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Sur la colonne de droite retrouvez dans le menu mes pages et dans BLOG mes carnets par thèmes .. bonne lecture ..
Le 19/03/2008
Le désert ,la nuit , prend sous la lueur blafarde de la lune , des allures fantomatiques . Les rares buissons qui se dressent , ne sont que des ombres qui semblent irréelles . Les phares des véhicules éclairent la végétation de leur lumière rasante et la voila devenue vivante : Elle se meut à nos côtés , comme tapie dans l'ombre elle surgit d'un coup puis retourne dans la faible clarté qui enveloppe le désert...disparue cette belle couleur orange du sable , il est pâle presque blanc ...je peste de ne pas avoir pris mon sac d'appareils photos ,Il est resté dans le 4X4 de Mossa quand on m'a demandé à la dernière minute de monter avec Moussa .
A part quelques gerboises appeurées qui filent à toute allure dans la lumière des phares , le paysage nous semble rester désert de toute présence animale ...
Bernard seul détenteur d'un GPS fait des appels de phares. Un arrêt semble nécessaire , les hommes se réunissent . D'un grand geste de la main l'un embrasse l'horizon . Même après l'arrêt forcé dû à l'ensablement de deux véhicules le trajet semble extrêment long . C'est vrai qu'ici , on ne compte pas une distance en kilomètres mais en "temps" . Moussa revient à la voiture avec une voix qui se veut rassurante : nous sommes à une trentaine de kilomètres de Taboye . Ce qu'il oublie d'ajouter c'est que nous sommes "toujours" à une trentaine de kilomètres de Taboye depuis un bon moment! Nous avons fait une immense boucle pour nous retrouver à quelques centaine de metres de la piste où nous sommes passés il y a un peut etre une heure ...
Le paysage est superbe , l'impression que donne le désert la nuit , est une émotion intense , mais cela ne nous empêche pas de savoir que nous roulons depuis plus de 3h pour un voyage qui aurait durer 2 et que aucun campement n'est en vue à l'horizon!
La file de vehicules reprend sa route...les yeux toujours rivés sur l'horizon devant soi et en même temps sans perdre de vue dans le rétro le reste de la troupe .
Tout à l'heure la file s'est brusquement arrêtée derrière nous . Un demi tour , et Moussa a garé son véhicule près de celui de Mossa , immobilisé dans le sable. Impossible de le sortir de l'ornière dans laquelle il se trouvait ! Pire , l'acccéleration avait creusé plus profond le trou dans lequel étaient prises ses roues arrières , Bernard décide de tracter Mossa ....mais pas de chance à son tour il s'ensable ... nous ne sommes pas là avec des néophytes , heureusement . Bernard est un habitué de l'Afrique qu'il a déjà sillonée avec sa "family-team"... Pas de panique on réfléchit calmement , on fait les gestes qu'il faut et quelques minutes plus tard les roues du second vehicule dans un nuage de sable se libèrent de leur étau et la voiture de Mossa suit le mouvement !
Le temps passe...un nouvel arrêt est décidé ...le mot "perdu" ne peut pas être prononcé car nous sommes toujours à moins de 40 kilometres de Taboye ,au pire on peut rebrousser chemin ...nous dirons donc que nous sommes égarés pour un moment car de campement toujours pas ...les reservoirs de certains vehicules sont encore à demi plein mais ce n'est pas au campement que l'on trouvera du carburant , il faut penser au retour à Taboye puis à Gao où là on pourra remplir à nouveau les réservoirs ...Arnaud me rejoint pendant que les hommes sont en grands conciliabules .Il est dans la seule voiture qui a un GPS ,il constate donc sans grand plaisir d'ailleurs que, les étoiles, c'est pas si "au point "que ça ! Peut etre à dos de dromadaire le problème n'aurait pas été le même, car sur notre droite il y a une hauteur que les vehicules ne peuvent "enjamber" .
Il est décidé que si dans un quart d'heure la dune empêche toujours le passage de l'autre côté on bivouaquera ...
