PAGE 24 LE TOMBEAU DES ASKIAS

Le 19/03/2008

Dans DU COTE DE GAO

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Abdoulaye comme promis nous quitte mais nous lui proposons de nous retrouver dans un moment à l'hotel restaurant " Sahara Passion ". Mossa a l'air pressé ,nous nous empressons de le suivre mais je traîne quand même un peu derrière pour faire prendre quelques clichés supplémentaires et je n'ai que le temps de sauter dans la voiture avant qu'il ne démarre.

Le véhicule longe un grand mur ,et Mossa nous explique que c'est le stade ...foot ou rugby nous ne le saurons pas mais comme je sais que ces temps ci l'une des "figures" du rugby dans ma ville , fait une enquête sur ce sport chez les jeunes au Mali je pense immédiatement rugby tout en étant peut etre totalement dans l'erreur .

Le 4X4 vient de s'arrêter près d'une camionnette garée au bord de la route en plein soleil . Les portes largement ouvertes nous laissent voir une multitudes de bidons jerricanes de toutes formes ,toutes couleurs , tous matériaux . Cela ressemble étrangement à ce qui pourrait être une annexe de station service si les règles de securité que nous connaissons ici étaient largement oubliées !!!

Un flot de musique est déversé par un haut parleur , dont on ne sait pas où il se trouve ... un spectacle local peut être ? non c'est Hélène Ségara ! Mossa remet en marche le véhicule qui après un saut de puce se gare à nouveau en bord de route , là bas, ni place de parking , ni trottoir , tout le monde se partage le "pavé " sauf qu'il n'y a pas de "pavé "! les rues sont en majorité simplement tracées entre les murs de banco , routes de sable qui sillonnent la ville , et dont une seule à ma connaissance est goudronnée .

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Un homme posté à l'entrée , quitte sa guérite pour venir à la rencontre de Mossa . Nous ne voyons de la mosquée que ce qui monte à l'assaut du ciel car elle est ceinte de hauts murs . Mossa s'adresse à moi et me demande si j 'ai envie de la visiter .Je pense dans mon for interieur "Bien sûr , nous sommes ici pour cela !" En haussant les épaules je lui réplique un peu étonnée quand même :"ben je voudrais au moins la prendre en photo ! " Et en disant ces mots je descends de voiture suivie d'un Arnaud un peu perplexe aussi . Mossa semble marchander avec l'homme ... La cours est ombragée ...il émane de ce lieu une quiétude qui nous envahit. La mosquée qu'on nous avait désignée comme la pyramide de Gao ressemble à un gros tas de sable piqué de centaines de gros rondins de bois . Une oeuvre de sable comme les enfants aiment à en construire au bord des plages mais sans que leur imagination n'ait été dictée, transformée par la gravure du châ teau d'une quelconque princesse. Une envolée de petits gamins se précipite sur nous pour nous expliquer avec force gestes et peu de mots français que pendant notre visite ils surveilleront nos chaussures déposées sur les marches de sable pour quelque menue monnaie Le guide débite d'un ton monocorde le texte trop bien appris et au demeurant fort intéressant , un peu comme l'enfant qui oublie de respirer pendant qu'il récite sa page d'histoire , nous le suivons et après la clarté vive de l'exterieur nous trouvons la lumière tamisée du premier couloir où les femmes musulmanes à l'abri des regards des hommes viennent le vendredi faire leurs prières. Nous avançons vers l'antre du tombeau , traversons le deuxième couloir ,celui réservé aux hommes . Là , côte à côte , tournés vers la Mecque , après que le Muezzin les aura appelés à la prière , ils adoreront leur Dieu .

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Nous longeons un minuscule chemin escarpé , accroché au flanc de la mosquée puis nous suivons un couloir où par endroit il faut presque se plier en 2 afin de ne pas se cogner au plafond très bas , grimpons une très haute marche et atteignons le sommet de la construction . C'est de là que à chaque heure de prière le Muezzin lance son appel aux fidèles . Peut etre son chant ici est il aussi beau que celui qui m'a réveillé hier matin à Taboye ,ce n'etait une psalmodie monotone comme j'ai pu en entendre au fils de mes voyages en Egypte ,en Turquie , en Tunisie, au Maroc, mais un véritable chant avec se nuances , sa mélodie . La visite est déjà terminée , nous retrouvons les jeunes gamins et n'avons que le temps de quitter ce havre de paix lorsque une dizaine de touristes envahissent les lieux . Ils ne pourront pas y retrouver les mêmes sensations de sérénité que nous , car leur groupe pépie à qui mieux mieux .

De retour à l'hotel nous retrouvons Abdoulaye qui, assis sur un petit muret devant l'entrée , bavarde avec deux autres maliens , tout en feuilletant un livre que je lui ai donné . Le repas ne nous sera pas servi avant longtemps je m'assieds près de lui et pendant un moment nous causons comme de vieux amis ,échangeons nos e-mails et chacun retourne à sa vie . Pour lui demain ce sera l'école , pour nous le retour vers la France ... Blanche est assise à sa table , son thé a refroidit ...Elle nous regarde , nous sourit et se lève comme un ressort , la pétillante jeune femme a besoin après sa matinée passée assise dans les jardins du Sahara passion de bouger . Elle exécute sous les yeux un brin ahuri d'un client de l'hotel , une roue ,elle s'étire , puis se met à rire ,d'un rire si joyeux qu'il n'en fait même pas taire les oiseaux ... l'après midi passe , le "farniente" ici prend sa pleine valeur, son veritable sens ...

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