LITTERATURE D'AFRIQUE

esclavage : Racines sur numero 23, the book of negroes sur france Ô, en ce debut d'année 2017

Le 08/01/2017

Roots 2016Kunta Kinté , c'est un 1976 que j'ai découvert ce garçon mandingue qui vivait en afrique au 18eme siecle , je l'ai rencontré dans les pages du roman  RACINES que ALEX HALEY à écrit pour nous raconter l''histoire d'une famille afro-américaine , sa propre famille . Le roman couvre de l'époque de l'esclavage à l'époque contemporaine. récit historique le plus célèbre peut etre de l'histoire de la télévision américaine qui permettra à son auteur de remporter en 1977, le Prix Poulitzer pour cet oeuvre mais permettra aussi aux lecteurs et spectateurs d'avoir un regard nouveau sur l'esclavage .. 

En 1977 un feuilleton  était tirée de cette oeuvre , proposée sur les ecrans français en 1978 il n'a malgré sa qualité et son succès considérable été rediffusé une seule fois sur france O il me semble ..

Est ce en souvenir de ce jeune homme emporté en esclavage sur la terre africaine que j'ai eu envie de connaitre le mali ? peut etre ... Mon amour de l'afrique ne l'ai je pas puisé dans mes lectures de jeunesse lorsque je partais en imagination avec la famille mahuzier !

Racines en 2016 a été une nouvelle fois adapté à l'ecran et c'est numero 23 qui en ce début 2017 nous permet de retrouver cette fresque historique .. bien entendu si l'histoire reste la meme , la production de 2016 y a gagné en qualité , tant par les couleurs , la bande son  mais aussi en réalisme la violence des moeurs de  l'époque n'etant pas édulcorée .  le "feuilleton " de l'epoque est aujourd'hui une  "série" d'une qualité indéniabl . 

Les premieres images nous transporte en afrique , dans l'actuel mali ... profitez du replay ! http://www.numero23.fr/programmes/racines/

Si vous vous interessez à la traite des noirs regardez en replay sur france 0 la serie proposée en ce début d'année 2017 ..the book of negroes , serie canadienne dont l'action se situe egalement au XVIII eme siecle ,est adaptée du livre éponyme du Canadien Lawrence Hillet . Elle vous permettra de completer votre savoir sur la vie de cette époque lorsqu'on est en afrique puis plus tard vendu comme esclave car  the book of negroes quoi que roman est basé sur des faits réels , cette serie de 6 episodes  été diffusée pour la 1ere fois sur CBS debut 2015, 

.http://www.franceo.fr/emission/book-negroes/diffusion-du-07-01-2017-20h55

QUELQUES INFOS SUPPLEMENTAIRES

peuls mandingues,songhai,bambaras.. sont les tribus d'une meme region d'afrique et qui couvre aujourd'hui le mali ,  la guinée ...

la poudre des jesuites dont on parle dans the book of negroes ( la poudre que rapporte le planteur en meme temps que la petite Aminata) est de la quinine : (Des jésuites de Lima rapportèrent son usage à Rome pour soulager les fièvres )

j'en profite aussi pour vous inviter à regarder le film 12 Years a Slave 

EN FIN D ARTICLE RETROUVEZ LA VIDEO DU 1ER FEUILLETON RACINES(1er episode) diffusé en 78 


kunta kinté "RACINES" Épisode 1 (parties 1/2... par thaillepan

voyage au maghreb pour une tranche de vie : yasmina khadra ce que le jour doit à la nuit

Le 22/02/2013

hier je vous parlais de ce livre dont vous pouvez voir l'adaptation cinematographique en dvd ; retrouvez mon article publié le 26 septembre 2009

 Il s'appelle Younes le petit garçon aux yeux bleus dont nous allons partager la vie pendant plusieurs décennies dans le nouveau livre de Yasmina Khadra .

Lorsque s'ouvre le livre, nous nous retrouvons dans les années 30 ,sur cette terre aride où le soleil brûle le jour .

Si la famille autrefois était riche de nombreuses terres, ils vivent maintenant chichement dans la campagne oranaise, sa jeune sœur Zohra, sa maman , et son père Issa . Mais un nouveau drame ne tarde pas à les frapper, qui les oblige à abandonner leur vie de paysans pour se retrouver à la ville dans un quartier sordide .

