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MALI ;CARNET DE ROUTE D'UN INSTITUTEUR EN BROUSSE

NOUVEAU VENU SUR CE BLOG?

Le 09/03/2010

Vous voici sur mes pages un peu perdu car vous ne savez pas en fait où chercher ...que regarder ...

j'ai ecrit plusieurs carnets de vie , de temps en temps j'y rajoute d'ailleurs quelques pages et d'autres carnets sont en préparation .

Des carnets sur djerba, sur le mali , sur la vie d'un instituteur en afrique , des recits de voyage ...chaque lien vous mene à un carnet different .

vous pouvez voir aussi quelques video que j'ai tourné , celle sur djerba est un lien , pas une photo sur laquelle il faut cliquer .

 

lorsque vous arrivez sur un carnet de vie ,descendez jusqu' au bas de la page web . en cliquant sur " TOUTES LES NOTES" vous aurez le sommaire de tous mes articles du carnet

 

colonne de droite quelques liens utiles à suivre  , si vous descendez au bas de la colonne vous trouvez les archives .En cliquant sur toutes les archives la page qui s'affichera vous proposera un nuage de tags concernant tous mes articles

 

dans le moteur de recherche , en notant un mot vous retrouverez les aticles que j'ai écrit sur mes autres blog (parfois les même que ceux que vous trouvez sur dcdg ) cochez recherche sur le web en haut de la page du moteur de recherche pour que ce soient toutes les pages web sur le sujet

 

bon voyage sur mes pages , en espérant que cela vous donne envie de partir à la decouverte de ces endroits ...

 

UN CONTE DU MALI LA HYENE AFFAMéE

Le 25/02/2009

1580513068.jpegun jour après le repas du soir j'ai aperçu un groupe d'enfants qui faisait la ronde dans une atmosphère calme et organisée,... c'est le conte de la hyène affamée que un du groupe récite aux autres : un jour une hyène affamée errait dans la brousse à la recherche d'une proie.Dans un bosquet, elle aperçut un essaim d'abeilles qui construisaient une ruche.Elle approche des abeilles, les salue puis leur demande: mes sœurs abeilles j'ai très faim,je suis mourante , pouvez vous me donner un peu de miel? Je vous en prie ayez pitié de moi.Les se mirent toutes debout , le regard en direction de la hyène , elles voulaient la chasser mais la reine leur intima l'ordre d'être sages et dit à la hyène
_chère hyène nous ne pouvons pas te voir mourir.Nous te donneront du miel mais avant tout viens nous aider à construire notre maison .A la fin des travaux tu auras beaucoup de miel.Mais attention ! tu n'as pas le droit de te lécher les pattes pendant que nous travaillons ....
La hyène tenaillée par la faim accepta l'offre en ces termes ; c 'est tellement facile! si je dois avoir du miel à la fin du travail , ne pas me lécher les pattes est chose facile. L'hyène se met au travail.Plus la ruche montait , plus le désir de se lécher la patte grandissait.Après 2 h de travail intense elle se dit: pourquoi vais je mourir de faim alors que je vois du miel tout doux et tout frais ici, et puis , que je le mange maintenant ou après , n'est ce pas la même chose?
L'hyène ne put se retenir, elle avala le miel ...et aussitôt ,toute la ruche s'écroula .Les abeilles crièrent :que de peine perdue ! l'hyène a mangé le miel , l'hyène a mangé le miel !
Toutes les abeilles se fâchèrent et voulurent battre l'hyène mais la reine prit encore la parole et dt : attendez mes chères consœurs ,puisque l'hyène est impatiente qu'elle veut manger tout le miel tout de suite , donnons lui en un peu dans la gourde. Elle mangera avec toute sa famille . Les abeilles prirent la gourde , la remplirent de quelques abeilles mais ce faisant ,elle prirent soin de refermer la goure avec u peu de miel.L'hyène ,contente ,rentra chez elle .Quand elle ouvrit la gourde au milieu de sa famille rassemblée kes abeilles sautèrent et envahirent tout le village .Les bêtes couraient de tous les cotes , l'hyène elle même ne dut son salut qu'à a rapidité de ses pattes .Depuis ce jour l'hyènea compris que la patience est un chemin en d'or
CLIQUER SUR LA PHOTO POUR FAIRE UNE ABEILLE A SUCRE
SUR LA HYÈNE POUR D'AUTRES COLORIAGES
514370348.2.jpg1580513068.jpeg

