touareg
HISTOIRE DE PLUMES
Le 10/08/2014
REPRISE DE MON ARTICLE PARU EN 2007
Regardez les ,ces dames de la bourgeoisie parisienne ,en ce milieu du 19 eme siècle ,se promener dans leur calèche ,dans le jardin du luxembourg.
La mode est aux grands couvre-chefs,portant des plumes extravagantes....
Si les troupes du bon roi Henri IV devaient se rallier à son panache blanc qui etait peut etre déjà en plume d'autruche , sont venus plus tard les grands effets de chapeaux pour donner le bonjour à l'époque de Louis XIV .
Quand arrive le milieu du 19 eme siecle, la femme parisienne n'est pas la seule à ne pouvoir envisager de se promener sans un chapeau à la mode ,car la mode a dépassé les frontieres ,du Canada à Paris ,en passant par Londres ,les pauvres autruches voient leurs plumes décorer les accessoires de mode.
Tout le monde sait que les autruches ,si elles sont arrivées aujourd'hui dans nos assiettes ,vivaient à l'époque en Afrique et plus précisement en Afrique du sud. La mode et la grande couture d'une part, les danseuses de cabaret d'autre part, devenaient de grandes consommatrices de ces ornements. Pour obtenir ces plumes, il fallait absolument sacrifier l'oiseau; les prélèvements sur les oiseaux dépassèrent rapidement la limite raisonnable; en 1838,devant la demande croissante et le manque d'animaux sauvages , la première ferme d'élevage vit le jour en 1875, 32 000 sujets étaient répertoriés ,et en 1888 le chiffre de 450 000 était atteint. C'est vers la fin du 19 eme siècle (1878 semble t'il )que le sud de l'Algérie verra la création des premiers élevages en semi- liberté des autruches.
Mais notre histoire commence quelques décennies auparavant ,lorsque monsieur le marechal de Randon alors gouverneur général en Algérie sachant que le travail sur les plumes d'autruche occupe plusieurs milliers d'ouvriers parisiens ,pense à une entente entre "touareg" et français ,afin de faciliter le passage des caravanes venant du sud .En effet les caravanes se dirigent chargées de leurs précieux produits vers le Maroc et la Tunisie , l'Algérie ne peut donc bénéficier de cette manne ,ni en commerçant ses produits manufacturés ni en achetant ceux venus d'ailleurs.
Impossible de regler l'affaire autrement qu'en negociant avec leurs chefs ,mr de Randon est conscient que face aux touaregs aguerris à la vie dans ledésert ,possédant des méharis d'une grande rapidité ,il est inutile même d'imaginer un quelconque combat...les touaregs au nombre probable de 200.000 regnent sur un territoire immense .le resultat obtenu dépassera d'ailleurs les espoirs ,les touaregs deviennent des amis en protégeant les caravanes contre les pirates des sables
lorsque Mr de Randon se lance dans cette aventure de demander le libre passage des caravanes dans le désert ,un curé suit le voyage,ses ecrits permettront ainsi qu'à des européens qui ne connaissent rien des touaregs d'apprendre quelques bribes de leurs veritables personnalités et façon de vivre ,et pas seulement à travers des "on dit ".
l'abbé Loyer va de surprises en surprises en découvrant les Touareg dont il espère dévoiler les mystères.
Dans son manuscrit paru en 1863, il brosse de ces hommes, un portrait où transpire le respect ,l'admiration . Quelle n'est pas sa surprise d'apprendre que les Touareg possèdent leur propre code civil! Il ne cesse d'ailleurs ,au cours de son récit ,de s'étonner de sottises qu'il a pu entendre ou lire avant son départ .Relevant ces erreurs ,il nous fait ainsi remarquer que d'aucuns prétendant connaitre les Touareg , disent qu'ils font commerce de la laine dans le Tell ,alors qu'il a lui même constaté ,que leurs moutons n'ont pas de laine!
Quant aux Touaregs , de leur côté , malgré les calomnies que certains ont pu véhiculer à l'encontre des français,ils voient avec soulagement que les Français ne mangent pas les Touareg!
Dans son écrit Loyer nous fait ainsi part de ce qu'il apprend au cours de ses recherches ... ainsi d'après le livre d'un géographe allemand Karl Bitter ,les Touareg qui sont d'origine Berbère seraient venus par l'Egypte.