Et là je réalise une chose pour le moins ennuyeuse ...Moussa nous avait dit "n'emportez pas de sac de couchage ,il y aura tout ce qu'il faut " ...a t'il vraiment pensé à parler de ce "détail " à Mossa ? Pendant que nous reprenons la route , je pense au moment où nous faisions nos bagages ,quand j'ai dit à Arnaud : "on aurait eu largement la place de mettre nos sacs de couchage !" Quelle idiote de ne pas les avoir pris! Je ne pense pas que les vêtements d'enfants que j'ai apporté pour donner , vont m'être d'une grande utilité...car je préfère ne pas poser la question...je suis certaine de la réponse...il n'y aura pas de sacs de couchage pour Arnaud et moi !
PREMIERE NUIT AU DESERT PAGE 10
Le 19/03/2008
Les flammes s'enroulent autour du bois sec . Bleues , rouges , jaunes , elles le lèchent, on l'entend qui gémit , puis craque dans un feu d'artifice de milliers d'étincelles .Les légères volutes de fumée montent vers le ciel entrainant avec elles ces myriades de petits étoiles qui semblent s'accrocher à la voûte céleste . La Grande Ourse , Orion ...elles sont toutes là , posées comme des diamants dans un ciel d'encre . Le feu , répand autour de lui une chaleur bienfaitrice , le cercle s'est rapproché , et nous vivons intensément ce moment rare . Blanche , s'est éloignée du groupe , pour être en accord avec soi même elle semble avoir besoin de s'imprégner du désert , une solitude à deux ...Arnaud et Maximilian ont préféré aller se promener jusqu'au sommet de la dune accompagnés par la clarté de la lune .
Nos yeux se sont habitués à cette semi obscurité et notre regard peut se porter au loin . Un grand bâton passe de main en main , c'est le bâton des palabres, celui qui le tient doit raconter pourquoi il est là, quel parcours l'a amené à partager avec les autres cette aventure . Les "gens" de la "caravane-du-coeur" ont eu le temps en presque un mois de se connaître , mais pour nous fraîchement débarqués il est difficile de raconter sans se dévoiler tout à fait . Comment en quelques mots expliquer le cheminement de nos pensées , de nos désirs , de nos espoirs qui nous ont menés ici ,à cet instant précis. Le repas était frugal :une ou deux dattes .Pour les plus gourmands ou les plus affamés "family -team " ouvre la guinguette de leur voiture super equipée , qui offre tout le confort dont on peut rêver. Aujourd'hui la carte propose "potages de pâtes à la vache qui rit" un pur délice parait il...Je me contente de 2 dattes. Lundi le 1er jour , j'avoue que j'ai un peu senti mon estomac tirailler mais j'ai avalé depuis tellement de sable que aujourd'hui , mardi 23H cette sensation de faim m'est inconnue . Je me nourris de ce désert qui m'entoure, de ce ciel étoilé, de cette presque pleine lune et mon seul soucis à cet instant est bien matériel : il faudrait que je trouve un buisson !car même si nous buvons peu ....en fait je réalise que depuis le lever ce matin cette préoccupation n'était pas venue à mon esprit. Nous nous éloignons les 3 institutrices et moi...pas de crainte de nous perdre,il nous semble maintenant que nous souhaiterions un peu d'intimité qu'il fait presque grand jour! Quant aux buissons , ils sont vraiment rachitiques!!!
Mossa et Ibrahim sont allés dormir dans des voitures ...il n'y aura pas de photos là non plus de cette mémorable soirée , les appareils photos sont toujours dans la voiture et je n'ai pas osé déranger Ibrahim .