sans verser d'argent ,n'oubliez pas si vous souhaitez m'aider a parrainer les enfants de l'ecole de sadou que vous pouvez le faire

rendez vous par exemple sur SAHEL LES PUBS SONT REMUNEREES AU CLIC

L'ecole de sadou

Le 03/02/2009

Au mali tous les villages ne possèdent pas d'école mais sur l'ile une école existait déjà dans un village proche de Sadou mais moins peuplé pourtant. Il a fallu attendre 2001 pour que mon village "gounzoureye" puisse créer son école . Une nouvelle directive du gouvernement disait un village , une école alors Oumarou Ousmane Maïga s'est lancé dans le projet avec l'aide des parents d'élèves du village , car ici , se sont le plus souvent des écoles communautaires qui sont construites .Après lorsqu'elles sont achevées , si elles repondent aux critères imposés par le gouvernement elles sont reconnues comme existant et alors seulement le gouvernement fournit le necessaire pour les ecoliers , paye les instituteurs etc...
Au début l'ecole n'etait qu'un local du village mais les parents décidèrent rapidement de construire trois classes sur le terrain de l'école .
Les travaux ont duré assez longtemps car c'est sur leur temps libre que les parents construisaient .
L'année suivante donc , pour permettre aux écoliers d'étudier , un hangar fut dressé près du premier local ;là les enfants de 1ere année pouvaient travailler tandis que ceux de 2eme année se sont retrouvés dans le local .
C'est un conseil de maitres qui choisit quelle classe est donné à chaque instituteur .J'ai eu la première année alors que le directeur a suivi ses élèves de 1ere pour les retrouver en 2eme année.
Les travaux s'achevant je me suis trouvé à la rentrée suivante , dans une des nouvelles salles de classe nouvellement bâties et j' enseignait aux petits de 1ere (CP en France) et 2eme année (CE1) tandis que le directeur continuait de suivre la scolarité de ses gamins en s'occupant des 3eme années.

En 2007 -2008 nous avions enfin un cycle complet et nos premiers écoliers pouvaient se présenter à l'examen du CFEPEF certificat de fin d'étude primaire de l'enseignement fondamental .J'avais deux classes , les 4eme et 5eme années et donc un total de 74 élèves.
L'élève le plus intelligent de ma classe s' appellait Abdourhimi Boubacar il avait 7,48 de moyenne sur 10 de moyenne .
Le reste de l'école comptait 75 élèves en 1ere année pour la 2eme 48 élèves 3eme 54, et pour la sixieme 18 élèves ;tous les eleves de la 6eme section ont réussi l'examen de fin d'étude

Les moyens manquent dans les écoles et celle de gounzoureye sur l'ile de Sadou n'a pas la chance d'être financée **autrement que par des amis.
La vie des enseignants est trés difficile au mali : la paye est peu élevée et le matériel manque pour pouvoir bien faire son métier , ainsi , moi qui vous parle , un des mes souhaits est d'avoir un dictionnaire *! Seuls les élèves de 4 eme 5eme et 6eme année ont des bancs et bien sûr nous n'avons que quelques livres et pas de bibliothèque ! quant au materiel scolaire , il est trop cher pour beaucoup de parents , un cahier à 100fcfa un bic à 75fcfa un livre à 3000fcfa un crayon à 25fcfa quand le salaire moyen pour ceux qui travaille est de 1500f cfa par jour c'est une fortune , en plus sur notre île les familles vivent de leurs jardins, de leurs champs, de leurs bêtes.