Younes est livré à lui même , sa sœur n'est plus qu'une ombre depuis que les événements qui les ont jetés sur les routes se sont produits , quant à sa mère, elle a le rôle ingrat des femmes de l'époque ,qui vivent dans l'ombre de leur époux ...un époux qui part tôt le matin rentre tard le soir pour tenter de retrouver quelques sous qui les feraient vivre décemment . Ce père et époux dont l'orgueil ne peut accepter l'aide de personne quitte à imposer à sa famille de vivre dans un gourbi , ce père que le mal de vivre entraine parfois dans la brutalité , ou l'excès d'alcool ., ce père qui a honte de ce qu'il devient , lui qui souhaitait tant montrer à son fils que rien n'est perdu tant que l'on a l'honneur...

Mais il est des gens à qui la chance a tourné définitivement le dos , et Issa fait partie de ces hommes , alors , malgré ce que cela lui pèse il accepte la proposition de son frère , de lui laisser le gamin . Nombreuses sont les familles musulmanes où le neveu devient un des fils par les aléas de la vie …

En passant le porche de la belle maison Younès change de vie , change de prénom et devient Jonas , troque sa djellaba pour un vêtement européen , abandonne la rue pour les bancs de l'école, trouve en Germaine la chrétienne qui a épousé son oncle une nouvelle « maman » et une nouvelle image paternelle...

Je ne vais pas vous dévoiler la suite de ce roman magnifique qui nous entraine dans les pas du jeune garçon à la découverte d'un monde qui change ...car c'est vous qui devez visiter les souk y sentir mille parfums ou pénétrer dans des gargotes , vous promener sur les docks au milieu de la saleté et de la misère et déambuler dans les quartiers européens aux belles maison de style colonial , entendre les avions qui pilonnent les bâtiments de guerre , croiser le regard des demoiselles pour lesquelles il va éprouver ses premiers émois amoureux ….tous ces moments de vie qui vont parsemer quelques décennies.

Yasmina émaille son récit de mots de « là bas » qui ne nous sont pas inconnus dans ce sabir qu'est devenu le français de métropole au fil du temps . L'auteur par sa maniere de parler sait nous faire voir ce qu'il raconte d'une si jolie manière: je me sentais partir en mille morceaux /ses yeux s'agrippèrent à .../ ..si vite que les ombres mettaient un certain temps à les rattraper /la piste filait devant , décharnée , lugubre ….

Mais parfois son vocabulaire change , remplacé par des expressions qui semblent sorties de la rue ou des cours d'école, un vocabulaire populaire qui met mal à l'aise .J' ai failli je l'avoue , fermer définitivement le livre , je ne sais pas apprécier le langage commun dans un livre ...et puis emportée par l'histoire  j'ai moins fait attention à ces écarts de langage à moins que tout simplement ils aient d'eux même disparus !..

Les pages se sont succédées , les années se sont suivies ...mais au fond cette langue dissonante,  n'était-ce pas tout simplement pour nous faire comprendre que l'on se fait une image de quelqu'un ou quelque chose par rapport à des critères que l'on a à l' esprit : un livre doit être écrit avec de jolis mots ...un enfant pauvre est dénué d'intelligence ...et l' habit fait le moine.

 

pour acheter le bouquin suivre le lien

ETE LECTURE : embarquement vers la tunisie

Le 28/07/2011

"Djerba loisirs"cela passe aussi par le farniente ...alors pourquoi ne pas profiter de ces grands moments repos pour voyager à travers les livres que vous soyez installé dans un transat à l'ombre d'un palmier ou sous un parasol sur la plage ..et inutile de voyager loin , la tunisie est le cadre de jolis romans , et les ecrivains tunisiens sauront également se faire apprécier . Voici quelques un de mes choix mais n'hesitez pas en commentaire de nous parler d'un autre livre qu'il vous aura plu de feuilleter ... cliquer sur le livre de votre choix pour en connaitre le tarif et en savoir plus sur son résumé ...un autre carrousel sera bientôt sur mes pages .

 

LA VIE AU DESERT

Le 26/09/2009

moussa.JPGY'A PAS D'EMBOUTEILLAGE DANS LE DESERT

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par AWANEKKINNAN (mon pseudo!)- 138 articles moyen.jpg- 659 hitsflux de ce reporter Flux du reporter (mon logo:

Lorsque Moussa Ag Assarid arrive près du collège les elèves le regardent étonnés...eux qui n'hesitent pas à s'habiller de manière à montrer leur appartenance à un groupe, qu'ils soient des free rider ,des skater, qu'ils veuillent ressembler à Marylin Manson ou au dernier groupe de rap qui leur plait ,ils se disent que non ,ils n'oseraient pas !