Il constate aussi que Berbères et Touareg ont la même langue d'origine mais que les Berbères ont choisi le graphisme arabe.Et comme il est chrétien et de plus "abbé" il se lance dans une grande théorie : la croix des Touareg prendrait peut être son origine dans la chrétienté ,appuyant son hypothèse sur le fait que les arabes donnaient le nom de "chrétiens du desert" aux Touareg .
Jje ne saurais appuyer ou infirmer de telles propositions n'ayant lu que peu d' ouvrages sur le sujet. ...
en tous cas le fait est là ...le Targui même aujourd'hui garde pour beaucoup ses mystères ,il ne tient qu'à nous de chercher à mieux le connaître
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k75938s
à propos des plumes d'aigrettes voir mon autre article ...à propos des chapeaux dans la société voir ici
TAMIKREST musique saharienne tendance
Le 01/09/2011
Ils s'appellent Moussa , Mossa, Almoustafa , Tinarewen , Toumast ...et au fil de mes pages vous avez découvert leur vie ,leur histoire, leur musique . Lorsque dans les années 90 la secheresse a asséché les puits certains ont quitté leurs campements au milieu des sables du désert pour se rassembler autour des rares points d'eau , d'autres ont choisi de grandes villes en afrique en europe au moyen orient . Un certain Kadhafi a promis de s'occuper de leur peuple , il a d'ailleurs été médiateur lorsque les révoltes intestines ont secoué le nord mali , souvenez vous je vous en parlais alors *...Certains hommes ont quitté leurs familles pour s'expatrier en lybie dans des camps militaires où on leur offrait un travail qu'ils n'avaient pas dans les pays où le territoire des hommes bleus s'etale ...D'ailleurs à cette époque là l'ennemi d'autrefois était devenu l'ami ...pour aujourd'hui à nouveau être l'homme à abattre ... C'est ça la politique ...
* Ibrahim ag Bahanga, le plus "dur" des rebelles qui n'avait jamais vraiment accepté cette "reddition" lui aussi a fini son "regne" il est mort vendredi dans un accident dans le nord-est du Mali.
Parmi ces hommes partis dans les sables de lybie certains ont abandonné leurs armes pour la guitare , Tinarewen fait partie de ceux là , qui a travers le monde porte les paroles qu'il veut de paix sur de la musique melant rythme d'aujourd'hui aux sons traditionnels ...
Certains touareg aux prémices de la revolution lybienne ont quitté la terre aride du mali qui ne leur offrait pas assez pour vivre , ils sont devenus mercenaires, aujourd'hui Kadhafi parti ils retournent qui en algerie , qui au mali ... Pendant quelques années , les touareg ont eu à combattre les rebelles de leur ethnie , aujourd'hui que va t-il advenir de cette paix ? les hommes avaient déposé les armes apres des mois de pourparler ...aujourd'hui le sahel on le sait ne va pas mieux , les gens ont toujours aussi faim et soif ...et des armes envoyées par les français aux rebelles lybiens auraient été saisies par les combattants de Khadafi et ramenées au mali ... une révolution s'eteint peu à peu en Lybie , sera t'elle suivie par un embrasement ailleurs .... attentat ( comme à alger vendredi) ou nouvelle revolution en afrique
moment douceur: de la revolution au romantisme pur (Mossa Ag Attaher) avec TAMIKREST
les animaux du desert : le sloughi
Le 23/07/2009
C'est parmi les hieroglyphes que l'on trouve dans les pyramides d'egypte, que l'on peut voir les plus anciennes représentations d'un chien qui ressemble à ceux que j'ai pu cottoyer ,bien peu de temps ,à mon grand regret ,dans le campement Touareg .
dans le langage berbère Sloughi signifie « le Libre » ; chien d’une rare beauté, adapté et forgé pour l’endroit le plus aride de la planète qui est le Sahara, un chien qui atteint des vitesse de pointe supérieures à 65 Km/h, un chien docile et romantique, fidèle et utile. Possédant un flair hors normes et une aptitude au dressage et à la chasse. Sa robe fauve sable le confond avec les dunes et le rend quasiment un chien furtif !
Chaque region du sahara a "son" sloughi .
L'azawakh est une race de chiens originaire du Niger. Il tire son nom de la vallée de l'Azawakh, près du plateau central du Niger et de la frontière du Mali. On l'appelle aussi Lévrier Touareg, Sloughi Touareg, ou encore Lévrier du Sud saharien. Il est plus grand et plus fort que le sloughi que l'on rencontre en tunisie .