Moussa nous raconte deux contes Touareg , pas de chance , ce sont les 2 seuls que je connaisse ...Mais la fatigue commence à se faire sentir ,
chacun s'installe , Mossa m'a donné une natte et Alexandre me propose une petite couverture en découvrant mon embarras. Ce n'est pas tant le froid qui me gène , mais un léger vent souffle toujours en deuxième partie de la nuit et comme j'ai le nez totalement bouché je suis certaine que demain j'aurai mal à la gorge. Un comble , attraper une angine au Mali! ... Maximilian et Arnaud rentrent un peu plus tard de leur périple. Le froid ne gène en rien Arnaud qui même en hiver se ballade en tee shirt , son gros blouson le protege ce soir largement ...quant à Maximilian , il n'ose déranger celui qui utilise son sac de couchage comme oreiller et se retrouve (en tout bien tout honneur ) sous la même couverture que moi ...
Le 19/03/2008
Je suis la première levée. A cette heure le ciel s'est fait plus clair , mais le soleil n'apparaîtra que dans un moment , immense boule de feu qui va surgir derrière la dune qui me fait face.
Des traces dans le sable me permettent de découvrir que cette nuit nous avons eu des visiteurs et justement un lézard file devant moi et se jette dans un minuscule trou que je n'avais pas remarqué .Le silence emplit l'aube...
Le campement s' éveille , déjà la bouilloire est sur le feu. Arnaud ,s'est éloigné du camp , un peu trop à mon gout ,pour profiter seul de son premier lever de soleil dans le désert, je le vois minuscule ombre que l'on distingue à peine dans un ciel encore sombre .
La dune apparaît peu à peu , magnifique sous le soleil qui se lève d'un coup. Elle perd sa couleur blanchâtre de la nuit et retrouve les teintes chaudes du sable que l'on retrouve au Mali , ce beige orangé si caractéristique de la région . Les photos ne pourront jamais rendre l' immensité de ce paysage , la douceur de ce sable qui coule entre nos doigts aussi immatériel que l'eau . Seule sa chaleur au contact de la peau me permet de réaliser qu'il file entre mes doigts .
Je monte au sommet en compagnie de Mossa que j'ai retrouvé pour un instant . Clic ...Clic...le campement est tout petit , là bas , blotti entre quelques rares buissons , dans l' immensité du désert , une dune qui se découpe au loin dans le ciel , un beau Touareg dont le boubou vole dans ce vent qui toujours nous entoure dans le désert . La journée s'annonce bien .
En redescendant Mossa casse une petite branche dans un buisson et m'explique que c'est ce bois que l'on utilise comme brosse à dents. L'extrémité un moment mâchouillée devient filandreuse ..mais quel goût horrible ! Peut être s'y habitue t'on .
Les portières claquent , les moteurs ronflent...nous voilà repartis (toujours pour le 4X4 de Mossa avec l'aide des quelques bras charitables ) Dans quelques kilomètres nous pourrons contourner la dune et reprendre le chemin du campement du père de Moussa , que nous atteignons enfin dans la matinée de ce mercredi . Nous croisons avant d'arriver quelques femmes qui vont un puits , marchant au côté de leur ânes chargés de bidons . Un superbe sloughi , ces chiens du désert dressés pour la chasse et pour garder les troupeaux , court à côté de la voiture en jappant furieusement . Il est superbe . Dans l'effort on voit tous les muscles de son corps se tendre , ses côtes à fleur de peau tant la bête n'a pas une once de gras . Je demande à Moussa de ralentir un peu , pour que le chien reste le temps d'une photo à ma hauteur , mais il a d'autres préoccupations semble t'il! Il veut arriver le premier au campement et une voiture du groupe ayant pris une piste parallèle à moins de cinquante mètres de nous est à deux doigts de nous dépasser dans un nuage de sable. Je peste , j'enrage intérieurement .La photo aurait été magnifique!