un touareg dans la ville!!!!...et de fait tous les yeux se sont tournés vers cet homme vêtu de son boubou bleu et de son chèche indigo... la surprise passée ils deviennent curieux et s'approchent de lui ,parfois ce sont des souvenirs de voyages qui reviennent à leur mémoire ,un documentaire vu à la tv ou tout simplement leurs racines qu'ils ont parfois perdues en habitant en france.Et puis la magie s'opère ...ils écoutent sans oser souvent poser les questions qui leurs brûlent les lèvres , ils sont intimidés...un peu ...et finalement sans franchement s'en apercevoir ils tombent sous le charme du conteur ,et les murs de la classe s'écroulent tranquillement.
Et les vitres redeviennent sable
l'encre redevient eau ..
tiens je l'ai déjà entendu quelque part...Prévert est là qui les regarde ces collégiens , ces petits écoliers ,ces adultes qui écoutent Moussa...et tous habituellement bien dissipés font silence....

Vous l'avez croisé dans la rue , à un salon littéraire ,vu à la télévision dans les émissions où il a été accueilli mais vous n'avez pas encore acheté son bouquin ,ou simplement vous vous trouvez dans un pays où il n'est pas encore en vente ...

La premiere fois que j'ai vu Moussa Ag Assarid ,il participait à une emission sur france Ô , comme la plupart des gens je ne savais presque rien du peuple Touareg sinon ce que l'on trouve dans les livres ou les reportages que l'on regarde sur ARTE !
je n'ai alors eu plus qu'une idée en tête lire le livre qui avait été ecrit quelques mois auparavant.
En lisant ce bouquin ,j'ai eu envie de connaitre mieux ce pays ,ce peuple...
Il n'y a pas de hasard dans la vie ,quelques semaines plus tard alors que j'allais voir à un salon du livres des amis qui exposaient j'ai croisé Moussa qui m'a été présenté ...

Son livre est écrit sur le ton de la confidence et d'ailleurs en le refermant vous aurez l'impression que c'est à vous personnellement au coin du feu ,autour des 3 thés traditionnels dans la coutume touareg que vous avez recueilli ses secrets .

Au cours de son récit il vous raconte sa vie avant et sa vie après ...avant quoi ? Un petit cadeau qu'il a reçu et qui a changé totalement sa vie . En tournant les pages de son livre vous serez captivé par son récit ,à tel point que chaque fois vous vous direz : « allez encore quelques lignes...quelques pages » et comme dans un souffle du vent de son désert vous aurez tourné toutes les pages et refermerez à regret son bouquin .Mais le refermer cela ne veut pas dire ne pas y penser ! Quand vous prendrez un ascenseur , vous ne vivrez pas cet instant comme tous les jours ,vous vous remettrez dans la peau de Moussa pour vivre ce premier « grand voyage » , quand le matin vous brancherez votre sèche cheveux vous aurez une pensée amusée vers le grand drame que Moussa a vécu....et j'en suis certaine vous refermerez le robinet pendant que vous vous brosserez les dents ... quant aux embouteillages ,que dans certaines villes de France nous subissons alors ,plutôt que de trépigner derrière ce « mais ,qu'est ce qu'il fait ! Il peut pas avancer !c'est vert » vous penserez au désert ,au ciel toujours bleu et vous vous imaginerez avançant au rythme lent d'un dromadaire

voyage au pays des pharaons ...un grand classique

Le 26/09/2009

livre du jour :CHRISTIAN JACQ / LE PROCES DE LA MOMIE

retrouvez cet article que j'ai publié il y a quelques mois sur un site info ...vous remarquerez que je me fais rare depuis cet été sur ce site info qui ne correspond plus à ce qu'il laissait imaginer au moment de sa création ...

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par AWANEKKINNAN - 100%- 138 articles moyen.jpg- 380 hitsflux de ce reporter Flux du reporter

Christian Jacq est de ces égyptologues qui grâce à ses romans a fait connaitre un peu de l'Égypte ancienne à ceux qui sont néophytes en la matière.
Il nous a offert  parmi ses romans, des livres mêlant mystère à enquête policière," le procès de la momie" en fait partie. Higgins, inspecteur de police, a quitté le calme de sa retraite, rappelé à Londres pour débrouiller une dernière série de crimes :3 personnes viennent d'être assassinées et un momie a disparu .
Mais quel peut être le lien entre ces 3 morts suspectes? Le temple d’Abou Simbel vous connaissez? Oui bien sur que vous connaissez, c'est ce temple qui a du être déplacé pierre par pierre lorsque le barrage d'Assouan a été mis en eau ; c'est "Benzoni" qui en fut le découvreur, un homme aux mille facettes, aux mille métiers, admiré par certains, décrié par d'autres. L'égyptologie n'en est qu'à ses balbutiements, le français Champollion ne décryptera que dans quelques années les mystères des hiéroglyphes. Benzoni est de retour à Londres en cette année 1821, il y expose quelques merveilles archéologiques qu'il ramène d'Égypte ... les trois hommes retrouvés morts dans d'étranges conditions ont tout trois assisté avec une poignée d'autres personnes au débandelettage d'une momie, point fort de l'expo de Benzoni.Higgins armé de son petit carnet et de son crayon,  Higins qui rêve d'une police qui ne se laisserait pas acheter et qui s'appellerait Scotland Yard nous entraine a sa suite dans sa recherche de la vérité,
pendant les mois où se dérouleront l'enquête il va croiser  ces personnages que l'on a rencontrés dans les autres livres de Jacq , l'auteur aborde aussi le sujet des francs maçons dont il nous a fait découvrir certaines facettes dans "la franc maçonnerie histoire et initiation"....

