Stephane .Je crois comprendre que Stéphane est leur grand copain ,et que son trafic bleu "sintikile" l'oiseau bleu et rapide ,ajoute à sa popularité .

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Le 4X4 de « family team » est de retour à Taboye . Le ciel a pris les couleurs de l'ambre , sous cette latitude la nuit vient très vite , mais je ne sais plus qui, souhaite faire encore quelques photos pour la remise de quelques cadeaux remis à l'école .La semaine passée pour l'arrivée de la caravane une grande fête a été organisée ,les deux personnes chargées du film et des photos de tout le voyage ont dû mettre en boite superbes ruches et photos magnifiques mais ils semblent avoir besoin d'autres clichés. Quelqu'un met dans les bras d'un des elèves un carton rempli de cahiers livres et stylos tandis que le groupe s'alligne style « photo de famille » ..clic ...clic ...les photos fusent !

le soleil est maintenant couché ,
1cbcbb6b05889edca52ef324e9070e2b.jpg il nous faudrait prendre la route au plus tôt ....Les portes claquent et ... ! Moussa redescends de son 4X4 , s'approche de la Toyota de Mossa dans laquelle Arnaud et moi avons pris place . Le campement est à quelques heures de route et notre véhicule a un « petit » problème : la batterie trop faible ne permet pas d'utiliser les phares , je pense aussitôt que si nous sommes priés de changer de vehicule c'est pour que les « toubabs » soient dans des vehicules sans aucun problème . Mais non ! Les 3 institutrices prennent notre place , tandis que je partage la banquette arrière du 4X4 de Moussa avec un des Touareg,et Carole qui d'après ce qu'il m'a été dit ,musulmane , ne veut pas etre seule fille dans un vehicule occupé par des hommes . Arnaud ,se retrouve avec plaisir en compagnie de Blanche et de « family team » Dans la précipitation , et comme je vais le regretter dans les heures qui suivent , mes appareils photos et camera sont restés dans le vehicule de notre guide...

La nuit maintenant est tombée .
Traverser le désert sous la lune qui est presque pleine est un moment particulièrement fort . Les 5 véhicules se suivent , chacun surveillant dans le rétro si l'autre est toujours derrière. Nous sommes devant car c'est le père de Moussa , qui va nous diriger en suivant les étoiles . Dans la journée , le Touareg trouve son chemin grâce aux reliefs , à la végétation qu'il connaît par coeur , la nuit se sont les étoiles qui lui montrent le chemin et ce soir des myriades d' étoiles scintillent dans un ciel d'encre, saura t'il laquelle choisir ? ....

LE DESERT LA NUIT PAGE 9

Le 19/03/2008

Le désert ,la nuit , prend sous la lueur blafarde de la lune , des allures fantomatiques . Les rares buissons qui se dressent , ne sont que des ombres qui semblent irréelles . Les phares des véhicules éclairent la végétation de leur lumière rasante et la voila devenue vivante : Elle se meut à nos côtés , comme tapie dans l'ombre elle surgit d'un coup puis retourne dans la faible clarté qui enveloppe le désert...disparue cette belle couleur orange du sable , il est pâle presque blanc ...je peste de ne pas avoir pris mon sac d'appareils photos ,Il est resté dans le 4X4 de Mossa quand on m'a demandé à la dernière minute de monter avec Moussa .
A part quelques gerboises appeurées qui filent à toute allure dans la lumière des phares , le paysage nous semble rester désert de toute présence animale ...
Bernard seul détenteur d'un GPS fait des appels de phares. Un arrêt semble nécessaire , les hommes se réunissent . D'un grand geste de la main l'un embrasse l'horizon . Même après l'arrêt forcé dû à l'ensablement de deux véhicules le trajet semble extrêment long . C'est vrai qu'ici , on ne compte pas une distance en kilomètres mais en "temps" . Moussa revient à la voiture avec une voix qui se veut rassurante : nous sommes à une trentaine de kilomètres de Taboye . Ce qu'il oublie d'ajouter c'est que nous sommes "toujours" à une trentaine de kilomètres de Taboye depuis un bon moment! Nous avons fait une immense boucle pour nous retrouver à quelques centaine de metres de la piste où nous sommes passés il y a un peut etre une heure ...

Le paysage est superbe , l'impression que donne le désert la nuit , est une émotion intense , mais cela ne nous empêche pas de savoir que nous roulons depuis plus de 3h pour un voyage qui aurait durer 2 et que aucun campement n'est en vue à l'horizon!
La file de vehicules reprend sa route...les yeux toujours rivés sur l'horizon devant soi et en même temps sans perdre de vue dans le rétro le reste de la troupe .
Tout à l'heure la file s'est brusquement arrêtée derrière nous . Un demi tour , et Moussa a garé son véhicule près de celui de Mossa , immobilisé dans le sable. Impossible de le sortir de l'ornière dans laquelle il se trouvait ! Pire , l'acccéleration avait creusé plus profond le trou dans lequel étaient prises ses roues arrières , Bernard décide de tracter Mossa ....mais pas de chance à son tour il s'ensable ... nous ne sommes pas là avec des néophytes , heureusement . Bernard est un habitué de l'Afrique qu'il a déjà sillonée avec sa "family-team"... Pas de panique on réfléchit calmement , on fait les gestes qu'il faut et quelques minutes plus tard les roues du second vehicule dans un nuage de sable se libèrent de leur étau et la voiture de Mossa suit le mouvement !
Le temps passe...un nouvel arrêt est décidé ...le mot "perdu" ne peut pas être prononcé car nous sommes toujours à moins de 40 kilometres de Taboye ,au pire on peut rebrousser chemin ...nous dirons donc que nous sommes égarés pour un moment car de campement toujours pas ...les reservoirs de certains vehicules sont encore à demi plein mais ce n'est pas au campement que l'on trouvera du carburant , il faut penser au retour à Taboye puis à Gao où là on pourra remplir à nouveau les réservoirs ...Arnaud me rejoint pendant que les hommes sont en grands conciliabules .Il est dans la seule voiture qui a un GPS ,il constate donc sans grand plaisir d'ailleurs que, les étoiles, c'est pas si "au point "que ça ! Peut etre à dos de dromadaire le problème n'aurait pas été le même, car sur notre droite il y a une hauteur que les vehicules ne peuvent "enjamber" .

Il est décidé que si dans un quart d'heure la dune empêche toujours le passage de l'autre côté on bivouaquera ...
Et là je réalise une chose pour le moins ennuyeuse ...Moussa nous avait dit "n'emportez pas de sac de couchage ,il y aura tout ce qu'il faut " ...a t'il vraiment pensé à parler de ce "détail " à Mossa ? Pendant que nous reprenons la route , je pense au moment où nous faisions nos bagages ,quand j'ai dit à Arnaud : "on aurait eu largement la place de mettre nos sacs de couchage !" Quelle idiote de ne pas les avoir pris! Je ne pense pas que les vêtements d'enfants que j'ai apporté pour donner , vont m'être d'une grande utilité...car je préfère ne pas poser la question...je suis certaine de la réponse...il n'y aura pas de sacs de couchage pour Arnaud et moi !

PREMIERE NUIT AU DESERT PAGE 10

Le 19/03/2008

Les flammes s'enroulent autour du bois sec . Bleues , rouges , jaunes , elles le lèchent, on l'entend qui gémit , puis craque dans un feu d'artifice de milliers d'étincelles .Les légères volutes de fumée montent vers le ciel entrainant avec elles ces myriades de petits étoiles qui semblent s'accrocher à la voûte céleste . La Grande Ourse , Orion ...elles sont toutes là , posées comme des diamants dans un ciel d'encre . Le feu , répand autour de lui une chaleur bienfaitrice , le cercle s'est rapproché , et nous vivons intensément ce moment rare . Blanche , s'est éloignée du groupe , pour être en accord avec soi même elle semble avoir besoin de s'imprégner du désert , une solitude à deux ...Arnaud et Maximilian ont préféré aller se promener jusqu'au sommet de la dune accompagnés par la clarté de la lune .

Nos yeux se sont habitués à cette semi obscurité et notre regard peut se porter au loin . Un grand bâton passe de main en main , c'est le bâton des palabres, celui qui le tient doit raconter pourquoi il est là, quel parcours l'a amené à partager avec les autres cette aventure . Les "gens" de la "caravane-du-coeur" ont eu le temps en presque un mois de se connaître , mais pour nous fraîchement débarqués il est difficile de raconter sans se dévoiler tout à fait . Comment en quelques mots expliquer le cheminement de nos pensées , de nos désirs , de nos espoirs qui nous ont menés ici ,à cet instant précis. Le repas était frugal :une ou deux dattes .Pour les plus gourmands ou les plus affamés "family -team " ouvre la guinguette de leur voiture super equipée , qui offre tout le confort dont on peut rêver. Aujourd'hui la carte propose "potages de pâtes à la vache qui rit" un pur délice parait il...Je me contente de 2 dattes. Lundi le 1er jour , j'avoue que j'ai un peu senti mon estomac tirailler mais j'ai avalé depuis tellement de sable que aujourd'hui , mardi 23H cette sensation de faim m'est inconnue . Je me nourris de ce désert qui m'entoure, de ce ciel étoilé, de cette presque pleine lune et mon seul soucis à cet instant est bien matériel : il faudrait que je trouve un buisson !car même si nous buvons peu ....en fait je réalise que depuis le lever ce matin cette préoccupation n'était pas venue à mon esprit. Nous nous éloignons les 3 institutrices et moi...pas de crainte de nous perdre,il nous semble maintenant que nous souhaiterions un peu d'intimité qu'il fait presque grand jour! Quant aux buissons , ils sont vraiment rachitiques!!!
Mossa et Ibrahim sont allés dormir dans des voitures ...il n'y aura pas de photos là non plus de cette mémorable soirée , les appareils photos sont toujours dans la voiture et je n'ai pas osé déranger Ibrahim .

Moussa nous raconte deux contes Touareg , pas de chance , ce sont les 2 seuls que je connaisse ...Mais la fatigue commence à se faire sentir ,

chacun s'installe , Mossa m'a donné une natte et Alexandre me propose une petite couverture en découvrant mon embarras. Ce n'est pas tant le froid qui me gène , mais un léger vent souffle toujours en deuxième partie de la nuit et comme j'ai le nez totalement bouché je suis certaine que demain j'aurai mal à la gorge. Un comble , attraper une angine au Mali! ... Maximilian et Arnaud rentrent un peu plus tard de leur périple. Le froid ne gène en rien Arnaud qui même en hiver se ballade en tee shirt , son gros blouson le protege ce soir largement ...quant à Maximilian , il n'ose déranger celui qui utilise son sac de couchage comme oreiller et se retrouve (en tout bien tout honneur ) sous la même couverture que moi ...

REVEIL DANS LE DESERT PAGE 11

Le 19/03/2008

Je suis la première levée. A cette heure le ciel s'est fait plus clair , mais le soleil n'apparaîtra que dans un moment , immense boule de feu qui va surgir derrière la dune qui me fait face.