Présent dans le Sahel depuis des siècles, il apparaît en Europe vers 1970. La Fédération cynologique internationale reconnaît la race en 1981 et publie un standard en 1982.
A l'origine, ce lévrier était utilisé pour la chasse, sa rapidité convenant très bien à la poursuite des antilopes et à la capture des oiseaux au vol. Sa beauté en faisait également un animal d'apparat et de compagnie.
Caractère
Vif et attentif, c'est un animal qui peut se montrer un peu distant, surtout avec les étrangers. Il recherche peu les caresses.
Doux et sensible, il nécessite un dressage patient, à commencer dès son plus jeune age.
Le sloughi est un lévrier de provenance incertaine, mais nous dirons qu'il provient d'Afrique du Nord.Il est toutefois vrai que ce chien descend directement des chiens royaux égyptiens, et qu'il est considéré comme le cousin du Lévrier Persan dont il a la grâce lorsqu'il court .
C'est un chien rustique si ce terme peut lui convenir, car il accepte toute nourriture, mais il souffre beaucoup du froid. C'est un chien docile affectueux et discret. Il est très obéissant, et très estimé comme chien de compagnie. mais malgré quelques élevages en Afrique du Nord, il est peu diffusé.
On en trouve en Europe où il est utilisé dans les cynodromes comme son cousin le levrier anglais .
Quelques années apres avoir ecrit ce sujet j'ai rencontré des sloughi , à Douz , lors du festival du désert qui se déroule sur 3 ou 4 jours à la période de Noel . Là on peut les admirer pendant des "tableaux vivants" représentant les moments d'autrefois , quand les bedouins chassaient encore avec faucons et chiens, Mais il faut l'avouer aujourd'hui c'est plus du spectacle que la réalité , le bédouin chasse et s'est à mon avis un drame pour ces animaux qui sont de plus en plus rares (chiens comme gibier !) , en mobylette et en quad , quant aux princes venus de certains pays arabes ils chassent avec leur 4x4 comme il y a quelques decennies le chasseur d'elephant en inde comme en afrique , sans tenir compte des interdictions car certains animaux sont en voie de dispartition comme certaines gazelles .
Le sloughi est un animal beau , racé , gentil ..il a peu l'occasion de montrer son affection , le rapport homme chien ne correspond en rien à ce que nous connaissons en europe . Ils aiment leur animal mais ne lui donnent pas cette place "d'enfant gaté" que souvent chats et chiens vivent ici . Ils le dressent plus qu'ils ne l'eduquent ... ceci n'est pas une critique ...mais une constatation , je n'ai pas à juger le rapport homme bête meme si les 2 extremes peuvent me choquer .
j'ai retrouvé ce texte sur mon pc .. j'espere que c'est bien " mon" original!!!
PAGE 5 DERNIERS MOMENTS A GAO AVANT LE DEPART VERS TABOYE
Le 19/03/2008
C'est le jeune frère de Sidi ,Aboudakrim qui nous servira de chauffeur pour notre voyage vers Taboye. Nous l'avons rencontré hier pendant que nous nous promenions avec Sidi . Alors que Sidi , jeune homme de 20 ans est habillé à l'europénne , Aboudakrim d'un an son cadet , porte le chèche , ce long foulard qu'utilisent les hommes Touareg pour ceindre leurs cheveux . Ils ont tous deux la peau claire , couleur café au lait et des yeux en amande , des dents blanches à démoraliser tous les dentistes de la terre , des cils épais et recourbés qui n'ont besoin ni de magic curl ni d' épaississeurs ! Le jeune Touareg est venu nous chercher en fin de matinée . Nous comprenons vraiment le sens du proverbe Touareg "tu as la montre j'ai le temps ".Je l'avais traduit par : je "possède le temps " mais c'est bien "j'ai le temps " qu'il signifie ! Car là bas dire rendez-vous à 10 h n'a pas de signification ; vous le savez peut être pour l'avoir vécu dans d'autres pays du maghreb , ou du moyen Orient , mais au Mali cela semble encore plus vrai....ils viennent lorsqu'ils ont achevé de faire tout ce qu'ils ont décidé de faire ; entre temps ils rencontrent sur le chemin toujours quelque ami, quelque cousin ...et lorsque on rencontre quelqu'un de sa connaissance pas question de dire un simple bonjour , celà serait inconvenant . On demande à son ami comment il va , puis comment se portent ses parents , et la santé de sa femme