Souvent j'ai eu l'impression de lire plutôt un " Agatha Christie" et souvent dans les ruelles brumeuses de la capitale londonienne j'ai été surprise de ne pas croiser Hercule Poirot !...mais j'avoue que je ressort de la lecture de ce livre déçue , pour ne pas dire perplexe ... Dans les dernières pages tout se précipite , comme si le temps manquait pour expliquer pourquoi comment tel ou tel autre évènement se produit ...cela m'a donné une impression de  "bâclé" ! on s'attend a des explications plausibles , des idées qui nous permettaient une fois le livre refermé de réfléchir à ces "mysteres" que l'on vient d'élucider ...non rien de tout cela , le livre est refermé , c'est tout!

Et puis cette façon de nous dire une chose à une page et de nous la resservir deux pages suivantes, comme si on n'avait pas compris ou comme si le livre était écrit par deux auteurs qui ne reliraient pas les passages de leur binôme avant de publier .

L' écriture même est différente ...j'aurais lu ce bouquin sans savoir qui en est l'auteur, j'aurais trouvé le livre un peu plat , et j'aurais pensé qu'il était le premier roman d'un jeune auteur, mais là , d'un habitué de best sellers c'est pour le moins "surprenant" .

Alors à mon avis sauf si c'est pour le glisser dans votre sac de plage quoique cela m'encoute de ne pas avoir apprécier un auteur qui est pourtant en bonne place dans ma bibliothèque, préférez lui "barrage sur le Nil" un très bon livre de cet auteur et qui lui ne vous laissera pas indifférent j'en suis persuadée

LA MASSAI BLANCHE : retrouvons ce vieux best seller

Le 26/09/2009

 

Qui n'est pas allé en Afrique ne peut comprendre comment on peut tomber sous le charme de  ce pays , ses paysages et ses hommes,
C'est en 1987 que Corinne Hofmann, jeune suissesse part en vacances au Kenya avec son compagnon , déjà la magie du lieu la trouble, mais lorsque sur le bac qui les mène vers l'hôtel, elle voit son "premier" guerrier massai , drapé dans ses habits traditionnels et paré de ses bijoux elle ne peut détacher son regard de cet homme , une alchimie s'est produite qui va totalement changer sa vie et sa perception des choses. Envoutée par cet homme, elle va tout quitter pour vivre en véritable samburu , tribu du beau massai , dans un dénuement complet. Elle partage la vie de ces hommes et femmes dont elle ne connait pas la langue, comprend mal les coutumes ancestrales, mais elle tente du
mieux qu'elle peut de s'adapter pensant y parvenir , persuadée que l'amour l'emportera. Mais déjà se profile à l'horizon, la première cassure qui se dessine entre le guerrier massai , l'éducation qu'il a reçu , les coutumes qu'il a suivi et son jeune frère James qui fréquente,  l'école ne porte pas la tenue traditionnelle,  et est ouvert
vers la modernité. Leur langue même entre frère n'est plus la même , James parle couramment l'anglais , seule langue utilisée à l'école comme le français l'est au mali, alors que le massai ne baragouine qu'un anglais appris dans l'intention de pouvoir communiquer avec son épouse et utilise sa propre langue dans le village .
Le manque de nourriture , les maladies, transforment Corinne au fil des mois, en l'ombre d'elle même et l'horizon s'assombrit irrémédiablement entre Corinne et son époux Lketinga à mesure que l'incompréhension s'installe .
La jeune femme qui entre temps a donné naissance à une fille à la peau un peu plus claire que son père , ne voit sa survie que dans la fuite vers la suisse avec son enfant .