Des traces dans le sable me permettent de découvrir que cette nuit nous avons eu des visiteurs et justement un lézard file devant moi et se jette dans un minuscule trou que je n'avais pas remarqué .Le silence emplit l'aube...

Le campement s' éveille , déjà la bouilloire est sur le feu. Arnaud ,s'est éloigné du camp , un peu trop à mon gout ,pour profiter seul de son premier lever de soleil dans le désert, je le vois minuscule ombre que l'on distingue à peine dans un ciel encore sombre .
La dune apparaît peu à peu , magnifique sous le soleil qui se lève d'un coup. Elle perd sa couleur blanchâtre de la nuit et retrouve les teintes chaudes du sable que l'on retrouve au Mali , ce beige orangé si caractéristique de la région . Les photos ne pourront jamais rendre l' immensité de ce paysage , la douceur de ce sable qui coule entre nos doigts aussi immatériel que l'eau . Seule sa chaleur au contact de la peau me permet de réaliser qu'il file entre mes doigts .

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Je monte au sommet en compagnie de Mossa que j'ai retrouvé pour un instant . Clic ...Clic...le campement est tout petit , là bas , blotti entre quelques rares buissons , dans l' immensité du désert , une dune qui se découpe au loin dans le ciel , un beau Touareg dont le boubou vole dans ce vent qui toujours nous entoure dans le désert . La journée s'annonce bien .

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En redescendant Mossa casse une petite branche dans un buisson et m'explique que c'est ce bois que l'on utilise comme brosse à dents. L'extrémité un moment mâchouillée devient filandreuse ..mais quel goût horrible ! Peut être s'y habitue t'on .

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Les portières claquent , les moteurs ronflent...nous voilà repartis (toujours pour le 4X4 de Mossa avec l'aide des quelques bras charitables ) Dans quelques kilomètres nous pourrons contourner la dune et reprendre le chemin du campement du père de Moussa , que nous atteignons enfin dans la matinée de ce mercredi . Nous croisons avant d'arriver quelques femmes qui vont un puits , marchant au côté de leur ânes chargés de bidons . Un superbe sloughi , ces chiens du désert dressés pour la chasse et pour garder les troupeaux , court à côté de la voiture en jappant furieusement . Il est superbe . Dans l'effort on voit tous les muscles de son corps se tendre , ses côtes à fleur de peau tant la bête n'a pas une once de gras . Je demande à Moussa de ralentir un peu , pour que le chien reste le temps d'une photo à ma hauteur , mais il a d'autres préoccupations semble t'il! Il veut arriver le premier au campement et une voiture du groupe ayant pris une piste parallèle à moins de cinquante mètres de nous est à deux doigts de nous dépasser dans un nuage de sable. Je peste , j'enrage intérieurement .La photo aurait été magnifique!

ARRIVEE AU CAMPEMENT TOUAREG PAGE 12

Le 19/03/2008

e475ab1e5af6c071a4ce9b813714920c.jpgDeux tentes dressées côte à côte , une autre guère plus grande un peu en retrait , quelques chèvres ...2 ou 3 dromadaires ...C'est le campement . Le soleil est maintenant haut dans le ciel et inonde ce paysage un peu lunaire ...ici pas de dunes , une étendue plate à perte de vue d'un côté qui forme comme un lac de pierre figé et partout ailleurs vers où le regard se porte un sable beige rosé à perte de vue , piqué de quelques buissons et petits acacias . Moussa nous présente quelques membres de sa famille , il nous donne leur prénom qui aussitôt s'envole emporté par le vent qui souffle en petites rafales et soulève des nuages de sable qui nous fouettent le visage . Plusieurs Touareg se réunisent aussitot pour monter nos 2 tentes . Les piquets de bois ont déjà été plantés , il ne faut plus que tendre les tentes de cuir . Chacune d'elle a été confectionnée avec de nombreuses peaux de chèvres cousues l'une avec l'autre . Dans la coutume Touareg , c'est la famille du garçon qui confectionne cette tente qu'il donnera en cadeau de mariage à son épouse . Elle en restera la seule propriétaire ...
Chacun dans le groupe pose ses marques

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Je rejoins les femmes sous la première tente pour les saluer . Les femmes et la petite fille ne parlent que le Tamacheq , difficile dans ces conditions de briser la glace ! un bol passe de main en main , c'est du lait de chèvre , coupé avec de l'eau du puits , sans l'avoir traité au préalable...trop tard , le délicieux breuvage est déjà avalé ...et ne me donnera , ni a Arnaud d'ailleurs aucune indisposition ...arrêtons de penser que la tourista nous guette à chaque fruit ou laitage avalé .
Tout notre petit monde , par petits groupes , prend possession d'un coin du campement : les institutrices , les "3" de la fondations club med , Les "gens de la caravane " , Bernard et Nathalie , Moussa disparaît on ne sait où , il est souffrant sembe t'il , Mossa aussi a une douleur dans le dos probablement due au fait qu'il a dormi dans la voiture et va se reposer dans un autre coin....Maximilian et les 3 ados se réunissent sous une tente pour faire un jeu . Blanche , toujours un peu solitaire s'est un peu éloignée du groupe , elle a besoin semble t'il de se sentir enveloppée par le soleil et cernée par le désert pour travailler .
Sous leur tente les femmes restent assises , l'une d'entre elle fait cailler du lait en agitant inlassablement une outre faite dans la peau d'une chèvre ...regardez la photo ,vous reconnaitrez la forme de l'animal....sur ses genoux , son bébé , sagement installé ne bronche pas ...une fillette joue avec un cabri nouvellement né...la maman prend du bout des doigts un peu de lait caillé et le tend à son enfant qui lui suce les doigts...les heures s'écoulent , c'est le rythme normal de la vie au campement...le petit troupeau de chèvres revient de je ne sais où ...

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SCENE DE VIE AU CAMPEMENT PAGE 13

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boomp3.com ... A l'abri du vent , du soleil , de la chaleur , chacun est sous sa tente . Il me semble entendre les pas etouffés d'un animal dans le sable , je tends l'oreille , à n'en pas douter un dromadaire blatère juste derrière notre abri de peaux de chèvres . J'attrape au vol mon appareil photo , non ma caméra ...bon tant pis je prends les deux ! et je me précipite hors de la tente , mais déjà le touareg s'est glissé au bas de l'animal et enlève la selle ...je m'avance vers lui , il ne me voit pas ,il me tourne le dos ... j'admire la superbe épée posée sur le sable .je ne peux pas prendre la photo car un vieux chiffon la cache à moitié .
Je n'ose pas interpeller l'homme à la grande djellaba bleue .D'abord je ne sais pas parler le Tamacheq ,de plus je suis une femme ,et les touareg sont des musulmans , je ne voudrais pas à ma première rencontre avec un Touareg le froisser en l'interpellant. Il me faut seulement quelques secondes pour reflechir à celà , jeter un rapide coup d'oeil autour de moi à la recherche de Moussa , Mossa ou Abdelkrim , mais personne n'est en vue et zut il est déjà trop tard , le grand touareg, sans un regard s'eloigne de quelques mètres pour entraver les pates de l'animal . Je retourne sous la tente un peu déçu , je me console de cette photo qui n'est pas "dans la boite" en songeant aux magnifiques clichés que je pourrai prendre, lors de la longue promenade à dos de dromadaire dont Moussa nous a tant fait réver depuis qu'il nous l'a promis à son sejour à la maison en décembre . En nous donnant le programme prévu pour les touristes , il avait ajouté avec un sourire en direction d'Arnaud :"tu verras ce sera un très beau moment"...en haussant malgré moi les épaule je pense : j'aurai le temps demain de faire des photos ,....
Une heure , ou deux peut etre, passent , dans l'inaction on ne compte pas les minutes qui s'égrainent , non! qui s'étirent . Les jeunes près de moi , sous la tente, jouent à un jeu quelconque ."Family team" à la pointe de l'organisation , a toujours ce qu'il faut dans un coin de ses bagages.
Un remue ménage à l'exterieur me pousse à affronter la chaleur à l'exterieur pour satisfaire ma curiosité . Le groupe des Touareg était seulement en visite pour l'après midi semble t'il ! ils repartent , emportant avec eux les 3 dromadaires du campement . Je me précipite sous la tente de Mossa , tant pis pour mon intrusion dans la tente des hommes! et lui demande de m'accompagner d'un coup de 4X4 jusqu'à eux . Déjà , au pas rapide des animaux qui semblent ne pas poser les pattes sur le sable tant leur foulée est légère , ils s'éloignent ...je veux au moins une photo !
Lorsque je reviens, les femmes , à l'ombre du maigre acacia , viennent d'installer sur une natte leurs bijoux , qu'elles se proposent de nous vendre ...pele mele quelques boites, des sacs en peau , des bracelets de pacotille , des collliers dont Mossa nous dit qu'ils sont en argent ... Je suis , j'avoue un peu étonnée quand même , des bijoux en argent alors qu'ils semblent ne pas "rouler sur l'or" .
Tous les hommes du campement que jusqu'a présent nous n'avions jamais vu tous réunis et que d'ailleurs nous ne reverrrons jamais , s'agglutinent autour de leurs epouses , qui assis , qui accroupis ou debout.
Ouaou !les chiffres qu'elle nous donnent me font monter le rouge au joue...Moussa s'approche , il faut comprendre nous dit il , le prix est élevé car ce sont leurs bijoux , elles s'en privent pour vous les vendre.
Oui je veux bien mais , il n'empêche que si c'est pour les payer aussi chers qu'en France cela m'ennuie , d'autant que je me montre peut être bassement matérialiste mais le sejour que nous sommes les 2 seuls, mon fils et moi à devoir payer nous coûte déjà 900euros sans compter le prix du billet!
Je suis déçue , très déçue , moi qui espérais avoir la possibilité d'acheter plusieurs bijoux pour les proposer en France et rapporter le bénéfice produit, lors d 'un prochain voyage , je ne peux pas prendre le risque !
Déjà plusieurs personnes ont détourné leur regard de cette boutique improvisée .
J'hésite une dernière fois , repose à regret le bracelet que je souhaitais. Celui ci comme pour m'interpeller vole un rayon du soleil pour me jeter quelques reflets . Je me contente d'un collier , il ne sera même pas pour moi mais pour une amie qui a la gentillesse de s'occuper de mon chat "Massai" (un chat noir d'où son nom ) pendant mon absence .
je m'approche de Moussa , profitant qu'il soit sorti pour l'occasion de la tente où il avait disparu depuis notre arrivée.
--Quelles sont les significations des dessins gravés , dis je en lui présentant dans le creux de ma main cette demie lune que semble représenter l'objet.
--Ce sont les forgerons qui font ces bijoux qui en connaissent la signification...
je reste coite . Lorsque Mossa m'accompagnera chez les forgerons il faut absolument que je pense à emporter le collier avec moi pour en connaitre les secrets
Déjà il s'éloigne. Je n'insite pas et m'approche de l'endroit où ceux de la caravane se sont regroupés. Nous prenons le temps de mieux faire connaissance , cette action humanitaire est leur premier essai , j'ai du mal à imaginer qu'ils se soient lancés dans une telle expédition alors que l'association venait à peine de voir le jour . Il y a tant de choses à préparer pour un tel voyage . Rallier Paris à Taboye en passant par l'espagne , la côte marocaine , la mauritanie , ce n'est pas une mince affaire . C'est certain il leur manque beaucoup d'expérience et au lieu de profiter du pays, ils sont souvent réunis sous la tente pour essayer de régler les problèmes qui se présentent à eux , toutes ces choses dont ils auraient dû parler avant le départ et qu'ils doivent aujourd'hui débrouiller dans l'urgence...justement ils ont prévu pour la soirée une "rencontre au sommet" .