et ses enfants et ses cousins.... Bref nous voilà enfin partis , pas très loin en fait : nous rejoignons Mossa qui n'a pas fini de faire les achats pour la nourriture et les boissons que nous devrons utiliser pendant notre séjour à Taboye et au campement . Pendant qu'il règle ces derniers problèmes d'intendance , nous pouvons tout à loisir regarder les personnes qui s'affairent dans la rue . Plusieurs Touareg déambulent . Mais comment font ils donc pour se reconnaître l'un l'autre, si ce n'est par la manière de marcher ! Certains ont le bas du visage complètement caché par le chèche et nous pouvons seulement voir leurs yeux. Des femmes à la peau noire , probablement de l'ethnie des songhoi , car les bambara se trouvent concentrés plus au sud du pays , mais de femmes Touareg (les Targui), point dans les rues ... Les une comme les autres sont pourtant de confession musulmane ....il faudrait que je pense à demander si c'est un hasard . Un petit troupeau longe les étals ,accompagné de son berger, et s'arrete pour saluer celui qui à même le sol installe des peaux de chevre et de mouton tannées , deux femmes bavardent ,leur grande bassine posée en equilibre sur la tête et leur bébé la tête doucement posé sur leur omoplate ...enfin le bébé ! Je n'aperçois qu'un petit pied qui s'échappe du grand voile qui protège l'enfant du sable que le vent soulève en petits nuages cliquer sur la photo pour la voir en format plus grand Un jeune homme s'approche , il mange une sorte de fruit . _ "Bonjour ", nous dit il , "vous venez visiter? vous avez besoin d'un guide ? Je secoue la tête en lui disant _ "non merci , désolés mais nous avons déjà un guide " Je ne peux m'empêcher de lui poser la question , en regardant ce fruit qu'il dévore Gentiment il m'explique que c'est un fruit du nénuphar , cela se trouve sous la plante dans l'eau . _ "C'est très bon" ajoute t'il " vous voulez gouter ?" et joignant le geste à la parole il me tend le fruit . je lui fais entièrement confiance ! Je goûterai une autre fois .... Nous partons! nous lance Mossa qui s'approche de nous , les bras chargés par ses derniers achats qu'il entasse dans le coffre déjà rempli à craquer et nous grimpons dans son 4X4 . Avec nous , se coince à l'arrière Ibha , un autre Touareg . En fait c'est ça qui est désagréable , les places de devant sont réservées au chauffeur et à Mossa , à l'arrière seules les places près des fenêtres sont à choisir car au dessus des fenêtres il y a des poignées pour se cramponner et Ibha sans hésitation s'installe pres de l'autre fenetre ..pas cool pour A.... mon fils qui se retrouve au milieu On voit mieux au milieu (?) mais vous le comprendrez vite , si vous ne l'avez jamais vécu pour de vrai , le désert est plein de trous et de bosses, et les sauts en 4X4 comme vous les voyez en regardant Paris-Dakar à la tv c'est beaucoup plus confortable à regarder assis dans son salon. Ici , il faut pas rêver ,le confort des 4X4 est sommaire , pas de ceinture pour nous maintenir et des ressorts qui vous transpercent de tout côté . Voyager dans un 4X4 malien , n'est pas je vous l'avoue une sinécure . Question d'habitude! pas tant que ça ! en vous racontant cela instinctivement je frotte le haut de mon crane qui a eu maille à partir avec la tôle de la voiture pour notre retour de Taboye, et malgré le temps passé , mon souvenir n'est pas que "dans" la tête.
Nous traversons la rue bordée de marchands quand un Touareg se met à gesticuler sur le trottoir . Coup de frein . C'est Moussa qui s'approche de nous pendant que Aboudakrim rebrousse chemin . Un serrement de main , pas question dans un pays musulman de lui sauter au cou ! Moussa prend quelques secondes pour nous offrir en cadeau de bienvenue à chacun de nous deux ,un long chèche indigo puis s'eloigne en nous disant qu' il nous rejoindra sur la route dès qu'il aura récupéré son hillux garé un peu plus loin et dans lequel son père l'attend.
les photos sont tirées de ma video .. désolée pour la mauvaise qualité mais il fallait choisir entre acheter une bonne cam et un nouvel appareil photos ou .... faire un voyage extraordinairement marquant (et onereux je l'avoue) avec mon ado ..