Les instituteurs peuvent être soit des fonctionnaire de l 'état et soit des contractuels de l' état .Au village nous sommes des enseignants contractuels de l état et nous sommes payés comme tous les instituteurs au Mali 69000fcfa ***de salaire de base mais avec les primes nous pouvons arriver à 83422fcfa avec des primes de reclassement tous les deux ans . Mais il faut savoir aussi que lorsqu'il n'y a pas d'argent l'etat ne paye pas , ainsi en 2007 je n'ai pas eu de salaire pendant plusieurs mois comme beaucoup d'instituteurs

*en france de nombreux villages offrent à chaque écolier un dictionnaire pour son passage en 6eme , là c'est toute une école qui attend un dictionnaire
** j'ai rencontré Abdoulaye , l'instituteur dont j'ai recueilli l'histoire que je vous raconte ici , en mars 2007 .
de retour en france j'ai cree mon micro projet personnel de parrainage d'ecoliers ;suite à mon article sur les bijoux touareg une personne a acheté un bijoux dans cette boutique en ligne qui reverse un pourcentage à une cooperative à Agadez au niger , 3 euros ont été egalement versés pour l'ecole de Sadou ( pour tout achat effectué à partir de mon article , la boutique accodera ce gentil geste ) ARTICLE CLIQUER ICI le nom de la boutique dans l'article est un lien

un article sur mon projet et mes façons de recolter des euros http://www.come4news.com/ecolier-du-cote-de-gao-nano-projet-humanitaire-829548

*** le franc cfa correspond à l'ancien franc qui etait utilisé dans les années 60 traduisez donc 690F un peu plus de 100euros

CARNET DE ROUTE D'UN INSTITUEUR AU MALI : la premiere ecole de Sadou

Le 25/12/2008

1319730059.jpgAu moment de l'ouverture de la première école sur la rive gauche du fleuve niger , cette terre que l'on appelle le gourma,tous les chefs de villages ont été convoqués au chef lieu du cercle* afin de prendre une décision sur le recrutement des enfants de toute cette rive gauche .L'école s'appelait "gorom gorom" c'était la première créée dans les années 60 tout juste à l'indépendance .Le chef de village de Sadou a recruté tous les enfants ayant l'âge d'aller à l'école mais quelle surprise! le père de chaque enfant prend le mouton le plus gros de son troupeau pour l'apporter au directeur de l'école dans le but de ne pas inscrire son enfant "parce que j'ai beaucoup d'animaux et je suis vieux , c'est mes enfants qui les conduisent au pâturage."
Les hommes ne pensent pas que leur bêtes peuvent mourir , que les champs à cause d'une mauvaise pluviométrie peuvent ne rien donner ...les hommes ne pensent qu'au jour le jour , et chaque année la même histoire se renouvelle et puis en 1973 arrive la grande famine qui ravage une grande partie des animaux sur l'île ....1983 achèvera de décimer le cheptel qui reste encore sur pied . Au lendemain de ces famines le village se trouve vide de ses troupeaux , seules quelques rares familles possèdent encore deux ou trois têtes. Les enfants sont là qui traînent leur ennui et se retrouvent là sans activité ...ils ont grandi illettrés ...1990 trouve le village de Sadou dans cette situation préoccupante, les enfants sont envoyés à l'école "gorom-gorom" et dans les écoles coraniques , mais les promotions 1999-2000 échouent , personne n'a pu dépasser l'examen du primaire à cause du manque de suivi à la maison .Les parents ne connaissent rien et restent bouche bée devant le désastre .Les années ont passé , les consciences se sont réveillées, et la demande des citoyens du village est suffisamment forte pour que l'état accepte l'ouverture de l'école de Sadou en 2001.31009795.JPG

récit de Abdoulaye Younoussa instituteur à Sadou recueilli par "awanekkinnan"

*un cercle est un découpage administratif qui correspond approximativement à un département
il y a le cercle de gao le cercle de kidal ....