Le campement s'est vidé de ses " toubabs " . Les enfants de Nathalie et Bernard se séparent avec regrets d'Arnaud , le courant était vraiment bien passé entre eux et c'était plaisir de les voir tous les 3 en pleins conciliabules ; je pensais qu'ils resteraient plus longtemps avec nous et je n'ai pas eu occasion de bavarder avec les parents ...qu'à cela ne tienne nous nous reverrons en France , pour l'instant il doivent rallier Mopti plus au sud de Gao pour rentrer en France . Ibrahim raccompagne les institutrices à Taboye où leur stage doit se dérouler , Maximilian et "le club des 3 fondationclubmed" rentrent à Taboye où ils prévoient , avec force clous et bonne volonté , d'organiser la bibliothèque du pensionnat . Blanche après une grande promenade à pied avec Arnaud retourne à l'écriture de son bouquin que j'ai grand hâte de voir arriver sur les rayons des libraires . L'écouter , c'est partir à l'aventure , j'imagine aisément comme son écriture doit être fluide , agréable ... Lorsque je la vois s 'éloigner pour vivre "son " désert cela me donne envie d'ouvrir son précédent livre : l'éloge du désert

PAGE 14 FIN DU JOUR SUR LE CAMPEMENT

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La lumière commence à changer , et la chaleur en même temps se fait plus supportable , dans peu de temps le soleil va se coucher dans un torrent d'or liquide et bien vite la nuit va envahir le campement . Quelques bêlements sporadiques trouent le silence de la nuit qui avance . Les sloughi sont rentrés avec le troupeaux , trop craintifs pour se laisser approcher, ils me montrent au contraire qu'ils sont là pour veiller à la tranquillité du camp . Ils s'éloignent de moi , chacun d'un coté opposé , un seul des deux aboie , toujours le même , puis ils forment un grand cercle , se retrouvent face à face et là , tous les deux se retournent vers moi et avancent , la queue entre les pattes , je suis une intruse , ils ont cerné l'ennemi et veulent me faire reculer dans mes retranchements ... finalement ils comprennent que je ne suis pas dangereuse et s'éloignent , d'un pas rapide . La queue a retrouvée son panache , enroulée vers le ciel .

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Mossa vient m'expliquer que du fait de la réunion (je n'y suis pas conviée car je ne fais pas partie de leur association) je passerai la soirée avec la petite fille qui me racontera un conte dans sa langue et Aboudakrim me servira d'interprète . Une jeune femme m'invite à m'asseoir près d'elle , seuls les sourires seront permis entre nous , la barrière de la langue étant insurmontable . Je ne vous raconterai pas le conte qui comme toutes les histoires de Touareg a des monstres , des méchants ...nulle belle princesse chez eux , ni prince charmant...La soirée se passe autour d'un thé ! La petite fille fait de son mieux pour se souvenir de cette très longue histoire et les yeux d'Aboudakrim tentent désespérément de rester ouverts alors que ceux de Ibba couchés sur une natte auprès de nous depuis longtemps se sont fermés !

PAGE 15 LE PUITS DE N'TAMAT

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Pas d'appel du muezzin ,mais ce matin encore je suis levée avant le soleil ,j'espère bien profiter de tout ce que nous n'avons pas pu faire hier ...et de fait lorsque le départ est donné pour aller au puits je les accompagne ...nous avons la chance d'avoir les véhicules nous ne devrons pas y aller à pied et les ânes pourront se reposer ,nous les retrouverons , non loin du puits . Le vent qui hier soufflait déjà fort , aujourd'hui a redoublé de puissance et nous sommes entrain d'essuyer une tempête ...les appareils photos sont grippés , nos yeux nous piquent , finalement ce sont les hommes ici qui ont le plus de chance car le chèche protège et de la chaleur et des piqûres du sable ! Le voile des femme Touareg , moins bien arrimé vole au vent ... Mes lèvres le premier jour étaient gonflées (pas besoin de collagene pour des bouches pulpeuses!) aujourd'hui elles sont parcheminées par le soleil et le vent , et semblent pretent à eclater ...
Le puits a été construit il y a plusieurs années déjà et réunit généralement les personnes de divers campements mais aujourd'hui seuls ceux du campement N'Tamat sont là ...nous quoi !. Pendant que l'un s'affaire à attacher une longue corde à l'avant du ford transit , un des touareg s'approche du puits pour y installer une pièce debois dans laquelle la corde va glisser , il retrousse son boubou jusqu'au haut des cuisses ,pose les pieds sur la margelle prend bien son appui et jette au fond du puits l' immense outre qui sert à remonter l'eau ...1..2.. plusieurs secondes passent avant que le "splach" se fasse entendre ,lorsqu'elle atteint l'eau .
Le vehicule s'éloigne et lentement le precieux liquide remonte ...un coup de rein et l'outre est renversée dans un grand bac de fer blanc...l'opération recommencera plusieurs fois et pendant ce temps les autres remplissent les bidons jaunes en essayant d'éviter d'en perdre trop . les nombreux bras aujourd'hui permettent à la corvée d'eau de se dérouler très vite ,heureusement car le vent toujours aussi fort , dans ce paysage vide de tout obstacle est difficile à supporter . Les lunettes de soleil qu'Arnaud porte ce jour là ne supporteront pas d'ailleurs le test ,les verres sont comme poncés à l'aide d'un abrasif , les lunettes lui servent de protection contre le vent mais ilqu'autre choseAvant de partir il est nécessaire d' éloigner les bacs du bord du puits ,il ne faudrait pas qu'un animal assoiffé après avoir fini l'eau dans le bac ait l'idée de s'approcher du puits dont la margelle n'est haute que de quelques centimètres .

N'Tamat c'est le nom de ce puits qui a donné son nom au campement ,cela signifie dans la langue tamacheq "celui qui appartient à l'acacia...mais l'acacia a disparu aujourd'hui.

Pour le repas que nous prenons , je ne sais plus à quel moment , nous avons pallié à l'inconvénient du manque de couverts : dans les bouteilles en plastique (nous avions acheté à Gao de l'eau minérale pour notre séjour ) nous découpons des lanières un peu larges qui ,vues la formes des bouteilles font des cuillères très acceptables . Nous pourrions bien entendu comme c'est la coutume manger avec les doigts mais vu le sable qui vole de tous côtés y compris dans le grand plat que l'on vient de poser au centre de la natte ,il est inutile d'ajouter le sable de nos mains ,même en ayant tenté de les passer à l'eau claire...les Touareg quant à eux ont de belles cuillères en bois sculptées et je déplore qu'ils n'aient pas eu l'idée de nous en proposer à l'achat hier . Aujourd'hui les pâtes ont été remplacées par le riz , plat coutumier au Mali , en remplacement du mil . boomp3.com

L HARMATAN PAGE 16

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Nous sommes désoeuvrés . Le temps passe ...paasse...paaasse ...paaaasssseee !!! Le vent ne faiblit pas , et chacun à l'abri sous les tentes combat l'ennui comme il peut , mais l'inaction commence franchement à peser ! Impossible même de songer à prendre des notes sur ce que nous avons fait , le vent petit effronté se faufile et s'en donne à coeur joie en essayant même d'arracher les pages de mon cahier ! l'abri touareg protège bien du soleil mais peu du vent qui glisse , s'insinue entre les peaux tendues sur les piquets , un claquement sec et régulier accompagne ses manoeuvres pour nous envahir et de fait il a largement la place car dix bons centimètres les séparent du sol tandis que devant , à l'opposé , par le côté largement ouvert ce petit chenapan en tourbillonnant se jette à l'assaut de tout ce qu'il trouve . En sortant je découvrirai d'ailleurs sous le transit garé une superbe oeuvre de la nature ressemblant aux rifs marocains , mais en miniature . Un après midi aura suffit .

Je suis tentée d'aller rejoindre les "amis de la caravane" mais je risque de tomber lors d'un énième débat et puis franchement la fumée de "cigarettes" même en plein désert cela me dérange . Dommage , j'apprendrai par la suite que mon guide Mossa les a rejoint et leur a dévoilé un peu l'histoire de la communauté Touareg depuis les années 1990 . Il faudra que je me contente de ce que les médias m'ont appris , avec tous les "ont dit " que cela peut comporter , mais je ne désespère pas qu'avant la fin du séjour il réponde enfin à mes questions ....on peut toujours rêver . Mais ce n'est pas comme à la télévision où les programmes sont rediffusés : ici raté c'est raté ...

Ce matin , Carole a été baptisée dans la religion musulmane , nous devrons nous habituer à son nouveau prénom: Maryam. Bien sûr pour l' état civil elle restera Carole ! Nous avons partagé un morceau du foie de l'animal qui a été tué pour l'occasion mais probablement parce que nous sommes chrétiens , nous n'y avons pas été conviés ...

Il est près de 16h lorsqu'enfin il a un peu de mouvement dans le camp . Dès que j'entends Mossa dire qu'il raccompagne Aboudakrim dans son campement , peu éloigné d'ici , nous sautons sur l'occasion et nous engouffrons ,Arnaud et moi , dans le 4X4 . Bien entendu , comme à l'accoutumé , les bras des amis sont nécessaires pour démarrer , d'ailleurs le véhicule aujourd'hui se fait encore plus capricieux que ces jours derniers.

Finalement le désert se ressemble sans se ressembler , nous reconnaissons l'endroit où nous avons bifurqué ce matin pour aller au puits . Le campement après un moment s'étale devant nous . Il est plus grand que celui de la famille de Moussa . Les tentes sont plus nombreuses , le troupeau est constitué de chèvres mais aussi de moutons qui courent dans tous les sens . Nous restons dans la voiture pour ne pas nous imposer mais cordialement le chef du campement vient à notre rencontre pour nous saluer . Au loin je vois quelques femmes qui déambulent devant leur tentes , grandes , élancées elles ont un port de reines...elles me semblent d'ailleurs beaucoup plus grandes que celles que nous avons côtoyées au campement ...mais elles sont bien trop loin pour que je puisse distinguer les traits de leurs visages . L'image d'épinal ne peut pas s'appliquer ici ,les Kel Tamacheq ,les touareg comme nous les appelons , ne se ressemblent pas : Mossa a des mains longues et fines , et son visage est mince ,les pommettes hautes , totalement différent de celui de Moussa.

