La pharmacopée de la femme berbère est riche d'un trésor, une huile rare, qui depuis des milenaires est utilisée à des fins cosmetiques et medicinales .
Depuis quelques années l' Europe s'est prise d'engouement pour cette huile miracle, extraite de l'amadon de l'argan, fruit qui ressemble un peu à l'olive. Quelques gouttes de ce précieux liquide dans votre shampoing ou votre crème de beauté et le prix monte en flèche, mais qu'en est il des femmes qui par le travail vont offrir quelques rides de moins aux européennes friquées?
C'est dans le sud ouest marocain que l'on trouve ces arbres, dont les fruits sont un régal pour chèvres et dromadaires. L'arbre dont le bois était utilisé comme bois de chauffe peu à peu disparaissait du paysage, mais il y a dizaine d'années, la Faculté des Sciences de l’Université Mohammed V-Agdal, à Rabat,s'intéressait au projet de la valorisation de l' arganier, initialisé par un Professeur universitaire qui depuis les années 80 travaillait sur le sujet.
Dès 1996 étaient crées les premieres cooperatives de femmes, petites structures de 20 à 60 personnes, et depuis 2004 des coopératives de concassage. Des formations ont également été dispensées; outre l'alphabétisatio elles enseignent aux femmes, tout le savoir-faire ancestral : dépulpage concassage tri et presse avec une technique d’extraction moderne pour produire des huiles culinaires et cosmétiques de très haute qualité.
Chaque femme dans ces cooperatives touche 3€50 le kilo d'amandons, 35 kilos de fruits et deux jours de travail sont nécessaires pour extraire 1 litre qui revient donc à 28 EUROS le litre dans les coopératives.
Tous ces projets bien entendu n'ont pu voir le jour que grâce à des aides extérieures, financement comme aides à la commercialisation par des pays étrangers comme l'Allemagne, Monaco, le canada, le pays Flamand ou la banque africaine du développement.
Lors de la clôture du
Salon international de l’agriculture de Meknès , le 27 avril dernier, l’huile d’argan Amigha (Association marocaine de l’indication géographique de l’huile d’argan qui regroupe ces petits groupements de femmes et coopératives), a reçu un label, Indication géographique de protection (IGP). Ce label est le premier sur le continent africain. Qu'est ce que cela va changer pour les producteurs? ce sera la même chose que pour le roquefort ou le jambon de parme, les producteurs pourront utiliser ces labels à condition de se conformer à un cahier des charges très précis et le lieu de culture sera un des piliers de ce label.