PREMIERE NUIT AU DESERT PAGE 10

Le 19/03/2008

Dans DU COTE DE GAO

Les flammes s'enroulent autour du bois sec . Bleues , rouges , jaunes , elles le lèchent, on l'entend qui gémit , puis craque dans un feu d'artifice de milliers d'étincelles .Les légères volutes de fumée montent vers le ciel entrainant avec elles ces myriades de petits étoiles qui semblent s'accrocher à la voûte céleste . La Grande Ourse , Orion ...elles sont toutes là , posées comme des diamants dans un ciel d'encre . Le feu , répand autour de lui une chaleur bienfaitrice , le cercle s'est rapproché , et nous vivons intensément ce moment rare . Blanche , s'est éloignée du groupe , pour être en accord avec soi même elle semble avoir besoin de s'imprégner du désert , une solitude à deux ...Arnaud et Maximilian ont préféré aller se promener jusqu'au sommet de la dune accompagnés par la clarté de la lune .

Nos yeux se sont habitués à cette semi obscurité et notre regard peut se porter au loin . Un grand bâton passe de main en main , c'est le bâton des palabres, celui qui le tient doit raconter pourquoi il est là, quel parcours l'a amené à partager avec les autres cette aventure . Les "gens" de la "caravane-du-coeur" ont eu le temps en presque un mois de se connaître , mais pour nous fraîchement débarqués il est difficile de raconter sans se dévoiler tout à fait . Comment en quelques mots expliquer le cheminement de nos pensées , de nos désirs , de nos espoirs qui nous ont menés ici ,à cet instant précis. Le repas était frugal :une ou deux dattes .Pour les plus gourmands ou les plus affamés "family -team " ouvre la guinguette de leur voiture super equipée , qui offre tout le confort dont on peut rêver. Aujourd'hui la carte propose "potages de pâtes à la vache qui rit" un pur délice parait il...Je me contente de 2 dattes. Lundi le 1er jour , j'avoue que j'ai un peu senti mon estomac tirailler mais j'ai avalé depuis tellement de sable que aujourd'hui , mardi 23H cette sensation de faim m'est inconnue . Je me nourris de ce désert qui m'entoure, de ce ciel étoilé, de cette presque pleine lune et mon seul soucis à cet instant est bien matériel : il faudrait que je trouve un buisson !car même si nous buvons peu ....en fait je réalise que depuis le lever ce matin cette préoccupation n'était pas venue à mon esprit. Nous nous éloignons les 3 institutrices et moi...pas de crainte de nous perdre,il nous semble maintenant que nous souhaiterions un peu d'intimité qu'il fait presque grand jour! Quant aux buissons , ils sont vraiment rachitiques!!!
Mossa et Ibrahim sont allés dormir dans des voitures ...il n'y aura pas de photos là non plus de cette mémorable soirée , les appareils photos sont toujours dans la voiture et je n'ai pas osé déranger Ibrahim .

Moussa nous raconte deux contes Touareg , pas de chance , ce sont les 2 seuls que je connaisse ...Mais la fatigue commence à se faire sentir ,

chacun s'installe , Mossa m'a donné une natte et Alexandre me propose une petite couverture en découvrant mon embarras. Ce n'est pas tant le froid qui me gène , mais un léger vent souffle toujours en deuxième partie de la nuit et comme j'ai le nez totalement bouché je suis certaine que demain j'aurai mal à la gorge. Un comble , attraper une angine au Mali! ... Maximilian et Arnaud rentrent un peu plus tard de leur périple. Le froid ne gène en rien Arnaud qui même en hiver se ballade en tee shirt , son gros blouson le protege ce soir largement ...quant à Maximilian , il n'ose déranger celui qui utilise son sac de couchage comme oreiller et se retrouve (en tout bien tout honneur ) sous la même couverture que moi ...