Pour le voyage de retour nous aurons un nouveau passager à bord ,un jeune berger , Peul je pense .J'aurais apprécié qu'il me dise quelques mots sur sa vie , mais l'aurait il pu! de toutes manières nous ne parlons pas la même langue et ce plaisir nous est interdit . Il est adorablement mignon , il ressemble à ces magnifiques portraits que l'on trouve au hasard d'un diaporama ou d'un carnet de voyage . Il est tout timide dans son coin et je ne me sens pas le droit de le photographier ...

Le soir , nouvelle réunion de la caravane mais comme elle se tient juste après le repas auquel nous a convié le père de Moussa ,j'en entend sans l'avoir souhaité une partie , puis, je m'éclipse sous l'excuse d'être fatiguée. J'ai toujours entendu que les Touareg prenaient n'importe quelle excuse pour chanter et jouer de la musique ,nous devons être dans le seul campement qui n'apprécie pas la musique ! nous ne participerons pas à cette grande fête avec chants ,et musique dont nous avait parlé Moussa.

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PAGE 17 : DERNIER MATIN AU CAMPEMENT

Le 19/03/2008

Cette nuit plusieurs fois déjà , les chiens ont aboyé , un animal probablement rode non loin du campement. Malgré l'heure avancée de la nuit je me glisse hors de la tente , la pleine lune qui jette une lumière blafarde sur le paysage me permet de voir le manège des chiens . Comme ils avaient réagis envers moi la première fois ils agissent de conserve pour faire fuir l'intrus. Et de fait après 2 ou 3 "messages " le silence retombe sur le désert . Chez nous on dit " bavard comme une pie " je découvre qu'ici ce doit etre" volubile comme une chève "! Mais ce soir peut être parce qu'elles se sentent protégées par les sloughi tout est calme alors que la nuit dernière le troupeau n'a pas cessé de s'agiter , ou alors êtes-ce simplement le vent ,les chevaux sentent d'avance la venue des tempêtes pourquoi pas les chèvres ! ... Vendredi matin jour du départ vers Taboye , c'est le moment où jamais de prendre des photos . L'objectif est bloqué par le sable...tant pis je tire dessus pour le décoincer ... La luminosité n'est pas assez bonne pour filmer les 3 sloughi mais je ne peux détacher mes yeux de leurs ébats , les mêmes jeux que tous les chiens du monde mais leur grâce ,m'oblige à les regarder . Le soleil vient de se lever ,il a du mal à traverser les nuages de sable qui filtrent la lumiere , et la clarté diffuse devra attendre un bon moment avant qu'elle ne se transforme en un disque d'or .

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Déjà dans le campement certains touareg s'affairent tandis que quelques autres se glissent paresseusement hors de leurs couvertures posées à même le sol. . Le feu crépite , jette ses flammes vers le ciel encore pâle , ma conteuse d'un soir s'y réchauffe pendant qu'un peu plus loin un touareg fend du bois avec cette hache très "couleur locale" que l'on trouve sous la tente de tout le monde dans la région...

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Deux autres hommes dépecent une chèvre qu'ils viennent d' égorger, en ayant soin de ne pas abîmer la peau. Une fois tannée elle sera échangée contre des denrées nécessaires à la vie : sucre, sel pour les bêtes, mil , thé ...le targui nomade n'a que ses chèvres et moutons pour le troc .
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Un touareg , dans une bassine de fer blanc mélange farine ,eau .... je sens que pour notre départ nous aurons , au lieu de confiture et pain un rien rassis apporté de Gao dans nos "provisions de Bouche" par Mossa , un petit déjeuner local avec du pain de sable! Il pétrit longuement la pâte , puis lorsque le sable lui parait suffisamment chaud il repousse les braises , creuse une cavité dans le sable de la taille de la pâte qu'il dépose au fond; il recouvre du sable et des braises , dans quelques minutes il retirera le tout pour faire cuire l'autre coté du pain et dans une demie heure le pain sera cuit à souhait. Un pain sans levain fait juste d'eau de farine et d'un peu de sel mais d'une saveur délicieuse .

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Ici tout est simple et pourtant agréable à déguster.Les pâtes au fromage de chèvre ,par exemple ,certains occidentaux trouveront peut être que le goût en est fade , il est subtil à mon avis. Et si vous voulez un petit "en cas" original essayez les dattes pilées au fromage de chèvre sec....
Les jeunes chevreaux pressés l'un contre l'autre pendant la nuit commencent à remuer dans les rayons tiède du soleil je m'approche d'eux et je suis surprise de constater qu'aujourd'hui le plus beau des sloughi , accepte ma présence . Doucement , avec précaution je me dirige vers lui , il s'asseoit indifférent dans une attitude majestueuse .Une photo suffira , à quoi servirait que je le caresse , ici les chiens sont là pour travailler , je n'ai vu aucun geste d'affection envers ces chiens alors que je n'ai pu m' empêcher de caliner les petits chevreaux .
j'avais pourtant entendu dire que pour les touareg le chien , alors que la religion musulmane habituellement ne permet pas de liens privilégiés avec un chien, ont un grand respect pour cet animal . Ils le choient , le caline , l'animal dort sous la tente avec son maitre et parfois même mange le premier...
Le campement ici est il différent dans ces habitudes ou les reportages et films que j'ai vu étaient de belles fables?
Ici les chiens ne recoivent aucune geste d'amitié ou même de merci ,ils sont là uniquement pour garder le troupeau ,ils dorment avec les animaux et s'ils ont faim ils doivent chasser ...pauvres bêtes ,je comprends mieux pourquoi ils sont si maigres ,mais avec cette découverte je perdrai mes illusions sur" Le" Touareg respectueux de ceux dont il a besoin... heureusement tous ne sont pas semblables.

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Le troupeau s' éloigne avec le berger , dans ce camp le berger est un touareg aussi long et sec que le baton qu'il tient dans la main ...les chiens après un dernier regard vers le camp s'eloignent eux aussi vers leur travail quotidien .. . Le thé du matin coule dans les verres ...les caravaniers se réveillent ....dans un moment il sera temps de s'engouffrer dans les voitures le vent emportera nos adieux .

TABOYE ET SES ECOLES PAGE 18

Le 19/03/2008

Le voyage de retour vers Taboye a été très rapide ,en ligne droite une petite heure mais nous n'avons pas eu la chance comme Maximillian ,les "club des 3 med" et family team de poursuivre des gazelles, en fait nous n'avons qu'entrevu au loin lorsque nous revenions le jeune berger un petit fennec qui a filé comme le vent en nous apercevant .Au pied d'une dune nous nous sommes arrêtés un moment pour profiter une dernière fois du désert , de son sable doux ....

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Dès notre arrivée , Ibrahim nous propose d'aller visiter l'école des sables . C'est un bâtiment unique en banco qui regroupe les 3 classes , les salles sont petites , les murs de pisé y conservent la fraîcheur et les fenêtres sans vitres bien sûr sont occultés par des planches de bois . Pendant que la caravane va filmer d'un coté , Maximilian m'entraîne vers une autre salle de classe . Sur un tableau noir l'institutrice , une songhoi , avec application , écrit quelques mots . A notre entrée les jeunes enfants se lèvent et nous prenons place parmi eux . Une gravure est accrochée sur le mur , avec sa baguette l'institutrice désigne un dessin . Que fait le petit garçon? Tous les doigts se lèvent ... Elevés aux campements ils ont appris avec leur tribu le Tamasheq , langue des touareg , si leur maman est suffisamment instruite elle a dessiné sur le sable la calligraphie des lettres de l'alaphabet tifinagh . Venir à l'école , c'est laisser sa famille pendant de longues semaines , mais aussi découvrir une nouvelle langue , un nouvel univers : des crayons , des cahiers , des livres . Et avec cette institutrice , pas question de parler le Tamacheq qui est une langue inconnue pour elle , autant que le Songhoi peut l'être pour les petits touareg .
Un petit oiseau volette de poutre en poutre , ni l'enfant ni le petit oiseau ne se sentent perturbés par la présence de l'autre ; au dessus du tableau Ibrahim qui vient d'entrer dans la salle nous montre les dessins que l'on trouve dans nos maternelles : un rond jaune , un carré bleu , une étoile verte ...Sa methode pour que les enfants apprennent à reconnaitre les sons est innovante par rapport à nos méthodes . Il sait que l'enfant enregistre l'image comme le son ...aux états unis depuis une vingtaine d'année il existe une université pour les bébés (oui oui vous avez bien lu ) qui préconise de faire connaître à l'enfant en même temps que le dessin du mot , sa calligraphie si vous préférez, le dessin de ce que dont on parle : le chat , le chien , le jardin. Ibrahim a adapté la méthode utilisée pour les personnes sourdes ou mal entendantes , on dessine avec les doigts la lettre ou le son que l'enfant doit prononcer ...il enregistre les 3 choses en même temps : l'ecriture , ce qui parvient à son oreille , et le geste . L'instituteur sans prononcer lui même le mot peut ainsi les aider en bougeant seulement ses doigts . La méthode me semble interessante ,mais est elle réellement appliquée ou ne reste t'elle que dans les projets d'Ibrahim ? car quelques jours plus tard , en bavardant avec mon ami Abdoulaye , instituteur dans une école Songhoi , j'apprendrai que les livres sont fournis pas l'état , que donc le programme devrait être le même partout .
Justement , une des salles du bâtiment , beaucoup plus grande que les autres , accueille les enfants et un instituteur de l'ecole publique de Taboye . L'instituteur , dont une fois de plus j'admire la belle écriture et un texte sans erreurs orthographiques (quel plaisir de trouver en Afrique des personnes qui manient le français sans faute! ) nous explique qu'il s'occupe de 60 enfants de plusieurs niveaux. Une classe de 120 élèves a été partagée en 2 mais l' école publique ne pouvant les héberger ,ils se sont retrouvés à l'école des sables située non loin .
Vous imaginez 60 enfants dans la même classe ,et lorsque nous y pénétrons aucun bruit , chacun s'occupe de son travail . L'instituteur a organisé ses tables par niveau , pendant que les uns font une chose les autres en font une autre. Malgré leur nombre les resultats scolaires sont , d'après ce que j'ai appris plus tard , car pendant cette journée je n'ai malheureusement eu aucune possibilité de parler en tête à tête avec les instituteurs, leur niveau scolaire est bien plus élévé que celui des enfants Touareg .