ARRIVEE AU CAMPEMENT TOUAREG PAGE 12
Le 19/03/2008
Deux tentes dressées côte à côte , une autre guère plus grande un peu en retrait , quelques chèvres ...2 ou 3 dromadaires ...C'est le campement . Le soleil est maintenant haut dans le ciel et inonde ce paysage un peu lunaire ...ici pas de dunes , une étendue plate à perte de vue d'un côté qui forme comme un lac de pierre figé et partout ailleurs vers où le regard se porte un sable beige rosé à perte de vue , piqué de quelques buissons et petits acacias . Moussa nous présente quelques membres de sa famille , il nous donne leur prénom qui aussitôt s'envole emporté par le vent qui souffle en petites rafales et soulève des nuages de sable qui nous fouettent le visage . Plusieurs Touareg se réunisent aussitot pour monter nos 2 tentes . Les piquets de bois ont déjà été plantés , il ne faut plus que tendre les tentes de cuir . Chacune d'elle a été confectionnée avec de nombreuses peaux de chèvres cousues l'une avec l'autre . Dans la coutume Touareg , c'est la famille du garçon qui confectionne cette tente qu'il donnera en cadeau de mariage à son épouse . Elle en restera la seule propriétaire ...
Chacun dans le groupe pose ses marques
Je rejoins les femmes sous la première tente pour les saluer . Les femmes et la petite fille ne parlent que le Tamacheq , difficile dans ces conditions de briser la glace ! un bol passe de main en main , c'est du lait de chèvre , coupé avec de l'eau du puits , sans l'avoir traité au préalable...trop tard , le délicieux breuvage est déjà avalé ...et ne me donnera , ni a Arnaud d'ailleurs aucune indisposition ...arrêtons de penser que la tourista nous guette à chaque fruit ou laitage avalé .
Tout notre petit monde , par petits groupes , prend possession d'un coin du campement : les institutrices , les "3" de la fondations club med , Les "gens de la caravane " , Bernard et Nathalie , Moussa disparaît on ne sait où , il est souffrant sembe t'il , Mossa aussi a une douleur dans le dos probablement due au fait qu'il a dormi dans la voiture et va se reposer dans un autre coin....Maximilian et les 3 ados se réunissent sous une tente pour faire un jeu . Blanche , toujours un peu solitaire s'est un peu éloignée du groupe , elle a besoin semble t'il de se sentir enveloppée par le soleil et cernée par le désert pour travailler .
Sous leur tente les femmes restent assises , l'une d'entre elle fait cailler du lait en agitant inlassablement une outre faite dans la peau d'une chèvre ...regardez la photo ,vous reconnaitrez la forme de l'animal....sur ses genoux , son bébé , sagement installé ne bronche pas ...une fillette joue avec un cabri nouvellement né...la maman prend du bout des doigts un peu de lait caillé et le tend à son enfant qui lui suce les doigts...les heures s'écoulent , c'est le rythme normal de la vie au campement...le petit troupeau de chèvres revient de je ne sais où ...
SCENE DE VIE AU CAMPEMENT PAGE 13
Le 19/03/2008
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boomp3.com ... A l'abri du vent , du soleil , de la chaleur , chacun est sous sa tente . Il me semble entendre les pas etouffés d'un animal dans le sable , je tends l'oreille , à n'en pas douter un dromadaire blatère juste derrière notre abri de peaux de chèvres . J'attrape au vol mon appareil photo , non ma caméra ...bon tant pis je prends les deux ! et je me précipite hors de la tente , mais déjà le touareg s'est glissé au bas de l'animal et enlève la selle ...je m'avance vers lui , il ne me voit pas ,il me tourne le dos ... j'admire la superbe épée posée sur le sable .je ne peux pas prendre la photo car un vieux chiffon la cache à moitié .
Je n'ose pas interpeller l'homme à la grande djellaba bleue .D'abord je ne sais pas parler le Tamacheq ,de plus je suis une femme ,et les touareg sont des musulmans , je ne voudrais pas à ma première rencontre avec un Touareg le froisser en l'interpellant. Il me faut seulement quelques secondes pour reflechir à celà , jeter un rapide coup d'oeil autour de moi à la recherche de Moussa , Mossa ou Abdelkrim , mais personne n'est en vue et zut il est déjà trop tard , le grand touareg, sans un regard s'eloigne de quelques mètres pour entraver les pates de l'animal . Je retourne sous la tente un peu déçu , je me console de cette photo qui n'est pas "dans la boite" en songeant aux magnifiques clichés que je pourrai prendre, lors de la longue promenade à dos de dromadaire dont Moussa nous a tant fait réver depuis qu'il nous l'a promis à son sejour à la maison en décembre . En nous donnant le programme prévu pour les touristes , il avait ajouté avec un sourire en direction d'Arnaud :"tu verras ce sera un très beau moment"...en haussant malgré moi les épaule je pense : j'aurai le temps demain de faire des photos ,....