SADOU MUSTER : carnet d'un instituteur en brousse au Mali (afrique)

Le 19/12/2008

récit recueilli par "awanekkinnan " écrit par Abdoulaye instituteur à Sadou
je vous le transcris tel quel sauf pour les passages trop incompréhensibles . Je ne note pas les fautes de français , non pas des fautes d'orthographes mais une mauvaise utilisation de voyelles ainsi , le titre devrait être je pense "sadou mystere"

vous comprenez pourquoi mon micro projet me tient à coeur :si un instituteur fait des erreurs comment voulez vous que ces gamins puissent avoir un bon niveau en français et pourtant Abdoulaye que j'ai côtoyé parle très bien par rapport à beaucoup d'autres .

Rappelez vous dans mon récit de voyage (cliquer ici pour ceux qui ne le connaissent pas) lorsque Arnaud mon fils m'a demandé en quelle langue nous avait parlé Ali , le tailleur .

Les livres de français que mon (notre projet *) permettra d'acheter seront très utiles pour cette petite école de Sadou ...si vos enfants ( de moins de 12 ans ont fait des devoirs ou des jeux de vacances et que vous avez quelques instants à nos consacrer ,scannez les pages même faites ,je les enverrai au mali ...impossible de les faire passer par internet , l'heure est trop chère et l'impression papier également )
* rappelez vous que ce projet existe grâce aux articles qui me sont rémunérés 1€ lorsqu'ils sont publiés sur come4news, grâce aux clics sur les pubs de mon blog sur mongenie et grâce aussi aux achats chez des partenaires qui reversent un pourcentage et dont les bannières pour ne pas surcharger ce blog sont placées sur mes autres blogs "tannemert" et "globeontheblog" chez le même hebergeur que celui ci et dans les articles (je rajoute un logo ou un bon plan) que je publie sur http://awanekkinnan.blog.mongenie.com .En juin je lui faisais parvenir les premiers euros :60, cette fois en janvier ce sont 100euros qui viendront agrémenter le quotidien des ecoliers avec un peu plus de moyens .Les 60euros ont permis par exemple d'achetre papier dessin et crayons de couleur à toute l' école .Heureusement ,ces 6 derniers mois j'ai trouvé de nombreux sujets d'articles à proposer ! mais la source est un peu tarie!

Comme tous les autres villages de la rive gauche du fleuve Niger , Sadou est parmi les plus anciens villages. Quand les colons sont arrivés , le chef qu'ils ont trouvé à la tête du village s'appelait Sadou. C'est pour cela que le nom du village est resté "Sadou Koîra" qui veut dire dans notre langue "chez Sadou"

Sadou était un optimiste mais .... (il a noté crueux , cela demande explication mais je n'ai pas pu le joindre , avez vous une idée à me proposer?), qui n'acceptait jamais d'autres décisions que celle de la raison. Il était beaucoup aimé par son peuple .

Il y avait des boeufs extraordinaires à longues cornes et du petit bétail .

Tous le village , ce sont des agriculteurs et des pasteurs . A cause de cette richesse d'auparavant aucune activité commerciale n'est utilisée dans le village

Sadou est une presqu'île dont la partie cultivée est pleine (des) herbes sauvages pour les animaux, réservées spécialement pour les bétails ...

ILE DE SADOU ET LE VILLAGE DE GOUNZOUREYE PRèS DE GAO AU NORD MALI

Le 02/12/2008

l'ile de Sadou est en fait une presqu'ile en face de la grande ville de Gao ,mais quand Abdoulaye en parle il dit toujours "l'île". Là bas ,il y a son école , celle où il est instituteur ... cette vie qu'il m'a raconté et que je vous dévoile dans son carnet de vie d'un instituteur en brousse