L'histoire à l'époque où elle a été éditée, a eu un vif succès à travers le monde ...en 2004 elle retournera dans ce pays qu'elle considérait comme le sien en vue de tourner le film de cette aventure qui aurait pu rester merveilleuse  et il est étonnant que le film soit totalement passé inaperçu en France malgré de bons acteurs et une bande son particulièrement réussie.

 

Le livre n'est pas spécialement bien écrit ,son langage est simple, sans recherche , sans envolée lyrique , sans mots qui émeuvent , ce n'est tout simplement qu'un carnet de vie avec des phrases courtes,des dialogues inexistants , mais pris par l'histoire et par "l'exotique" de l'aventure on en oublie les mots pour imaginer les
paysages ,  et la vie qui nous semble dépaysant et riche pour quelques jours de vacances (!)mais irréelle pour toute une vie ..
Est ce la jalousie qui pousse le beau guerrier à boire comme le pense Corinne ,  est ce qu'une fêlure s'est produite dans l'esprit du massai par un jeu de circonstances ou l'aide des maléfices, est ce simplement son incompréhension face à une femme dont il ne saisit pas toujours les pensées , les réactions , les attitudes ...

Ce livre est à lire aussi pour mieux comprendre que parfois le plus grand des amours ne peuvent résister à des éducations , des coutumes différentes . Nous y découvrons aussi , que le mythe du beau massai homme superbe , un peu le prince charmant des rêves de petites filles occidentales , n'existe pas parmi les kenyans des villes , plus ouverts vers le monde . Ils ont beau être magnifiques avec leur peau d'ébène et leurs corps musclés , les massai n'en restent pas moins des hommes d'un monde qui se meurt ,des guerriers qui comme les touareg essayent de s'adapter à la vie d'aujourd'hui sans
rejeter leurs racines , qui se trouvent à la croisée de deux vies totalement différentes l'une pétrie de traditions  et l'autre menée par l'instruction , l'argent  ...

Il est difficile d'admettre qu'une femme choisisse une vie aussi" rustique" alors qu'elle a été élevée dans le confort de la suisse , dur à imaginer qu'une femme occidentale d'une trentaine d'années paraisse aussi inconséquente en décidant de donner la vie à un enfant alors qu'elle côtoie maladie , disette ,bien sûr me direz vous c'est le choix de vie qui lui plaisait mais doit on entrainer d'autres que soi même dans de telles aventure !

Avec un tant soi peu de "jugeote" elle aurait réalisé que des désaccords interviendraient pour l'éducation de son enfant . Après seulement deux ans de vie commune alors qu'elle même a déjà découvert l'inclinaison de son époux vers l'alcool elle souhaite un enfant , leur petite fille naitra avant terme dans un hôpital de brousse.Elle peut être contente que tout finalement se soit bien passé , car elle savait qu'au Kenya l' enfant est à l'homme , elle n'a ni plus ni moins que kidnapper son enfant et lorsqu'on sait les conséquences de tels drames sur les gamins on peut être étonné qu'elle n'est pas pensé à ces possibilités !Elle était pourtant consciente de son acte puisque lorsqu'elle retournera au Kenya quelques années plus tard , leur fille n'étant toujours pas majeure elle ne m'emmènera pas voir son père de crainte qu'il ne la garde.

 

De belles histoires entre couples que la vie a réuni alors que rien n'aurait dû les rapprocher  existent,  et certaines de ces histoires durent ....Il y a quelques mois je vous parlais d'une jeune canadienne tombée follement amoureuse d'un chef touareg , elle est devenue nomade comme lui mais elle a mis au monde ses enfants dans le cadre aseptisé des cliniques canadiennes , ils sont canadiens autant que maliens et pourront choisir plus tard la vie qu'ils souhaitent .

 

Le début du livre est un beau conte de fée et à mesure que se tournent les pages, c'est le cruel constat d'un échec , mais pas seulement pour Corinne . Ne devrait on pas laisser la parole à ce guerrier, qui lui aussi par amour accepte l'impensable comme se retrouver marchand de farine de mais !lui qui a l'habitude de femmes soumises et effacées , partage sa vie avec une occidentale s'adressant librement aux hommes, les recevant chez elle en l'absence de son époux ....
Bien sûr pour nous occidentaux, il parait inconcevable d'imaginer qu'une jeune femme doive se faire exciser même encore de nos jours ou tout autre chose que vous découvrirez au fil du récit ...mais si elle avait amené son beau guerrier en suisse aurait elle accepté qu'il prenne plusieurs épouses et se ballade avec ses cheveux rouges et ses peintures guerrières?
Sa femme a fui le pays alors que le bébé n'avait que quelques mois , il ne la reverra plus pendant de très nombreuses années , se pose t- elle la question Corinne sur le chagrin qu'elle a imposé à cet homme et cette petite fille déchirée entre deux éducations opposées...