Une heure , ou deux peut etre, passent , dans l'inaction on ne compte pas les minutes qui s'égrainent , non! qui s'étirent . Les jeunes près de moi , sous la tente, jouent à un jeu quelconque ."Family team" à la pointe de l'organisation , a toujours ce qu'il faut dans un coin de ses bagages.
Un remue ménage à l'exterieur me pousse à affronter la chaleur à l'exterieur pour satisfaire ma curiosité . Le groupe des Touareg était seulement en visite pour l'après midi semble t'il ! ils repartent , emportant avec eux les 3 dromadaires du campement . Je me précipite sous la tente de Mossa , tant pis pour mon intrusion dans la tente des hommes! et lui demande de m'accompagner d'un coup de 4X4 jusqu'à eux . Déjà , au pas rapide des animaux qui semblent ne pas poser les pattes sur le sable tant leur foulée est légère , ils s'éloignent ...je veux au moins une photo !
Lorsque je reviens, les femmes , à l'ombre du maigre acacia , viennent d'installer sur une natte leurs bijoux , qu'elles se proposent de nous vendre ...pele mele quelques boites, des sacs en peau , des bracelets de pacotille , des collliers dont Mossa nous dit qu'ils sont en argent ... Je suis , j'avoue un peu étonnée quand même , des bijoux en argent alors qu'ils semblent ne pas "rouler sur l'or" .
Tous les hommes du campement que jusqu'a présent nous n'avions jamais vu tous réunis et que d'ailleurs nous ne reverrrons jamais , s'agglutinent autour de leurs epouses , qui assis , qui accroupis ou debout.
Ouaou !les chiffres qu'elle nous donnent me font monter le rouge au joue...Moussa s'approche , il faut comprendre nous dit il , le prix est élevé car ce sont leurs bijoux , elles s'en privent pour vous les vendre.
Oui je veux bien mais , il n'empêche que si c'est pour les payer aussi chers qu'en France cela m'ennuie , d'autant que je me montre peut être bassement matérialiste mais le sejour que nous sommes les 2 seuls, mon fils et moi à devoir payer nous coûte déjà 900euros sans compter le prix du billet!
Je suis déçue , très déçue , moi qui espérais avoir la possibilité d'acheter plusieurs bijoux pour les proposer en France et rapporter le bénéfice produit, lors d 'un prochain voyage , je ne peux pas prendre le risque !
Déjà plusieurs personnes ont détourné leur regard de cette boutique improvisée .
J'hésite une dernière fois , repose à regret le bracelet que je souhaitais. Celui ci comme pour m'interpeller vole un rayon du soleil pour me jeter quelques reflets . Je me contente d'un collier , il ne sera même pas pour moi mais pour une amie qui a la gentillesse de s'occuper de mon chat "Massai" (un chat noir d'où son nom ) pendant mon absence .
je m'approche de Moussa , profitant qu'il soit sorti pour l'occasion de la tente où il avait disparu depuis notre arrivée.
--Quelles sont les significations des dessins gravés , dis je en lui présentant dans le creux de ma main cette demie lune que semble représenter l'objet.
--Ce sont les forgerons qui font ces bijoux qui en connaissent la signification...
je reste coite . Lorsque Mossa m'accompagnera chez les forgerons il faut absolument que je pense à emporter le collier avec moi pour en connaitre les secrets
Déjà il s'éloigne. Je n'insite pas et m'approche de l'endroit où ceux de la caravane se sont regroupés. Nous prenons le temps de mieux faire connaissance , cette action humanitaire est leur premier essai , j'ai du mal à imaginer qu'ils se soient lancés dans une telle expédition alors que l'association venait à peine de voir le jour . Il y a tant de choses à préparer pour un tel voyage . Rallier Paris à Taboye en passant par l'espagne , la côte marocaine , la mauritanie , ce n'est pas une mince affaire . C'est certain il leur manque beaucoup d'expérience et au lieu de profiter du pays, ils sont souvent réunis sous la tente pour essayer de régler les problèmes qui se présentent à eux , toutes ces choses dont ils auraient dû parler avant le départ et qu'ils doivent aujourd'hui débrouiller dans l'urgence...justement ils ont prévu pour la soirée une "rencontre au sommet" .
