mendiant

un sourire pour un choukran

Le 21/03/2013

Un cheche blanc entourant ses cheveux ,  le visage buriné par le temps , une longue djellaba grise dévoilant des jambes grêles chaussées de savattes sans age , Sofiane parcourt le quartier . C'estun vieillard plein de dignité, si comme me disait je ne sais plus lequel de me locataires

--"il semble que certains tunisiens ont perdu le respect d'eux meme en tendant la main pour mendier quelques millimes"

Sofiane lui jamais ne quémande , même si la faim tenaille son ventre, et que ses bras et jambes décharnés trahissent le manque de nourriture.

Il me décoche un sourire édenté , il sait que si les locataires nous laissent quelque chose , que ce soit un litre de lait , une bouteille d'eau , une plaquette de beurre entamée, un couscous , ou un plat de pates dégoulinantes de sauce conservées au frais dans le frigo , nous lui ferons un panier l'accompagnant du pain rassis pour ses chèvres, mais en a t-il vraiment des chèvres ??

Quoique le premier mot que l'on apprend à un étranger soit "choukran" nul merci ne passera ses lèvres,  on ne dit pas ces mots pour un geste si naturel mais son regard empreint de gratitude en dit long sur le plaisir qu' il aura à repartir les bras chargés .

Sofiane fait partie de ces gens que l'on croise tous les jours mais dont on ne connait rien de la vie ...Par pudeur il dira toujours "ça va" mais quel empressement il mettra à l'avaler, lorsqu'il découvre un oeuf dur au fond du sac !

Sofiane fait partie de ces gens que la précarité a frappé de plein fouet lorsque la revolution aidant l'argent plus encore est venu à manquer dans certains foyers .

Sofiane fait partie de ces gens qui ne se plaignent jamais et acceptent de porter leur croix comme on dirait s'il était chrétien .

Sofiane fait partie de ces petites gens pour qui un sou est un sou , et dont les rêves ne sont pas peuplés de Iphone, de Mercédès, de Nike ...mais lorsqu'il est auprès de ceux qui l'aiment et qu'il aime , sa femme , ses enfants , il remercie Dieu de ce qu'il lui a donné sans amertume , simplement avec un arrière gout de regret pour ce qu'il aurait pu offrir aux siens si la vie avait été autre .