Les jeunes institutrices qui ont fait le stage à Taboye m'ont donné quelques précisions à leur retour en France , j'espère que "les 3i" pourront nous raconter encore plus en détails ces journées qu'elles ont partagées avec les enfants . mais pour l'instant je peux déjà vous dire qu'iL y a 5 classes , mais les niveaux entre les classes sont très différents comme à l' intérieur des classes d'ailleurs. Certains élèves savent lire d'autres non , certains savent écrire lisiblement et d'autes ne savent pas comment utiliser le cahier... Et ceci même en 5 ème année ...En 1ere et 2è ils sont 12 enfants, en 3è et 4è 17, et en 5è, 9 inscrits mais 7 présents. Les horaires sont très libres. Les enfants peuvent être à l'école entre 8h et 9h.
Nous nous commencions à 9h00 jusqu'à 12h00. L'après-midi c'est de 15h00 à 17h00.. m'ont elles expliqué ,car il est toujours difficile de commencer plus tot et d'être interrompu à chaque arrivée...je n'ai pas bien compris ,car si c'est un pensionnat ils devraient être là au même moment!?

Alors que nous retournions au pensionnat pour voir l'avancement des travaux dans la bibliothèque l'infirmière Carole /Maryam allait au dispensaire pour rencontrer l'infirmier à propos des médicaments .Il etait prévu que la "caravane" laisse des cantines de médicaments à Taboye ,mais il était nécessaire que cela soit géré par un officiel de la santé .
Le repas de milieu de journée pris en commun, réunit à nouveau tout le groupe sous notre tente ...

17H ,nous traversons Arnaud et moi le village encore très calme à cette heure. Quelques poules se promènent en liberté , des hommes sont assis à l'ombre ,bavardant , des femmes vaquent à leurs occupations ou parlent avec quelque voisine sur le pas de leur "tente" ...Si les enfants aussitôt prennent la pause lorsqu'il me voit l'appareil photo à la main , les femmes d'un geste me prient de passer mon chemin . Comment leur en vouloir? Même si l'oeil du photographe a aimé la grâce d'un geste ou la beauté d'un visage , a été touché par la profondeur d'un regard , a admiré une mosaique de couleurs ou simplement a souhaité figer l'émotion d'un moment comment cette jolie Songhai peut elle imaginer que ce n'est pas de l'indiscrétion , de la curiosité , du voyeurisme ... accepterions nous d'être immortalisés sur une pellicule juste pour le cahier de souvenir d'un inconnu. ....

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PAGE 19 JARDIN DES SABLES

Le 19/03/2008

Devant nous , entre deux tentes , notre regard est aussitôt attiré par un reflet métallique qui se glisse dans la teinte sable de tout le paysage . Le fleuve , serpent d'acier ,file vers l'horizon ...

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Nous suivons une "ruelle" bordée de murs un peu délabrés contournons un arbre et là.....c'est un ravissement : un jardin de verdure court jusqu'aux rives du fleuve. A mon regard ébahi s'offre un magnifique jardin potager où se mêlent mille couleurs , une symphonie des teintes vives des tissus africains aux nuances multiples de vert ;Comment vous faire ressentir en quelques mots ma stupéfaction ,en regardant cette volée d'enfants qui s'affairent à leur besogne .

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En piaillant ,riant ,se poussant du coude ,les enfants descendent jusqu'au fleuve puis remontent la pente douce , les bras tendus sous le poids des seaux et des arrosoirs , les plus âgés
aidant les plus petits . Dès qu'ils m'aperçoivent ils m'entourent . Les petites mains se tendent et me tirent qui vers un carré de carottes , qui vers un carré de salade .. .ici des betteraves ... là des choux ...et tout ce jardin parfaitement dessiné , chaque plate bande séparée de l'autre par un petit mur de sable , ils sont fiers de me le montrer ! j'ai un peu honte en regardant leur superbe potager et en songeant à mon unique plan de tomates que chaque année je m'escrime à faire pousser ...
Ce jardin leur donne la possibilité d'améliorer l'ordinaire de la cantine en ajoutant quelques légumes à leurs repas mais aussi leur permet avec l'aide de leurs instituteurs de se sentir "importants , responsables" . Adorables enfants qui se promènent près de moi , dont le jardin d'éden est tracé sur une petite pente en haut de laquelle on voit une vieille citerne . Une association anglaise est venue il y a plusieurs mois pour installer un arrosage goutte à goutte mais ils sont repartis sans finir , aujourd'hui la cuve rouillée n'attend qu 'un peu de bonne volonté pour reprendre son rôle.
Mais ici il faut l'avouer personne n'essaye d'entretenir ce qu'on leur donne . Au milieu d'une grande place de sable ,près de l'école j'ai remarqué deux pompes qui se dressent fièrement , mais elles n'interessent plus personne ,elle ne fonctionnent plus et ce sera Maximilian et Stephane qui découvrant cela par hasard vont tenter sans résultat de les réparer.

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Des gamines s'approchent de moi , leurs cheveux merveilleusement tressés , lorsque je les félicite pour leurs jolies coiffures des petits gamins partent en courant au fond du jardin à la recherche de la plus jolie fillette ....mais elles sont toutes si adorablement mignonnes! Sur le chemin du retour les enfants de l' école publique nous rejoignent . Le pensionnat avec ces "étrangers" de passage attire beaucoup de jeunes enfants et adolescents ces jours ci !

MUSIQUE DE YOUSSOU'N DOUR
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PAGE 20 TABOYE VILLAGE DU SAHEL ENTRE GAO ET BOUREM

Le 19/03/2008

En cette fin d'après midi , alors que le soleil face à moi va se coucher dans peu de temps je suis assise à même le sable devant ma tente , un petit groupe de jeunes adolescentes Songhai s'approche de moi et l'une d'entre elles un peu plus téméraire s'adresse à moi dans un vague français...je les invite à s'asseoir auprès de moi mais notre conversation tarit vite ,émaillée de leurs rires cristallins et leurs petits sourires en coin...j'ai bien l'impression que c'est plutôt vers Maximillian et Arnaud ,assis non loin de là ,que leurs regards régulièrement convergent !mais ceux ci en grande conversation ne remarquent même pas les demoiselles . Elles sont ravissantes ,avec le port altier qu'elles ont souvent lorsqu'elles sont très jeunes

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je prends plaisir à être en leur compagnie car une fois de plus il n'y a rien à faire....
Devant la bibliohèque c'est un attroupement général , les enfants touareg à leur sortie d'école se sont précipités vers la nouvelle bibliothèque pour découvrir les trésors qu'elle y recèle.

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Au puits une femme aidée de sa fillette tire de l'eau

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un peu plus tard c'est peut etre elle qui s'approche de moi , elle ne parle pas ma langue , j'aurais aimé pourtant savoir quelque chose qui me trotte dans la tête depuis quelques jours , au campement aussi il y avait une femme de type africain et c'est la seule que j'ai pu voir piler le mil or quand je me suis approchée d'elle quelqu'un m'a prise par la main sous prétexte de me montrer quelque chose , là , dès que je me tourne vers elle même chose...

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Une enième réunion de la caravane se déroule ce soir ,nous privant une fois de plus de cette soirée de récits Touareg devant les 3 thés avec Mossa . Nous trompons notre ennui sous la tente avec les 3club med et Maximilian pour jouer aux dames chinoise ... moment agréable , mais inutile d' aller jusqu'au Mali pour celà !

Quelle idée avons nous eu d'accepter d'aller visiter le Mali cette semaine là! nous avons eu bien sûr grand plaisir à rencontrer les 3 institutrices ,les 3 club Med , Maximilian ou Blanche ,mais chacun d'eux y a un rôle ,qui enseigner ,qui meubler la bibliothèque quant à ceux de la carvane ils doivents organiser tout ce qui n'a pas été murement réfléchit avant le départ... nous sommes les seuls "touristes" avec un programme de visites et activités prévues . Nous sommes ici pour mieux connaitre la region et les coutumes des touareg et vous faire profiter de nos découvertes ...or nous traînons notre ennui d'heure en heure ...

Alors , c' est donc décidé ,demain matin après une réunion de la caravane (oh mais cette fois c'est la dernière c'est promis! ) nous rentrons à Gao ...Blanche souhaite profiter du 4X4 et doit monnayer son passage avec Mossa

Il nous reste 2 jours ,puisque le rendez vous à l'aéroport est lundi 9H, pour mieux appréhender cette ville . Après d'âpres discussions ,Mossa accepte d'emmener Blanche ...nous lui parlons aussi de la soirée de vendredi ,nous aimerions aller dans un restaurant dont un guide "papier" a dit du bien et nous lui demandons de venir partager ce moment avec nous comme invité . Quant à l'après midi du vendredi je lui demande de prevoir une promenade en pirogue jusqu' à la Dune Rose puisque nous n'aurons pas la possibilité de faire le retour vers Gao en pinasse et voir , peut etre , les hippopotames ...En bavardant avec lui j'ai la tres nette impression ,qu'il n'est aucunement au courant du programme que Moussa (son cousin ) nous avait concocté...un oubli de taille cette fois!

PAGE 21 DECOUVERTE DE LA DUNE DE KOIMA

Le 19/03/2008

retour à Gao par la piste BOUREM-TABOYE-GAO ...

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panneau de signalisation sur la piste au milieu de nulle part :attention dos d'âne ...on l'aurait deviné!

Le 4X4 ne roule pas il vole ! Et nous avec !!! Petite frayeur quand même lorsque un 4X4 ,qui probablement roule à 70 à l'heure comme nous , sur la piste étroite fonce face à nous ...vous savez comme dans les films ,lorsqu'on se pose la question "qui va donner le dernier ,un coup de volant " sauf que là nous sommes dans l'action et pas assis confortablement dans un fauteuil....je crois qu'à cet instant j'ai oublié de respirer...mais ça passe ou ça casse! Eh bien c'est passé , sans casse ....ouf ....
On se regarde mon fils et moi ,nous sommes livides sous la couleur du sable collé à notre peau ... cette montée d'adrénaline passée nous profitons du paysage qui à mesure que nous nous approchons de Gao devient moins aride , des arbres plus verts , des palmiers , des buissons plus fournis . Les dos d'âne se disputent la piste avec des nids de poules , des ornières , des zones de sable dans lequel nous sentons le véhicule ralentir ... nos rires se mêlent .... et nous arrivons aux portes de Gao

UNE FIN D APRES MIDI EN PIROGUE

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La pirogue glisse lentement sur le fleuve nous entaînant vers la dune rose qui au loin , se découpe à l'horizon . Après le brouhaha et l'activité des rives au lieu de départ des pirogues et pinasses, nous apprécions la quiétude qui nous entoure . Mossa nous a confié pour l'après midi à son cousin Sidi , ce jeune homme qui nous avait accompagné sur les bords du fleuve le premier jour..A l'avant du bateau , il écoute sur son mp3 le dernier tube de Tinariwen , au centre du bateau a pris place un homme qui se présente comme un instituteur Songhoi , notre guide pour l'après midi je suppose ....En fait passager "clandestin" mais qui tout au long de la promenade nous a bercé de ses histoires avec son accent plein de soleil . Alors que les braises commencent de rougir dans son petit poele bleu , car même à bord on nous propose du thé , l'instituteur nous rappelle en quelques mots la grandeur passée de l'empire Songhoi dont Gao était le centre le plus important ..