Le campement s'est vidé de ses " toubabs " . Les enfants de Nathalie et Bernard se séparent avec regrets d'Arnaud , le courant était vraiment bien passé entre eux et c'était plaisir de les voir tous les 3 en pleins conciliabules ; je pensais qu'ils resteraient plus longtemps avec nous et je n'ai pas eu occasion de bavarder avec les parents ...qu'à cela ne tienne nous nous reverrons en France , pour l'instant il doivent rallier Mopti plus au sud de Gao pour rentrer en France . Ibrahim raccompagne les institutrices à Taboye où leur stage doit se dérouler , Maximilian et "le club des 3 fondationclubmed" rentrent à Taboye où ils prévoient , avec force clous et bonne volonté , d'organiser la bibliothèque du pensionnat . Blanche après une grande promenade à pied avec Arnaud retourne à l'écriture de son bouquin que j'ai grand hâte de voir arriver sur les rayons des libraires . L'écouter , c'est partir à l'aventure , j'imagine aisément comme son écriture doit être fluide , agréable ... Lorsque je la vois s 'éloigner pour vivre "son " désert cela me donne envie d'ouvrir son précédent livre : l'éloge du désert
PAGE 14 FIN DU JOUR SUR LE CAMPEMENT
Le 19/03/2008
La lumière commence à changer , et la chaleur en même temps se fait plus supportable , dans peu de temps le soleil va se coucher dans un torrent d'or liquide et bien vite la nuit va envahir le campement . Quelques bêlements sporadiques trouent le silence de la nuit qui avance . Les sloughi sont rentrés avec le troupeaux , trop craintifs pour se laisser approcher, ils me montrent au contraire qu'ils sont là pour veiller à la tranquillité du camp . Ils s'éloignent de moi , chacun d'un coté opposé , un seul des deux aboie , toujours le même , puis ils forment un grand cercle , se retrouvent face à face et là , tous les deux se retournent vers moi et avancent , la queue entre les pattes , je suis une intruse , ils ont cerné l'ennemi et veulent me faire reculer dans mes retranchements ... finalement ils comprennent que je ne suis pas dangereuse et s'éloignent , d'un pas rapide . La queue a retrouvée son panache , enroulée vers le ciel .
Mossa vient m'expliquer que du fait de la réunion (je n'y suis pas conviée car je ne fais pas partie de leur association) je passerai la soirée avec la petite fille qui me racontera un conte dans sa langue et Aboudakrim me servira d'interprète . Une jeune femme m'invite à m'asseoir près d'elle , seuls les sourires seront permis entre nous , la barrière de la langue étant insurmontable . Je ne vous raconterai pas le conte qui comme toutes les histoires de Touareg a des monstres , des méchants ...nulle belle princesse chez eux , ni prince charmant...La soirée se passe autour d'un thé ! La petite fille fait de son mieux pour se souvenir de cette très longue histoire et les yeux d'Aboudakrim tentent désespérément de rester ouverts alors que ceux de Ibba couchés sur une natte auprès de nous depuis longtemps se sont fermés !