 

Je reste étonnée lorsque Corinne dit qu'elle a écrit son livre à son retour en suisse ,sur l'insistance de ses amis ...elle a pour le moins une mémoire effarante lorsque l'on songe qu'avec tout ce qu'elle a vécu elle peut vous donner le prix d'une batterie voiture ou d'un quintal de riz ... mais même si , encore au Kenya , elle a pensé partager avec d'autres son histoire , même si elle a pensé pouvoir gagner quelques sous dont probablement auraient profité la famille de son massai ....
Elle aide encore aujourd'hui la famille de son mari m'a t-on dit , mais qui revient d'Afrique sans "parrainer" une famille même si elle n'est pas sienne !
quelle importance peut avoir si elle a tout vécu comme elle le dit ou si elle a un peu enjoliver ou terni son "aventure" , pourvu que dans quelques années on ne découvre pas que comme le roman "vivre avec les loups " ce n'est qu'une belle fable .

 

OUSMANE SEMBENE :LES BOUTS DE BOIS DE DIEU //GREVES AUX CHEMINS DE FER BAMAKO DAKAR EN 1947

Le 23/09/2009

 

Lentement je viens de refermer mon livre comme à regret , comme l'on quitte après quelques jours de vacances un lieu qui nous a marqué , des gens que nous avons appris à aimer , à comprendre...Le cri cri des cigales a rempli le silence des résidences du "Vatican". Le claquement sec du coup de feu résonne encore dans ma tête...Que sont ils devenus depuis ,ces hommes et ces femmes avec qui j'ai partagé quelques heures de leur vie. Les toubabs , les blancs ,une fois rapatriés en France, une fois qu'ils n'étaient plus dans "l'émotion" ont ils compris que cette grêve aurait pu s'achever autrement. ..Très beau livre au demeurant ,il nous raconte une page d'histoire peu connue :la grève des cheminots au Mali en 1947. Car n'oublions pas qu'à cette époque le mali faisait partie de l'Afrique occidentale française.On ne peut rester indifférent en lisant ce récit parce qu'on sait que cette lutte pour des droits , quelques décennies plus tôt les français de métropole la menaient , sur leur propre territoire..Rappelons nous des couteliers de Thiers , des canus de Lyon ,des tanneurs de Maringue...et la liste serait longue.

Regardez ! là sur le vieux cliché , les hommes à chapeau , les bourgeois qui posent pour la photo ,leurs épouses sont  probablement dans leur demeure et les enfants à l'école en cette heure matinale ...et là ,bien plus nombreux , les hommes à casquette , les ouvriers, un peu en retrait on voit les femmes, et accrochés à leurs jupes leur "marmaille" .

Eux aussi ont fait grêve parce que les femmes et enfants étaient sous payés ,parce que le travail était harassant pour un salaire de misère et qu'il fallait tirer le diable par la queue pour survivre. Les accidents étaient nombreux et laissaient les familles dans le désespoir . Ils essayaient de rendre leur vie  de labeur moins douloureuse , ils espéraient une vie meilleur que leurs 14 H 6jours sur 7 pour leurs enfants .

A l'époque du livre, l'Afrique occidentale francaise , le soudan où se déroule le recit , était la France , et  cette différence entre  petit peuple et famille plus aisée était marquée ici par la différence de couleur de peau.

C'est tout à fait par hasard que je suis "tombée" sur ce livre parmi d'autres que quelqu'un m' avait donné pour la bibliothèque des ecoliers de Tin essamed ou de l'ecole songhoi de gao . Le livre est bien trop difficile pour des enfants de Moins de 12 ans dont le français en plus ,n'est pas vraiment la langue maternelle. En lisant le nom de l'auteur j'ai remarqué que c'était le même que celui du cinéaste dont je vous ai mis en ligne l'un des films .Alors j'ai ouvert le livre ,...je suis retourné au Mali quand il s'appelait Soudan et j'ai rencontré au fil des pages M Leblanc qui n'est jamais parvenu à se faire comprendre des africains, Sounkaré le gardien ,Bakayoko et tant d'autres....

