PAGE 25 LES DERNIERS MOMENTS SUR LA TERRE AFRICAINE

Le 19/03/2008

Dans DU COTE DE GAO

Il est 21H30, nous sommes lundi soir , l' aéroport de Marseille est pratiquement désert , et nos bagages viennent de surgir sur le tapis roulant .
Les vacances sont finies mais il nous reste les photos , les souvenirs , les adresses de nouveaux amis griffonnées sur des bouts de papier , que l'on a gardé précieusement au fond de nos poches...
L'avion a pris son envol en fin de matinée sur la piste de Gao , le voyage interminable et lui aussi avec quelques imprévus , nous a ainsi laissé le temps de penser à ces derniers moments passés sur ce bout de terre africaine. Hier , en fin d'après midi, Mossa nous a invité à venir chez lui partager un thé avec les " gens de la caravane ",arrivés la veille au soir et qui avaient passé la nuit chez lui.
Autour de la théière bleue , dans son jardin , nous avons bavardé . Sa jeune femme silencieuse et effacée comme toutes les femmes musulmanes, préparait le thé qu'elle versait dans de petits verres qui passaient de main en main ,de lèvres en lèvres . Rapidement la nuit est tombée et après un moment passé dans la pénombre , alors que plusieurs fauteuils s étaient vidés nous avons proposé que quelqu'un nous raccompagne pour rejoindre Blanche restée seule à l' hôtel . Nous devions nous retrouver un moment plus tard dans un restaurant non loin de l'embarcadère des pinasses, car les 3 club med et Maximillian avaient choisi la descente du Niger de Taboye à Gao et devaient nous rejoindre. Ils avaient embarqué vers 8H ce matin et la "croisière " dure en général 4H . Les moteurs des pinasses ne sont guère puissants et ce qui pourrait être un inconvenient permet souvent de voir quelques hippopotames .
La soirée étant bien avancée ,nous supputions le fait qu'ils avaient certainement connu de nouvelles aventures à nous dévoiler ! Et de fait ..mais laissons à ceux qui le souhaiteront le soin de nous raconter,Maximillian m'a promis l'exclusivité dès qu'il aura un moment...
Après le repas qui nous réunit donc tous, autour d'une grande tablée chacun repart vers son gîte. Je dois avouer que le pittoresque du resto de la veille était remplacé là par une froideur très impersonnelle . Et à tous ceux qui pensent :"moi ,quand je bois une boisson gazeuse dans un pays comme cela je ne prends que des bouteilles cachetées!je dirai simplement que je viens de recevoir une vidéo tournée au Maroc qui me fait mieux comprendre pourquoi les 2 personnes avec lesquelles j'ai partagé ma bouteille ont été malades !"

Maximillian , Blanche , Arnaud et moi avons choisi de rentrer à pied ,visiter Gao by night à la seule lumière des étoiles puisqu'il n'y a aucun réverbère bien entendu et qu'un lampe de poche n'éclaire goutte était un moment à ne pas rater. D'un bon pas , car "c'est pas à côté !" nous avait on prévenus...nous nous sommes dirigés vers l' hôtel , croisant quelques voitures , quelques mobylettes et une voiture de police qui patrouillait dans une ville au demeurant très calme ..des promeneurs aussi car même à cette heure avancée de la nuit les villes africaines sont rarement endormies...
Et puis le lendemain est arrivé...petit déjeuner avalé, on a bouclé nos bagages et attendu l'arrivé du 4X4 qui devait nous accompagner à l' aéroport ...que d'heures passées à "attendre" pendant ce voyage ! et là encore nous n'aurions pas dû tenir compte de l'horaire prévu , cela nous aurait donné le temps de faire une derniere halte au marché ...

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©M.S.aeroport de gao ancienne base 163 de l'armee de l'air francaise dnas les annees 30

Dans le hangar se pressaient les derniers voyageurs de la saison. Quelqu'un nous faisait de grands gestes là bas accroché aux barrières. Le gentil Ali tentait une dernière fois de nous faire craquer pour un "superbe" pyjama bariolé ... et il a eu le temps de nous prouver par A+B que nous ne pourrions vivre sans cette pièce incontournable dans une garde robe.

Dans la file d'attente s'écrasaient les voyageurs .Déposer nos bagages sur la balance et tendre nos billets semblait un parcours du combattant que nous avons bravement affronté...puis vint le moment de la fouille : les sacs de cabine avec nos quelques trésors "très" personnels se sont retrouvés à plat sur la table , examinés en détail par deux gardes qui demandaient des explications si l'objet leur était inconnu sous le regard très interessé de toute la file qui se bousculait derrière, maintenue tant bien que mal par des barrières de bois.

Ne me dites pas qu'il n'y a pas de sécurité dans les aéroports africains ! un policier de l'air et des fontières , a verifié scrupuleusement à l'aide de son détecteur si nous avions un quelconque métal sur nous . Ouf....quelques chaises en plastic s'offraient enfin à nous .

Il faisait une chaleur étouffante sous la tole du hangar , les heures passaient et le soleil très haut dans le ciel dardait ses rayons brulant sur le métal . Ajoutez à cela la promiscuité et pour moi la fièvre qui commençait à me tenailler vous pouvez imaginer comment je me suis jetée sur la bouteille d'eau qu'Ali m'a envoyée par dessus la barrière après que je lui eu glissé entre deux planches un billet d'un dollar (l'an dernier ça valait encore quelque chose!)

Enfin l'avion fut annoncé , l'après midi etait largement entamé pour un départ en vol regulier prévu en milieu de matinée !mais nous n'etions pas encore à bord ...

Tous nos bagages avaient été déposés sur le tarmach (oh la menteuse il n'y en a pas!), chaque voyageur devait reconnaitre son sac qui , seulement après , était monté en soute...Sous un soleil de plomb , bien obéissants nous avons cherché , trouvé designé nos affaires...nous pensions alors pouvoir monter à bord. Illusion ! comme un troupeau d'enfants dans une colonie de vacances nous devions attendre par groupe d'une dizaine de personnes pour grimper la passerelle ...et tout cela dans une chaleur suffocante .

Il ne faut pas 10H pour venir de Gao êtes vous en train de penser...mais l'avion devait passer par Mopti . Là , l'escale a duré plus longtemps que prévu , le commandant de bord nous expliqua plus tard que l' équipage ne serait pas en mesure d'offrir thé ou café car ils n'avaient pu avoir d'eau potable à Mopti , dans ce pays en majorité musulman on nous offrit donc pour le repas du vin pour ceux qui le souhaitaient et.... un sandwich au jambon! ... Quant au carburant , étant donné la chaleur à Mopti le plein n'avait pu être fait , nous avons fait escale en Algérie.... Algérie ....et si la prochaine fois nous allions à la rencontre des Touareg du hoggar ?!... mais retourner au nord du Mali me tente aussi ...

Le journal de voyage devra attendre quelques mois avant que je tourne à nouveau ses pages ...