Le 19/03/2008
Pas d'appel du muezzin ,mais ce matin encore je suis levée avant le soleil ,j'espère bien profiter de tout ce que nous n'avons pas pu faire hier ...et de fait lorsque le départ est donné pour aller au puits je les accompagne ...nous avons la chance d'avoir les véhicules nous ne devrons pas y aller à pied et les ânes pourront se reposer ,nous les retrouverons , non loin du puits . Le vent qui hier soufflait déjà fort , aujourd'hui a redoublé de puissance et nous sommes entrain d'essuyer une tempête ...les appareils photos sont grippés , nos yeux nous piquent , finalement ce sont les hommes ici qui ont le plus de chance car le chèche protège et de la chaleur et des piqûres du sable ! Le voile des femme Touareg , moins bien arrimé vole au vent ... Mes lèvres le premier jour étaient gonflées (pas besoin de collagene pour des bouches pulpeuses!) aujourd'hui elles sont parcheminées par le soleil et le vent , et semblent pretent à eclater ...
Le puits a été construit il y a plusieurs années déjà et réunit généralement les personnes de divers campements mais aujourd'hui seuls ceux du campement N'Tamat sont là ...nous quoi !. Pendant que l'un s'affaire à attacher une longue corde à l'avant du ford transit , un des touareg s'approche du puits pour y installer une pièce debois dans laquelle la corde va glisser , il retrousse son boubou jusqu'au haut des cuisses ,pose les pieds sur la margelle prend bien son appui et jette au fond du puits l' immense outre qui sert à remonter l'eau ...1..2.. plusieurs secondes passent avant que le "splach" se fasse entendre ,lorsqu'elle atteint l'eau .
Le vehicule s'éloigne et lentement le precieux liquide remonte ...un coup de rein et l'outre est renversée dans un grand bac de fer blanc...l'opération recommencera plusieurs fois et pendant ce temps les autres remplissent les bidons jaunes en essayant d'éviter d'en perdre trop . les nombreux bras aujourd'hui permettent à la corvée d'eau de se dérouler très vite ,heureusement car le vent toujours aussi fort , dans ce paysage vide de tout obstacle est difficile à supporter . Les lunettes de soleil qu'Arnaud porte ce jour là ne supporteront pas d'ailleurs le test ,les verres sont comme poncés à l'aide d'un abrasif , les lunettes lui servent de protection contre le vent mais ilqu'autre choseAvant de partir il est nécessaire d' éloigner les bacs du bord du puits ,il ne faudrait pas qu'un animal assoiffé après avoir fini l'eau dans le bac ait l'idée de s'approcher du puits dont la margelle n'est haute que de quelques centimètres .
N'Tamat c'est le nom de ce puits qui a donné son nom au campement ,cela signifie dans la langue tamacheq "celui qui appartient à l'acacia...mais l'acacia a disparu aujourd'hui.
Pour le repas que nous prenons , je ne sais plus à quel moment , nous avons pallié à l'inconvénient du manque de couverts : dans les bouteilles en plastique (nous avions acheté à Gao de l'eau minérale pour notre séjour ) nous découpons des lanières un peu larges qui ,vues la formes des bouteilles font des cuillères très acceptables . Nous pourrions bien entendu comme c'est la coutume manger avec les doigts mais vu le sable qui vole de tous côtés y compris dans le grand plat que l'on vient de poser au centre de la natte ,il est inutile d'ajouter le sable de nos mains ,même en ayant tenté de les passer à l'eau claire...les Touareg quant à eux ont de belles cuillères en bois sculptées et je déplore qu'ils n'aient pas eu l'idée de nous en proposer à l'achat hier . Aujourd'hui les pâtes ont été remplacées par le riz , plat coutumier au Mali , en remplacement du mil . boomp3.com
Le 19/03/2008
Nous sommes désoeuvrés . Le temps passe ...paasse...paaasse ...paaaasssseee !!! Le vent ne faiblit pas , et chacun à l'abri sous les tentes combat l'ennui comme il peut , mais l'inaction commence franchement à peser ! Impossible même de songer à prendre des notes sur ce que nous avons fait , le vent petit effronté se faufile et s'en donne à coeur joie en essayant même d'arracher les pages de mon cahier ! l'abri touareg protège bien du soleil mais peu du vent qui glisse , s'insinue entre les peaux tendues sur les piquets , un claquement sec et régulier accompagne ses manoeuvres pour nous envahir et de fait il a largement la place car dix bons centimètres les séparent du sol tandis que devant , à l'opposé , par le côté largement ouvert ce petit chenapan en tourbillonnant se jette à l'assaut de tout ce qu'il trouve . En sortant je découvrirai d'ailleurs sous le transit garé une superbe oeuvre de la nature ressemblant aux rifs marocains , mais en miniature . Un après midi aura suffit .