Cette année 2007 , l'année scolaire avait commencé plus tard que prévu mais après quelques semaines malgré leur manque de moyens les petits écoliers s'appliquent à apprendre ce que les instituteurs et institutrices leurs enseignent. Les grosses pluies de la saison d'été ont causé tant de problèmes dans tout le pays , détruisant les routes (la route goudronnée bamako gao qui permet de rallier les 2 villes en 22H, a été en partie remplacée par une piste qui parallèlement permet la circulation pendant la réfection de la grand route) les maisons et divers bâtiments (l'École de tin essamed ,école touareg dans la région nord mali a vu son toit et une partie haute des murs détruits pas l'eau qui a eu raison des bâtisses en pisé par exemple ) que la rentrée des classes n'a eu lieu que tardivement cette année.
Abdoulaye , de l'ethnie des songhoi , les plus nombreux dans la région de Gao , a la charge de p...etits écoliers dans l'ile de Sadou , qui fait face à Gao . Son école est pauvre , elle existe depuis une poignée d'années mais n'a pas encore eu la chance de trouver une association pouvant les aider , alors cette petite école vivote . Petite car elle vit avec bien peu de moyens , pourtant cette année les 6 classes accueillent 354 élèves de plusieurs niveaux.
En août , Abdoulaye et le directeur de son école avaient espoir d'ouvrir les portes afin de donner quelques cours supplémentaires aux enfants en difficulté; mais le manque de moyen ne le leur a pas permis . Vous rendez vous compte qu' un cahier coûte 150 cfa là bas ! Et envoyer du matériel n'est pas forcement la meilleure solution comme je l'expliquais dans un précèdent article , car les commerçants ont besoin de pouvoir vendre pour exister et si les ONG pourvoient aux besoins de certains, les commerçants de leur côté , doivent augmenter leur prix afin de survivre,et de subvenir aux besoin de leur propre famille*(voir ci dessous)

Nous sommes dans la saison froide maintenant , le vent souffle et sur le fleuve courent des vagues .La recolte a commencé , les enfants cette saison 2008 auront le ventre plein
Dans le village dès 19 h les habitants fuient le froid et se réfugient dans leur maison de pisé pour s'y coucher tôt. Bien sûr le froid qu'ils connaissent n'a rien à voir avec celui qui depuis quelques jours souffle sur la côte d'azur!

Le matin les gamins ,à l'heure du lever , se font un peu tirer l'oreille l'eau est glacée ! malgré cela il se préparent , simplement ils arriveront un peu en retard à l'École .En se dépêchant sur le chemin de sable ils jetteront c'est certain un coup d'oeil au fleuve tout proche où des hippopotames se prélassent

le village de Gounzoureye est surplombé au nord par des collines alors que le reste est baigné par le Niger.Les habitants du village pratiquent l'agriculture ,l'élevage,la peche.les femmes utilisent la bouse des boeufs comme source d'énergie et pourtant il ya du bois de chauffage au village mais les habitudes restent .

Voilà Abdoulaye , qui attend ses élèves . ils disparaissent dans leur salle de classe, sagement l'un derrière l'autre .Rien à voir avec nos petits écoliers qui piaillent à qui mieux mieux, là bas l'école est une institution , et le seul nom d'instituteur impose le respect; Dans la classe on entendra une mouche voler ,quittons la salle les sur la pointe de pieds.