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Parfois il est interrompu par l'envol d'un héron ou d'une poule d'eau que le passage du bateau trop proche de la rive a surpris . Au fil de l'eau nous découvrons la vie des Bozzo les pêcheurs .Un homme jette au loin son filet tandis que sur la berge ,devant sa maison de pisé une femme pile le mil1440398794.JPG Le bateau avance au rythme régulier des efforts du piroguier ;il enfonce une grande perche dans le fond sableux du fleuve , prend son appui , s' arqueboute tend ses muscles et le bateau file , aidé par la force du courant . Sur les rives les paysages et les scènes de vie se succèdent : ici un plan d'eau couvert de nénuphars , ici un endroit dont l'instituteur nous explique que c'est une rizière à certaines époques de l'année , là un troupeau de ces vaches si caractéristiques de la region , là encore des hommes penchés sur le fourrage qu'il viennent de faucher pour les animaux ... Lentement nous nous approchons de la dune qui nous paraissait minuscule et se dresse maintenant imposante au dessus de nous . Elle s'étire vers l'horizon et s'arrète net ici au bord de l'eau ...quelques chèvres s'enfuient lorsque le bateau accoste alors que 2 ânes nonchalents nous regardent . La montée vers le sommet est un peu raide , mais la vue merveilleuse qui nous attend mérite bien ce petit effort . Le sable est d'une couleur magnifique , d'un beige rosé et des milliers de petites particules noires accentuent sa teinte ...j'en récupère un petit flacon qui finira sa vie dans ma bibliothèque en compagnie du sable de Nubie , de celui de thaïlande , celui de guizeh , du Maroc ,de la Tunisie , d'une pierre de capadocce , d'une rose des sables ,d'une concrétion de sel venue du lac Assal ...

Le soleil commence à descendre et il nous faut rentrer , nous allons naviguer à contre courant . La pirogue lentement se déhale ...plutôt que l'inactivité nous choisissons cette fois mon fils et moi de prendre les pagaies ....nous sommes à mi parcours lorsque le soleil nous offre un splendide coucher reflété dans l'eau du fleuve ..nous croisons quelques pirogues débordantes de ...tout ce qui peut se transporter : personnes , chèvres , moutons , fourrage ...un enfant nous regarde en souriant , il s'applique à bien enfoncer la canne au fond de l'eau et ...dans un énorme plouf tombe à l'eau !

Près de nous , les fonds sont très hauts , à fleur d'eau , et une grue blanche semble marcher sur la surface du fleuve .

L'instituteur ne comprend pas bien lorsque la conversation roule vers l'argent et que je lui dis que tout le monde n'est pas riche en France et que certains ont faim chez nous aussi . Il me regarde perplexe et me demande: "pourquoi alors votre pays nous aide au lieu de s'occuper des français ?..."

Le soleil disparait à l'horizon et il fait nuit noire lorsque nous retrouvons la terre ferme . Le telephone portable n'etant jamais loin ,Sidi appelle Mossa pour qu'il vienne nous chercher . Pour remercier l'instituteur dont j'ai enfin compris qu'il n'etait pas notre guide je lui demande de me vendre un de ces poeles que tout malien possède et que l'on trouve pour 4 sous au marché .Mon prix lui convient tout à fait et il s'empresse d'aller en chercher un . Moins d'un quart d'heure plus tard Mossa nous dépose à l'hotel où nous retrouvons Blanche qui avec application ...travaille toujours à son livre. ...rendez vous est pris pour 20H avec Mossa

PAGE 22 LE CHAT A MANGE LA LUNE ( expression malienne)

Le 19/03/2008

21H 30 nous sommes toujours à l'hotel , Arnaud trépigne , le repas de midi est bien loin , Blanche et moi bavardons avec un client de l'hotel ...ce soir l'auberge accueille plusieurs personnes. Certaines très sympas avec lesquels un simple bonjour suffit pour que l'on se raconte nos derniers coups de coeur en buvant un verre d'eau fraîche ,d'autres qui se précipitent dans leur chambre le nez dans leurs souliers .
"Notre" chambre avec douche et toilettes est occupée , nous partagerons donc une grande pièce avec Blanche , et quand Maximilian arrivera demain soir il aura, lui aussi , son lit dans notre "home sweet home" .
Des parfums de cuisine réveillent nos papilles , l'homme qui s'approche doit être celui que l'on peut considerer comme le responsable des lieux ,car lui seul s'occupe de nous alors que les autres ne semblent être là que pour lui tenir compagnie . Sans un mot il installe la nappe , dresse le couvert et apporte le repas aux voyageurs d'un soir , Nous nous éloignons d'eux pour les laisser profiter de la salade maison et frites poulet .
Ali , notre ami du premier soir vient nous saluer . Il n'a pas de mal à comprendre que nous sommes largement agacé par l'attente , gentiment il nous propose d'appeler un taxi lorsque dans un nuage de sable un 4X4 freine devant le portail .C'est la voiture de Mossa mais point de Mossa . On nous explique vaguement que de la famille est arrivée chez lui , nous sommes ennuyés par ce changement de programme , non pour l'absence de Mossa ,mais pour cette soirée largement entamée , nous avons tous des portables il aurait pu nous passer un appel . Les 2 Touareg nous déposent devant les portes du restaurant , nous n'avons que le temps de leur demander leur numero de portable pour les appeler en sortant avant qu'il ne s'eloignent ...

Le restaurant semble bien calme , le "livre guide" , dont je tairai le nom promettait pourtant une ambiance musicale!
Deux personnes bavardent sous une tonnelle en sirotant une boisson. Il semblerait que ce soir c'est relâche! Quant au diner : "impossible ,il n'y a plus rien à manger ,il est 22H nous repond la dame derriere la banque de pierre" , déjà elle retourne à ses occupations tandis que son gamin les yeux rivés sur la petite tv installée sous son nez est reparti vivre les aventures d'un quelconque heros.
Nous nous regardons avec une petite moue qui en dit long et un haussement d' epaule .... on la sentait venir cette nouvelle ! qu'à cela ne tienne , nous appelons le numero du portable et....le numero n'existe pas....on respire un grand coup , on prononce le mot "hippopotame" il parait que ça calme ! Et on rerentre dans le restaurant pour demander s'il est possible de nous indiquer un resto .

Un adorable petit garcon d'une dizaine d'années immédiatement se lève pour nous accompagner vers ...une soirée privée ! là de la musique il y en a à tue tête avec des africains qui ont sorti leurs beaux costumes et leurs belles robes ...mais pour l'instant nous ce que l'on souhaite c'est avaler quelque chose . Le jeune garçon tout aussi serviable nous accompagne donc dans un restaurant très local . En fait le genre de resto où on n'ose pas rentrer de peur d'attraper la tourista ...cela aurait été une erreur de ne pas passer la porte ! Nous traversons une petite salle sous le regard intrigué d'un groupe de maliens , tout un côté du réduit est occupé par une grande table de bois où s'affaire un africain , un grand couteau dans une main . Un délicieux parfum d'oignon grillé nous réconcilie avec le cadre ..non non il vaut mieux ne pas trop regarder les détails !

La carte, une grande ardoise accroché sur un mur qui a dû etre blanchi à la chaux il y a pas mal de temps , a l'air très alléchante : couscous , salade , omelette ... un choix de rois et de reines et à un prix dérisoire . La commande passée 1 couscous , 2 salades et 2 omelettes , le "cuisinier-maitre d'hotel-plongeur" nous accompagne à notre table dans la cours , après avoir vivement essuyé ses mains sur le torchon jeté sur un tabouret . Deux tables sont occupées par des hommes . Sur un banc deux femmes regardent la télévision où une émission politique déverse un flot de paroles dans une langue qui nous est inconnue. Le cadre est "local ",les bassines trônent dans un coin , quelques chiffons de tissus pendent sur une corde à linge...Blanche est allée à l'épicerie à quelques mètres de là pour acheter une bouteille d'eau cachetée . L'argent ? Nous n'avons que des billets mais elle promet au marchand de revenir payer dès que le repas sera fini et que nous aurons de la monnaie . Essayez cela en France! Pendant ce temps le "cuisinier " à qui j'ai demandé s'il avait une serviette m'apporte ...une serviette de bain...nous sommes trois ! Seule j'aurais eu une serviette de toilette ! On se regarde et l' on se met à rire , enfin pas trop fort pour ne pas déranger les gens autour de nous , qui je l'avoue nous jettent des coups d'oeil un peu curieux ! Ce repas fut un délice ...

L'émission politique achevée nous avons été accompagnés dans notre repas par une émission religieuse , les notes d'un gospel s' élèvent , c'est la même congrégation protestante que ceux qui ont chanté pour le Gospel de Toulon, celui que le lions club avait organisé pour les enfants de l'ecole des sables de Taboye et pour laquelle je représentais Moussa , parti avec" la caravane" ....la boucle est bouclée ...
...et comme un clin d'oeil venu du ciel, en levant les yeux vers les étoiles nous constatons que "la pleine lune a été mangée par le chat" comme dit le proverbe touareg ; nous avons droit à une éclipse ...moment sublime !

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photo aimablement pretee par Maximilian Stemp

Dehors le jeune garçon n'a pas quitté sa chaise , il nous attend pour nous raccompagner , et si nous ne lui avions pas donné quelque pièces il n'aurait rien demandé ...l'épicerie est toujours ouverte , Blanche va payer nos dettes . Comme nous ne savons pas du tout où nous sommes , nous appelons Mossa , qui cette fois (je pense que notre ton y est pour quelque chose )ne tarde pas à venir nous chercher . Quelques minutes plus tard nous nous abattons sur notre lit ...(tiens ,dans cette chambre il n'y a pas de moustiquaire !) ..journée remplie de souvenirs ! ça c'est une journée réussie , avec ses bons côtés et ses moins bons ,mais une journée pour laquelle on peut choisir ce que l'on veut garder au fond de son coeur : un diner dans un resto où je vous invite à aller si un jour vous passez par Gao , une ballade fantastique en pirogue , des rencontres éphémères mais combien riches ...

Une journée parfaite si nous avions pu profiter de nos trop longs moments d'inactivité pour déambuler dans le dédale du marché ....mais bon , le bel espagnol était bien sympatique . On ne peut pas tout avoir quand même!

PAGE 23 A LA RENCONTRE DES ARTISANS

Le 19/03/2008

C'est aujourd'hui notre dernière chance de rapporter en France des souvenirs impérissables . Levés tôt , comme tous les jours , nous souhaitons profiter de ces derniers instants pour voir tout ce qu'il ne nous a pas été donné de voir . Comme nous n'avons qu'entre aperçu le marché, lorsque Abdoulaye l'instituteur vient nous dire bonjour et nous proposer ses services pour la matinée, nous acceptons avec plaisir son offre . Si hier j'ai refusé de lui donner en plus de la location de la pirogue les 10.000 F cfa qu'il me demandait c'est uniquement parce que Sidi et Ibba étaient censés être déjà nos guides , Pour la matinée il accepte très satisfait semble t'il mon offre . Nous sommes d'accord pour que, dès l'arrivée de Mossa qui avait parlé en début de semaine de la visite d'une mosquée et d'un musée , nous nous séparerions .