Je suis tentée d'aller rejoindre les "amis de la caravane" mais je risque de tomber lors d'un énième débat et puis franchement la fumée de "cigarettes" même en plein désert cela me dérange . Dommage , j'apprendrai par la suite que mon guide Mossa les a rejoint et leur a dévoilé un peu l'histoire de la communauté Touareg depuis les années 1990 . Il faudra que je me contente de ce que les médias m'ont appris , avec tous les "ont dit " que cela peut comporter , mais je ne désespère pas qu'avant la fin du séjour il réponde enfin à mes questions ....on peut toujours rêver . Mais ce n'est pas comme à la télévision où les programmes sont rediffusés : ici raté c'est raté ...
Ce matin , Carole a été baptisée dans la religion musulmane , nous devrons nous habituer à son nouveau prénom: Maryam. Bien sûr pour l' état civil elle restera Carole ! Nous avons partagé un morceau du foie de l'animal qui a été tué pour l'occasion mais probablement parce que nous sommes chrétiens , nous n'y avons pas été conviés ...
Il est près de 16h lorsqu'enfin il a un peu de mouvement dans le camp . Dès que j'entends Mossa dire qu'il raccompagne Aboudakrim dans son campement , peu éloigné d'ici , nous sautons sur l'occasion et nous engouffrons ,Arnaud et moi , dans le 4X4 . Bien entendu , comme à l'accoutumé , les bras des amis sont nécessaires pour démarrer , d'ailleurs le véhicule aujourd'hui se fait encore plus capricieux que ces jours derniers.
Finalement le désert se ressemble sans se ressembler , nous reconnaissons l'endroit où nous avons bifurqué ce matin pour aller au puits . Le campement après un moment s'étale devant nous . Il est plus grand que celui de la famille de Moussa . Les tentes sont plus nombreuses , le troupeau est constitué de chèvres mais aussi de moutons qui courent dans tous les sens . Nous restons dans la voiture pour ne pas nous imposer mais cordialement le chef du campement vient à notre rencontre pour nous saluer . Au loin je vois quelques femmes qui déambulent devant leur tentes , grandes , élancées elles ont un port de reines...elles me semblent d'ailleurs beaucoup plus grandes que celles que nous avons côtoyées au campement ...mais elles sont bien trop loin pour que je puisse distinguer les traits de leurs visages . L'image d'épinal ne peut pas s'appliquer ici ,les Kel Tamacheq ,les touareg comme nous les appelons , ne se ressemblent pas : Mossa a des mains longues et fines , et son visage est mince ,les pommettes hautes , totalement différent de celui de Moussa.
Pour le voyage de retour nous aurons un nouveau passager à bord ,un jeune berger , Peul je pense .J'aurais apprécié qu'il me dise quelques mots sur sa vie , mais l'aurait il pu! de toutes manières nous ne parlons pas la même langue et ce plaisir nous est interdit . Il est adorablement mignon , il ressemble à ces magnifiques portraits que l'on trouve au hasard d'un diaporama ou d'un carnet de voyage . Il est tout timide dans son coin et je ne me sens pas le droit de le photographier ...
Le soir , nouvelle réunion de la caravane mais comme elle se tient juste après le repas auquel nous a convié le père de Moussa ,j'en entend sans l'avoir souhaité une partie , puis, je m'éclipse sous l'excuse d'être fatiguée. J'ai toujours entendu que les Touareg prenaient n'importe quelle excuse pour chanter et jouer de la musique ,nous devons être dans le seul campement qui n'apprécie pas la musique ! nous ne participerons pas à cette grande fête avec chants ,et musique dont nous avait parlé Moussa.
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