La France avait du mal à se relever après la guerre de 1939-1945 : les caisses étaient vides , les greniers aussi car les récoltes avaient été mauvaises, la crise se faisait sentir dans toutes les couches sociales, des familles se retrouvaient sans homme à une époque où la femme ne quittait que rarement le foyer pour "gagner sa vie" ....
Mais la métropole n'avait pas été la seule touchée par la guerre; les colonies et protectorats avaient aussi fait cet effort de guerre que l'on demandait et pour ces pays où le blanc disons le était bien mieux payé que la personne de couleur là aussi on souhaitait du changement.
Le mali avait gagné la guerre comme nous , mais leur misère était toujours aussi grande et leur différence de statut , malgré leurs hommes morts au combats( + l'effort de guerre par les denrées envoyées en France , et pour le travail en usine pour le matériel nécessaire aux combats) ,n'avait pas changé.
Dans les colonies on avait privilégié les cultures de certains produits plutot que d'autres , il fallait beaucoup de caoutchouc par exemple pour les vehicules militaires ...et les pays s'étaient retrouvés avec des terres cultivables utilisées pour autre chose que les denrées habituelles:sorgho ,mil etc...
Rappelez vous de l'épisode tragique du camp de THIAROYE , dont un temps j'ai pu vous proposer le film tourné par oumane Sembene et que, malheureusement pour ceux qui ne l'ont pas vu, Dailymotion a retiré de ses pages et ne peut qu'être acheté

LE LIVRE

L' Afrique est à la croisée de deux époques , c'est encore la tradition qui veut que "les plats en fer affaiblissent la virilité des hommes" ou les gris gris dans les cheveux de Ad'jibid'ji adorable gamine .
Nous sommes à Bamako et cette première partie du livre ,est la mise en place des personnages et de ce qui va les souder ou les séparer : la grève .
Ils sont cheminots, sur la ligne qui joint Dakar à Koulikoro au soudan français et qui traverse des terres ancestrales que la compagnie s'est appropriée... Ils font partie du peuple noir ,cela marque toute la différence chez ces employés du chemin de fer , entre les salaires et les droits sociaux des uns et des autres.
Nous croisons les protagonistes que nous allons apprendre à connaitre au fil des pages :
Niakoro, vieille femme qui a toujours un regard vers le passé, quand les jeunes écoutaient les anciens, elle habite dans la concession de son fils Ibrahima Bakayoko, fervent syndicaliste militant, avec sa belle fille Assitan et Ad'jibid'ji ,une gamine bien plus interessée par les palabres des hommes sur les prochaines grèves que par la lessive, les courses ou autres travaux ménagers.
Après Bamako nous voilà à Thies autre creuset de grévistes. Là se trouvent les ateliers des chemins de fer , et les familles vivent pour la plupart dans un dénument presque total au milieu d'un paysage apocalyptique en certains lieux ,avec un air chargé des fumées du charbon ...(ne les appelait on pas les "gueules noires" en France)

Le récit est parsemé de mots ouolof , bambara pour lui garder toute son authenticité , nous rappelant ainsi que le Soudan d'autrefois, comme le Mali et le Sénégal d'aujourd'hui , sont un melting pot d'une multitude d' ethnies ( peulhs, berbères ou touareg, bambara etc..) et que le français n' était utilisé que par une certaine partie du peuple et certainement pas des femmes .

 

Retrouvez mes articles sur les tirailleurs sénégalais et le film dou de bernard Simon .N'oublions pas que ces hommes ne s'enrôlaient pas toujours par conviction ou choix mais étaient "pris" dans les villages comme autrefois on le faisait des marins dans les ports!
En France après la guerre l'activité reprend, le syndicalisme se fait plus criant , on le retrouve dans la construction et réparation navale , sur les ports chez les dockers, dans les services maritimes et la sncf, les huileries,les usines de métallurgie ... Les uns entrainent les autres et les grèves se multiplient.


L'AUTEUR

Ousmane sembene s'est éteint en 2007(le 9 juin) mais il laisse derriere lui des pages d'histoire écrites ou filmées comme lui seul savaient les exprimer .Pour lui le cinéma ne devait pas être un seul divertissement , le camp de Thiaroye dont j'ai parlé plus haut nous le montre bien .Ses écrits aussi , sont des pages de vie . Il y aborde des sujets brulants comme dans "les bouts de bois de dieu" .
Son écriture et sa façon de filmer ont la lenteur parfois de la vie africaine .Ne dit ont pas là bas "vous avez la montre ,j'ai le temps ".Cette nonchalance qui est peut être un peu pesante pour des européens qui courent après le temps nous met vraiment dans le bain de la manière de vivre là bas .

ousmane SEMBENE est né le 8 janvier 1923 à Ziguinchorau Senegal . il était français car né dans une des 4 communes du senegal (source ici)
A 12 ans , il quitte l'ecole pour se retrouver face à une vie riche d'expériences : il fera mille métiers , sera docker comme journaliste, connu du monde entier pour ses livres et films , ...