Alors que nous marchons d'un pas rapide tout en bavardant , une charette,simple planche reposant sur deux gros pneux ,et tirée par deux petits anes gris nous dépasse . Le conducteur nous propose de monter à bord de son " carosse " , nous déclinons l'invitation , une nouvelle expérience que nous devrons tenter pour notre prochain séjour à Gao ! et la liste s'allonge de tout ce qu'il nous faudra absolument faire, ou voir , mais à cette heure nous préférons marcher d'un bon pas pour atteindre au plus vite le coin des artisans . Sur le chemin Abdoulaye nous explique qu'il y a à Gao une école catholique tenue par des soeurs et une ecole protestante .

L ' école où il est ,lui même instituteur est une école publique , située dans l'ile en face de Gao , elle est récente et a 3 enseignants et une enseignante , il est payé par l'état et loge dans une famille d'accueil. Son explication est très "carrée" , un peu dans le style réparbatif des livres de Géo d'autrefois : Les enfants entrent à l'ecole à 7 ans et à 13 entrent au collège. Les écoles à Gao enseignent la premiere année complètement dans la langue de l'ethnie principale , ce qui signifie pour Gao en songhoi et à partir de la deuxieme année la langue utilisée est le français ,mais le français que l'on parle à Gao avec ses tournures ses erreurs , son accent aux " r " roulés et ses i qui ressemblent aux é . D' Ailleurs si vous ecoutez, tous les africains parlent le français de la même manière . Comme nous en France où souvent l'enseignement de L' Anglais et de l' Allemand est dispensé par des français , là bas, se sont rarement des français pure souche qui enseignent la langue .

L'enfant peut le matin avant d'aller à l'ecole ou le soir après la sortie des cours, se rendre à l'école coranique, là on lui enseignera les pilliers de l'islam ,le Coran: répéter sans cesse les versets jusqu'à les savoir par coeur , savoir les ecrire aussi pour les plus studieux et les plus doués.

La journée d'école commence à 8H semble t'il et s'achève vers 17H . Nous sommes dans une ville d'ecoles sedentaires ...notre conversation est interrompue car nous arrivons devant un portail qui s'ouvre en grinçant sur une petite cours .Devant nous se dresse un bâtiment qui regroupe plusieurs artisans , nous n'aurons pas l'ambiance des marchands à la sauvette , ou des étals de marché mais nous aurons au moins la possibilité de voir dans leurs minuscules boutiques une multitude d'objets locaux .

Nous montons une volée de marche et je découvre que j'aurais pu tromper l'attente de notre premier après midi seuls à l'hotel , si j'avais su qu'ici on pouvait se faire tresser les cheveux . Il n'y a qu'à regarder les jolies coiffures des femmes et des enfants de cette région pour comprendre que toutes ethnies confondues, les parures dans les cheveux sont un point essentiel de la beauté féminine . J' étais d'ailleurs restée admirative devant les superbes coiffures ou les perles se mêlaient aux tresses des voyageuses croisées à l'aéroport .Je pensais pouvoir faire une scéance coiffure au campement je l'avoue ,car on m'a toujours parlé de la coquèterie des femmes touareg ...HUMMMMMMM?

Comment vous faire admirer la courbe d'un bijou ,la beauté d'un bracelet , le travail d'une selle de dromadaire , le détail d'une épée touareg . Un parfum de cuir flotte dans la boutique qui propose cartables , trousses , ou boites . Le vendeur touareg ,un malien du plus beau noir et qui n'a de Touareg que l'habit ,m'explique que nous sommes probablement parmi les derniers touristes dans la région de Gao , l'avion direct "Marseille Gao" est supprimé jusqu'à l'automne .Il faut comprendre que les prix soient élevés m'explique t'il car vous êtes notre dernière chance de nourrir nos familles ...tant pis je me contenterai d'un bracelet . Derrière moi je reconnais les intonations de Mossa...

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PAGE 24 LE TOMBEAU DES ASKIAS

Le 19/03/2008

...

Abdoulaye comme promis nous quitte mais nous lui proposons de nous retrouver dans un moment à l'hotel restaurant " Sahara Passion ". Mossa a l'air pressé ,nous nous empressons de le suivre mais je traîne quand même un peu derrière pour faire prendre quelques clichés supplémentaires et je n'ai que le temps de sauter dans la voiture avant qu'il ne démarre.

Le véhicule longe un grand mur ,et Mossa nous explique que c'est le stade ...foot ou rugby nous ne le saurons pas mais comme je sais que ces temps ci l'une des "figures" du rugby dans ma ville , fait une enquête sur ce sport chez les jeunes au Mali je pense immédiatement rugby tout en étant peut etre totalement dans l'erreur .

Le 4X4 vient de s'arrêter près d'une camionnette garée au bord de la route en plein soleil . Les portes largement ouvertes nous laissent voir une multitudes de bidons jerricanes de toutes formes ,toutes couleurs , tous matériaux . Cela ressemble étrangement à ce qui pourrait être une annexe de station service si les règles de securité que nous connaissons ici étaient largement oubliées !!!

Un flot de musique est déversé par un haut parleur , dont on ne sait pas où il se trouve ... un spectacle local peut être ? non c'est Hélène Ségara ! Mossa remet en marche le véhicule qui après un saut de puce se gare à nouveau en bord de route , là bas, ni place de parking , ni trottoir , tout le monde se partage le "pavé " sauf qu'il n'y a pas de "pavé "! les rues sont en majorité simplement tracées entre les murs de banco , routes de sable qui sillonnent la ville , et dont une seule à ma connaissance est goudronnée .

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Un homme posté à l'entrée , quitte sa guérite pour venir à la rencontre de Mossa . Nous ne voyons de la mosquée que ce qui monte à l'assaut du ciel car elle est ceinte de hauts murs . Mossa s'adresse à moi et me demande si j 'ai envie de la visiter .Je pense dans mon for interieur "Bien sûr , nous sommes ici pour cela !" En haussant les épaules je lui réplique un peu étonnée quand même :"ben je voudrais au moins la prendre en photo ! " Et en disant ces mots je descends de voiture suivie d'un Arnaud un peu perplexe aussi . Mossa semble marchander avec l'homme ... La cours est ombragée ...il émane de ce lieu une quiétude qui nous envahit. La mosquée qu'on nous avait désignée comme la pyramide de Gao ressemble à un gros tas de sable piqué de centaines de gros rondins de bois . Une oeuvre de sable comme les enfants aiment à en construire au bord des plages mais sans que leur imagination n'ait été dictée, transformée par la gravure du châ teau d'une quelconque princesse. Une envolée de petits gamins se précipite sur nous pour nous expliquer avec force gestes et peu de mots français que pendant notre visite ils surveilleront nos chaussures déposées sur les marches de sable pour quelque menue monnaie Le guide débite d'un ton monocorde le texte trop bien appris et au demeurant fort intéressant , un peu comme l'enfant qui oublie de respirer pendant qu'il récite sa page d'histoire , nous le suivons et après la clarté vive de l'exterieur nous trouvons la lumière tamisée du premier couloir où les femmes musulmanes à l'abri des regards des hommes viennent le vendredi faire leurs prières. Nous avançons vers l'antre du tombeau , traversons le deuxième couloir ,celui réservé aux hommes . Là , côte à côte , tournés vers la Mecque , après que le Muezzin les aura appelés à la prière , ils adoreront leur Dieu .

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Nous longeons un minuscule chemin escarpé , accroché au flanc de la mosquée puis nous suivons un couloir où par endroit il faut presque se plier en 2 afin de ne pas se cogner au plafond très bas , grimpons une très haute marche et atteignons le sommet de la construction . C'est de là que à chaque heure de prière le Muezzin lance son appel aux fidèles . Peut etre son chant ici est il aussi beau que celui qui m'a réveillé hier matin à Taboye ,ce n'etait une psalmodie monotone comme j'ai pu en entendre au fils de mes voyages en Egypte ,en Turquie , en Tunisie, au Maroc, mais un véritable chant avec se nuances , sa mélodie . La visite est déjà terminée , nous retrouvons les jeunes gamins et n'avons que le temps de quitter ce havre de paix lorsque une dizaine de touristes envahissent les lieux . Ils ne pourront pas y retrouver les mêmes sensations de sérénité que nous , car leur groupe pépie à qui mieux mieux .

De retour à l'hotel nous retrouvons Abdoulaye qui, assis sur un petit muret devant l'entrée , bavarde avec deux autres maliens , tout en feuilletant un livre que je lui ai donné . Le repas ne nous sera pas servi avant longtemps je m'assieds près de lui et pendant un moment nous causons comme de vieux amis ,échangeons nos e-mails et chacun retourne à sa vie . Pour lui demain ce sera l'école , pour nous le retour vers la France ... Blanche est assise à sa table , son thé a refroidit ...Elle nous regarde , nous sourit et se lève comme un ressort , la pétillante jeune femme a besoin après sa matinée passée assise dans les jardins du Sahara passion de bouger . Elle exécute sous les yeux un brin ahuri d'un client de l'hotel , une roue ,elle s'étire , puis se met à rire ,d'un rire si joyeux qu'il n'en fait même pas taire les oiseaux ... l'après midi passe , le "farniente" ici prend sa pleine valeur, son veritable sens ...

PAGE 25 LES DERNIERS MOMENTS SUR LA TERRE AFRICAINE

Le 19/03/2008

Il est 21H30, nous sommes lundi soir , l' aéroport de Marseille est pratiquement désert , et nos bagages viennent de surgir sur le tapis roulant .
Les vacances sont finies mais il nous reste les photos , les souvenirs , les adresses de nouveaux amis griffonnées sur des bouts de papier , que l'on a gardé précieusement au fond de nos poches...
L'avion a pris son envol en fin de matinée sur la piste de Gao , le voyage interminable et lui aussi avec quelques imprévus , nous a ainsi laissé le temps de penser à ces derniers moments passés sur ce bout de terre africaine. Hier , en fin d'après midi, Mossa nous a invité à venir chez lui partager un thé avec les " gens de la caravane ",arrivés la veille au soir et qui avaient passé la nuit chez lui.
Autour de la théière bleue , dans son jardin , nous avons bavardé . Sa jeune femme silencieuse et effacée comme toutes les femmes musulmanes, préparait le thé qu'elle versait dans de petits verres qui passaient de main en main ,de lèvres en lèvres . Rapidement la nuit est tombée et après un moment passé dans la pénombre , alors que plusieurs fauteuils s étaient vidés nous avons proposé que quelqu'un nous raccompagne pour rejoindre Blanche restée seule à l' hôtel . Nous devions nous retrouver un moment plus tard dans un restaurant non loin de l'embarcadère des pinasses, car les 3 club med et Maximillian avaient choisi la descente du Niger de Taboye à Gao et devaient nous rejoindre. Ils avaient embarqué vers 8H ce matin et la "croisière " dure en général 4H . Les moteurs des pinasses ne sont guère puissants et ce qui pourrait être un inconvenient permet souvent de voir quelques hippopotames .
La soirée étant bien avancée ,nous supputions le fait qu'ils avaient certainement connu de nouvelles aventures à nous dévoiler ! Et de fait ..mais laissons à ceux qui le souhaiteront le soin de nous raconter,Maximillian m'a promis l'exclusivité dès qu'il aura un moment...
Après le repas qui nous réunit donc tous, autour d'une grande tablée chacun repart vers son gîte. Je dois avouer que le pittoresque du resto de la veille était remplacé là par une froideur très impersonnelle . Et à tous ceux qui pensent :"moi ,quand je bois une boisson gazeuse dans un pays comme cela je ne prends que des bouteilles cachetées!je dirai simplement que je viens de recevoir une vidéo tournée au Maroc qui me fait mieux comprendre pourquoi les 2 personnes avec lesquelles j'ai partagé ma bouteille ont été malades !"

