Djerba avant l'arrivée des touristes à partir des année 60 avait une vocation purement agricole et si aujourd'hui vous trouvez des Tunisiens venant du continent de sfax gabes tatatouine ou meme tunis leurs emplois sont liés aux activités touristiques , les jeunes djerbiens n'echappent pas à ces types de job qui en ces temps d'après la revolution montrent la précarité d'emploi liés au trouisme.
L'habitat djerbien correspond à ce style de vie où la famille se suffisait à elle même . Une grosse ferme dirait on en France avec ses lieux d'habitations, ses dépendances : entrepots , ecuries ...
Il s'appelle Menzel et on en trouve de très anciens , abandonnés , en partie délabrés , empreintes d'un temps passé mais qui depuis la revolution abritent des sans abri n'ayant plus assez pour s'offrir le luxe d'une location meme si les jeunes qui n'ont pas de famille sur place vivent en colocation à 4 ou 5 personnes.
Pour ceux qui savent regarder , djerba n'est pas seulement une zone touristique avec discothèques, bar pour touristes , restaurants et hotel de luxe ou 3 ou 4*. Djerba c'est la quiétude d'un menzel , un homme sans age qui garde des moutons, un cheval qui pousse un galop dans la campagne ...
pour ecouter le début du texte cliquer ici (un peu rapide mais je n'ai pas toruvé mieux!) La ruelle bordée de maisons blanches au volets et moucharabieh turquoise mène à la place que j'ai désertée tout à l'heure pour me rendre au marché au poissons . Les villageois continuent leurs tractations , les pièces et billets passent d'une main à l'autre, les légumes disparaissent dans les cabats .
Les étals des marchands sont on ne peu plus précaires: quelques bacs plastics aux couleurs fanées par le soleil sont dressés en équilibre et une planche de bois qui a dû voir de nombreux jours ensoleillés ou pluvieux ploie sous le poids des fruits et légumes .
Ici des pyramides de dattes ...en bonne française mon regard glisse vers le morceau d'ardoise où sont tracés les chiffres arabes du prix ... là sur un morceau de tissus jeté à même le sol des oranges aux couleurs du soleil lorsqu'il disparait à l'horizon parmi mes mille reflets sanguinolents de la mer . A l'ombre des arcades , assis sur des sièges plastic deux hommes se reposent tandis qu'un troisième avec des grands gestes s'est lancé dans une grande conversation.
Mon regard court d'un coin à l'autre de la place essayant de saisir un instant , un regard ...je ne suis pas surprise de constater que rares sont les femmes . On les remarque, vêtues à la djerbienne , corps et tête couverts de cette étoffe blanche rayée de quelques bandes oranges , et coiffée d'un chapeau . Lorsque je croise leur regard les plus agées tirent d'un mouvement rapide un pan du voile pour cacher leur visage , je comprends leur pudeur et pourtant certaines sont si belles, portant sur leurs traits la vie rude qui est la leur : le travail au champ , les enfants ...
leur embomponit elles le doivent à cette vie harassante , sous un soleil de plomb , peu adaptée pour garder la ligne lorsque on y ajoute la nourriture riche de ces pays du maghreb et ces sucreries qui dégoulinent de miel mais sont si "délicieuses!!!"
Un peu plus loin sous les arcades, un café réunit tous ceux qui boivent un thé à la menthe , fument un narghilé ou jouent au domino .Je m'approche .Le claquement sec du domino sur la table se mêle aux sons rugueux de la langue . On m'a dit qu'ici , dans ce village berbère , la langue parlée est souvent l'amazigh , langue cousine de celle des touareg .