Adolescent il croise des syndicalistes qui lui expliquent leur idées de la société, il gardera en lui cet "enseignement" : fervent communiste ,il teinte largement certains de ses écrits par ses pensées politiques.
En 1942 il est appelé sous les drapeaux dans la compagnie des tirailleurs sénégalais (à verifier)
Après l'épisode de la greve des cheminots en 1947 dont il tirera le roman les bouts de bois de Dieu, rare livre qu'il n'ait pas porté à l'écran, il part en France comme clandestin .
Il adhere à la CGT et au Parti communiste français, milite contre la guerre en Indochine et pour l'indépendance de l'Algérie.
C'est vers les années 60 que le cinéma le tente ,il part en ex URSS pour y apprendre le métier pendant une année.
Quelques mois avant sa mort à Dakar il reçoit la légion d'honneur en France

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ses livres et films sont nombreux , certains ont plus fortement marqué le public comme par exemple
Mooladé 2004 au festival de cannes en 2004

le camp de Thiaroye malgré un très bon casting n'a pas connu de succès (à verifier mais je crois qu'il a été interdit en France comme le fut en son temps le film retraçant une page noire de la guerre de 14-18: le pantalon)

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vous avez des renseignements sur l'epoque dont parle le livre , vous connaissez exactement les revendications des grevistes et ce qu'ils ont obtenu .
vous connaissez la vie des cheminots en france ou au soudan à cette même epoque
merci de nous faire part de votre "savoir"

PETIT RAPPEL POUR LES ECOLIERS DU COTE DE GAO
Aider pour le parrainage de quelques enfants à Gao ,vous n'êtes pas contre , mais vous ne voulez PAS DONNER DE L'ARGENT ! FAITES VOS ACHATS CHEZ LES ENSEIGNES DONT VOUS RETROUVEZ LES BANNIERES SUR MON BLOG "TANNEMERT" CHEZ LE MEME HEBERGEUR( dans les colonnes qui jouxtent mes articles ou dans les articles eux meme , elles reversent un pourcentage de vos achats , que je mets dans l'enveloppe des aides aux ecoliers, sans que ayez à payer plus cher , simplement il faut passer par mes liens pour effectuer vos achats)
merci pour les enfants

redécouvrir le cinéma africain: SAMBA TRAORE ours d'argent Berlin 1993

Le 15/07/2009

 

samba.jpgSamba Traoré  commence comme un triller ... dans les rues sombres d'une ville africaine , arme aux poing,  une station service est braquée par plusieurs hommes  ... échange de coups de feu , et disparation dans la nuit de l'un des voleurs avec le fruit de son méfait  ....
Idrissa Ouedraogo, né en 1954 alors que son pays actuel le Burkina Faso s'appelait encore Haute Volta, nous offre dans ce film , une page de la vie d'une petite communauté , transformée par le retour de la ville de Samba (interprété par l'acteur Malien Bakary Sangaré) qui semble avoir fait fortune à la ville .

Samba y retrouve sa parentèle, son meilleur ami (joué par l'acteur Abdoulaye Komboudri) mais y découvre aussi l'amour sous les traits de la ravissante Saratou (Mariam Kaba) , jeune mère célibataire .

Les villageois pourtant , commencent de s'interroger sur la provenance de cette fortune; tout le monde sait que le travail à la ville ne vous rend pas riche et Samba se montre bien dispendieux .Quoique profitant du nouveau troupeau qu'il a offert au village  ou du bar  nouvellement bâtit , la suspicion règne sur ce bout de terre d' afrique et le regard ombrageux de Samba nous montre dans quel tourment il évolue :avouer qu'il a participé à l'attaque d'une station service ou laisser prétendre qu'il a simplement réussi dans la vie .
Comme les séries américaines des années 50 ou 60 aux Etats Unis pétries de bons sentiments, et de morale,  ce film est une "ode" à l'honnêteté car nul n'échappe à son destin ...
Bien mal acquis ne profite jamais nous a t-on appris sur les bancs de l'école!

 

Contrairement à beaucoup de films Africians très lents,  le rythme de celui ci n'est pas lassant , les paysages sont magnifiques , l'actrice principale fort belle et le jeu des acteurs très" nature"  ... on dirait presque que c'est seulement une tranche de vie prise sur le vif avec ses accès d'humeur, ses moments de tendresses , ses pudeurs ...

 

Le film n'est pas récent mais certaines médiathèques le proposent à la location et vous pouvez meme le trouver  dans certaines webboutiques , Alors n' n'hésitez pas à partir vers l' Afrique dans ce film qui se regarde sans ennui et vous raconte un village dans ses occupations quotidiennes
Samba Traore un film de Idrissa Ouedraogo.

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