Maximillian , Blanche , Arnaud et moi avons choisi de rentrer à pied ,visiter Gao by night à la seule lumière des étoiles puisqu'il n'y a aucun réverbère bien entendu et qu'un lampe de poche n'éclaire goutte était un moment à ne pas rater. D'un bon pas , car "c'est pas à côté !" nous avait on prévenus...nous nous sommes dirigés vers l' hôtel , croisant quelques voitures , quelques mobylettes et une voiture de police qui patrouillait dans une ville au demeurant très calme ..des promeneurs aussi car même à cette heure avancée de la nuit les villes africaines sont rarement endormies...
Et puis le lendemain est arrivé...petit déjeuner avalé, on a bouclé nos bagages et attendu l'arrivé du 4X4 qui devait nous accompagner à l' aéroport ...que d'heures passées à "attendre" pendant ce voyage ! et là encore nous n'aurions pas dû tenir compte de l'horaire prévu , cela nous aurait donné le temps de faire une derniere halte au marché ...

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©M.S.aeroport de gao ancienne base 163 de l'armee de l'air francaise dnas les annees 30

Dans le hangar se pressaient les derniers voyageurs de la saison. Quelqu'un nous faisait de grands gestes là bas accroché aux barrières. Le gentil Ali tentait une dernière fois de nous faire craquer pour un "superbe" pyjama bariolé ... et il a eu le temps de nous prouver par A+B que nous ne pourrions vivre sans cette pièce incontournable dans une garde robe.

Dans la file d'attente s'écrasaient les voyageurs .Déposer nos bagages sur la balance et tendre nos billets semblait un parcours du combattant que nous avons bravement affronté...puis vint le moment de la fouille : les sacs de cabine avec nos quelques trésors "très" personnels se sont retrouvés à plat sur la table , examinés en détail par deux gardes qui demandaient des explications si l'objet leur était inconnu sous le regard très interessé de toute la file qui se bousculait derrière, maintenue tant bien que mal par des barrières de bois.

Ne me dites pas qu'il n'y a pas de sécurité dans les aéroports africains ! un policier de l'air et des fontières , a verifié scrupuleusement à l'aide de son détecteur si nous avions un quelconque métal sur nous . Ouf....quelques chaises en plastic s'offraient enfin à nous .

Il faisait une chaleur étouffante sous la tole du hangar , les heures passaient et le soleil très haut dans le ciel dardait ses rayons brulant sur le métal . Ajoutez à cela la promiscuité et pour moi la fièvre qui commençait à me tenailler vous pouvez imaginer comment je me suis jetée sur la bouteille d'eau qu'Ali m'a envoyée par dessus la barrière après que je lui eu glissé entre deux planches un billet d'un dollar (l'an dernier ça valait encore quelque chose!)

Enfin l'avion fut annoncé , l'après midi etait largement entamé pour un départ en vol regulier prévu en milieu de matinée !mais nous n'etions pas encore à bord ...

Tous nos bagages avaient été déposés sur le tarmach (oh la menteuse il n'y en a pas!), chaque voyageur devait reconnaitre son sac qui , seulement après , était monté en soute...Sous un soleil de plomb , bien obéissants nous avons cherché , trouvé designé nos affaires...nous pensions alors pouvoir monter à bord. Illusion ! comme un troupeau d'enfants dans une colonie de vacances nous devions attendre par groupe d'une dizaine de personnes pour grimper la passerelle ...et tout cela dans une chaleur suffocante .

Il ne faut pas 10H pour venir de Gao êtes vous en train de penser...mais l'avion devait passer par Mopti . Là , l'escale a duré plus longtemps que prévu , le commandant de bord nous expliqua plus tard que l' équipage ne serait pas en mesure d'offrir thé ou café car ils n'avaient pu avoir d'eau potable à Mopti , dans ce pays en majorité musulman on nous offrit donc pour le repas du vin pour ceux qui le souhaitaient et.... un sandwich au jambon! ... Quant au carburant , étant donné la chaleur à Mopti le plein n'avait pu être fait , nous avons fait escale en Algérie.... Algérie ....et si la prochaine fois nous allions à la rencontre des Touareg du hoggar ?!... mais retourner au nord du Mali me tente aussi ...

Le journal de voyage devra attendre quelques mois avant que je tourne à nouveau ses pages ...

POST FACE DE MON RECIT sur le MALI

Le 01/01/1970

Le séjour se décline en bons, moins bons et moments franchement "agaçants" ... Mais j'ai eu la chance de rencontrer dans cette région du nord du Mali des gens qui m'ont donné envie d'y retourner... Touareg ou autres. Pendant notre sejour au campement outre la tempête de sable que nous avons essuyée pendant deux jours et qui a bloqué ma camera (bilan : à changer ou 350 € pour changer la pièce!) et deux de mes appareils photos  , les activités étaient trop peu nombreuses pour beaucoup rapporter de "materiel" . Une malheureuse bande vidéo pour un voyage d' une semaine ! bon c'est vrai aussi, pas d'electricité, ni à Taboye, ni bien entendu, au campement , cela impliquait de ne faire que des photos  avec les bonnes vieilles "péloch"! mais je suis revenue quand même avec 6 pellicules non utilisées ! ....quand je pense que je suis revenue d'egypte avec 12 K7 et du maroc avec plus de 6 heures d'enregistrement ... Mossa m'écrit , Ibrahim , frère de Moussa , que vous  m'a envoyé un petit courrier pour m'annoncer la naissance d'un nouveau bébé puis plus rien . Seul Abdoulaye est resté en contact régulier et c'est pour son ecole que j'avais crée l'enveloppe  "ecolier du coté de gao" que je remplis avec le pourcentage reversé quand des lecteurs font des achats en passant sur les bannieres de certains de mes blogs . preste en contact régulier par mail ou telephone , j'ai même eu le plaisir l'autre jour d'avoir au bout du fils , juste pour un petit bonjour ,le directeur de son ecole. Il va sans dire que lors de mon prochain voyage son ecole sera une de mes destinations . Comment donner à un ,et regarder l'autre simplement en souriant ? c'est ce que j'ai très mal vécu à l'ecole des sables. Je vous l'ai raconté d'ailleurs... même encore aujourd'hui , j'ai ce regret... bien sûr me direz vous " on ne peut pas donner à tout le monde" mais bon... je vais vous raconter juste un mot sur ce qui a gaché mon voyage au maroc , il ya 3 ans : alors que nous etions , mon fils et moi , dans un village berbère , un homme s'est approché de moi pour me vendre des objets , j'en avais déjà plein ma valise . Quand je lui ai gentimment repondu " non merci" ,il m'a repliqué d'un ton cinglant "et tu crois que c'est avec ton NON MERCI que je vais nourrir ma famille"! . Bien sûr je le comprends .Moi, j'arrivais bardé de mes appareils photos (bon ils sont vieux , et pas numeriques mais quand même ), cela a été la goutte d'eau , j'ai éclaté en sanglot , j'ai quitté le groupe et je me suis refugiée dans un coin pour y pleurer tout mon soûl... et je m'etais jurée que plus jamais il ne m'arriverait cela j'ai créé un micro projet lié à mes autres blogs , d'aide à des ecoliers du coté de gao et dont je vous parle regulierement sur mes autres pages . Les projets de Moussa et Mossa , je le sais maintenant sont aidés (très bien aidés d'ailleurs ) par plusieurs associations , l'ecole de Abdoulaye reste seule , comme d'autres ecoles touareg ou maliennes qui n'ont pas la chance d'avoir interessé des "etrangers" car le gouvernement dépassé semble t'il par les évenements ne fournit guère de maeriel, ne paye pas regulierement les instituteurs , ne cree pas assez d'ecoles . Les petits ecoliers "du coté de Gao"nous ont préparé tout au long de cette année qui vient de s'ecouler ,des dessins , pour mettre sur le blog . Si tout va bien dans quelques semaines , à son retour de voyage , un de mes amis me fera parvenir ces "tresors" car les envoyer serait trop cher pour la bourse vraiment plate de l'ecole , en echange il leurremettra l'enveloppe qui contient quelque argent et qui s'est remplie au fil des mois (sans que cela ne coute un centime aux personnes qui ont bien voulu participer à ce projet )...comment? posez moi la question en commentaire et je me ferai un plaisir de vous renseigner ! De Maximillian et de Blanche , que pourrais je vous dire pour vous expliquer le plaisir que j'ai eu de les rencontrer et d'avoir de nouveaux amis tels qu'eux. Mon voyage n'aurait pas été le même sans leurs présences , leur amitié, notre complicité ...ce sont deux personnes "rares" et moi si volubile je ne trouve pas les mots pour vous exprimer en quoi ils sont "rares", vrais , sincères... "Family team" que nous avons peu connu , n'a partagé avec nous que la nuit "égarés dans le désert" et une demi journée au campement et nous avons gardé quelques mois des liens privilégiés comme nous sommes restés en contact plus ou moins réguliers avec Maryam-carole , l'infirmière de la caravane du coeur, et les 3 institutrices (les 3i qui m'ont prêté un très beau portrait de Mossa que j'ai un peu transformé), mais la vie est ainsi faite , vous partagez de très forts moments ensemble, vous vous jurez une amitié indéfectible et de retour en France on tourne la page ..... Mes videos en ligne sur youtube et dailymotion ont été plusieurs fois visionnées et je partage maintenant la passion de ce pays avec d'autres amoureux du Mali qui m'ont contacté quant à ceux de la caravane autres que Maryam ou Maximilian le webmaster, si je veux des nouvelles je les lis sur leur site . le courant n'etait franchement pas passé !normal ....je les ai rencontré à Taboye où il n'y a pas d'électricité ! La region du Mali où je suis allée ne peut vivre de son tourisme , aucune structure n'est prévue réellement pour cela . Du côté de Gao , si vous y allez ,c'est parce que vous serez tombé amoureux de ce petit coin de terre, tout simplement .

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