CAHIER DE ROUTE D'UN INSTITUTEUR DE BROUSSE

Le 11/10/2008

ça y est , me voici enfin diplômé ! il ne me reste plus qu'à choisir mon lieu d'affectation et moi aussi je serai "monsieur l'instituteur". Je ne peux m'empêcher de songer à ces heures passées , le visage penché sur mes livres , aux leçons sans cesse rabâchées , ces cahiers que je recouvrais de ma fine écriture , en utilisant même les marges pour ne rien perdre de ce précieux papier . Je me souviens de ces instituteurs qui m'ont donné la soif d'apprendre et l'envie à mon tour d'enseigner ce que le monde m'avait appris .
En suivant de mon index la liste , se déroulent sous mes yeux , tous ces noms de lieux qui espèrent leur nouvel enseignant . ...moi j'habite Gao , une ville de 50000 habitants dans le nord du mali , dans cette région qu'on appelle sahel et qui borde le désert . Gao , qui s'étire le long du fleuve Niger, fleuve le plus important du mali, fleuve qui comme le Nil en Égypte transporte la vie en nous offrant son eau .
Je regarde la liste mais aucun nom ne me "parle" , j'ai beau chercher au plus profond de ma mémoire je ne connais aucun de ces noms ...Sadou ...non , vraiment ce nom ne me dit rien . Ah ,au fait , en parlant de nom ! le mien c'est Abdoulaye .
Comme un vieux m'a dit "si tu veux localiser une terre il faut te rendre au marché, parce qu'au marché il y a de nombreux ressortissants " c'est donc cette voie que j'ai choisi pour me renseigner sur le village .
Mon sac au dos , me voilà parti un matin à la recherche de quelques renseignements à glaner . Le marché c'est en afrique un lieu de vie , d'échange , de rencontres . On y retrouve des villageois d'autres localités ,venus vendre ou acheter , on y croise des amis ,des connaissances , de la famille parfois aussi .
l'odeur des épices se mêle à celui des fruits, les couleurs des boubous attirent le regard ...le marché c'est la caverne d' Ali Baba qui permet de trouver tout ce dont on a besoin , de la bassine en plastique au médicament installés sur les nattes .
Abbassa est un commerçant du village de Sadou et après quelques recherches ,je me présente à cet homme que m'ont indiqué des passants ;il m'accueille aimablement et me propose de rester après la prière de 16h. Les pirogues , encore au mouillage , sont chargées pour le retour vers les villages ...
Voilà l'heure arrivée , Abbassa me conduit aux pirogues et me confit à une vieille dame venue vendre son lait .
Serrés les uns contre les autres , bagages sur les genoux , nous sommes dans la pirogue qui se déhale de son mouillage et lentement à la force du piroguier avance sur le fleuve . C'est le moment des hautes eaux , tout précisement le mois de janvier .La récolte vient de commencer dans le village ; sur le chemin le paysage est très beau ; après un court passage sur la grande vallée nous sommes entrés dans les champs de riz qui se succèdent sur une grande partie du chemin .Je regarde un peu partout : les nénuphars avec leurs fleurs éblouissantes , les oiseaux de tous genres , les pêcheurs qui de leurs pirogues jettent leurs filets et je reviens à me dire "pour la première fois, je vais voir une terre toujours souhaitée dans mon coeur , celle de la rive gauche du fleuve Niger"
18 H nous accostons sur les berges , près du village , c'est le crépuscule , le muesin du haut de la mosquée appelle à la prière . D'un bon je saute de la pirogue et suis la vieille dame qui m'accompagne chez le chef du village . Son accueil est sympathique et il m'ouvre aussitôt une des maisons pour y installer mon couchage .
20 h , c'est l'heure de la prière à la mosquée , le chef du village prend la parole pour annoncer mon arrivée "l'instituteur est là et il est chez moi " ajoute t'il
dès le lendemain matin après le petit déjeuner nous faisons le tour du village , un porte à porte qui me permet de rencontrer tous les chefs de famille avant d'aller à l'école où le directeur me reçoit et me remet mon certificat de prise de service que je dois rapporter au centre d'animation pédagogique (cap) ...
voilà , je suis instituteur à part entière ! Le retour vers Gao me permet de retrouver une multitude de sentiments qui se bousculent dans mon coeur , d'images , de rencontres qui ont parsemé ces moments forts de ma vie .

il m'a fallu adapter le carnet de Abdoulaye pour que vous puissiez mieux imaginer son "aventure" , le français est la langue officielle du mali et celle qui est enseignée dans les écoles mais j'avoue que je n'ai pas compris certains passages .J'espère que vous pardonnerez cette liberté que je me suis permise .. j'ai parfois laissé des expressions qui lui sont propre pour laisser à ce récit cette saveur que possèdent les textes écrits par les francophones qui ne vivent pas en métropole