Je gravis le grand escalier qui mène à l'étage et découvre une mezzanine plongeant sur le grand hall d'accueil Ses murs portent des aquarelles mettant en scène la vie djerbienne ,et de confortables fauteuils réunis autour de tables basses invitent à un moment de repos.
Une volée de marches mène à ma chambre , le porteur qui avait jailli de l'entrée de l'hôtel lorsque mon véhicule s'est garé devant "Isis " , glisse la clef dans la serrure et s'efface pour me laisser entrer .
La chambre , baignée d'une douce lumière que diffusent deux lampes est plutôt grande , avec un sofa dans une alcôve où sont jetés quelques gros coussins. Grand lit , Tv ...
sur une petite table une corbeille de fruits avec une bouteille d'eau et une enveloppe frappée au sigle de l'hôtel et ou mon nom est tracé en belles lettres cursives; un petit mot de bienvenue de la part de la direction ...
Un doux parfum règne dans la pièce / citronnelle mêlée à du geranium semble t-il . 
C'est de la salle de bain qu'émane cette exhalaison; un simple regard me fait découvrir le secret : dans la vasque sont jetés des pétales d'hibiscus et des fleurs odorantes de géranium , tandis que 2 cygnes crées avec les serviettes immaculées au logo de l'hôtel offrent leur reflet au grand miroir.
Je traverse la chambre et d'un geste tire l'épais rideau qui occulte la porte fenêtre. Une petite terrasse! avec vue plongeante sur la piscine , et son bar le Bacchus...mon regard enjambe le coin enfant avec le club Aladin et son palais miniature, un hôtel de bord de plage et va se perdre dans le bleu de la mer qui se mêle à la clarté grandissante du ciel là bas à l'horizon...
L'avion qui aurait dû me déposer à l'aéroport de Houmet Souk en pleine nuit, avec ses 3 heures de retard et son escale à Monastir, me permet de découvrir un monde qui se réveille ;une légion de petits métiers s'affaire déjà dans les jardins : l'un se charge d'installer les bains de soleil sous les parasols , l'autre balai la grande terrasse où se meurent les vaguelettes de la piscine, les jardiniers tracent dans le sable des bosquets lignes et courbes , coupent les fleurs fanées ...L'hôtel est continuellement "en peinture" cette fois ce sont les facades et les ouvriers s'affairent.
Je ferme les yeux ...les quelques mois qui se sont écoulés depuis mon dernier séjour ici s'effacent, je retrouve Djerba ...Même le temps veut me laisser croire que je ne suis pas rentrée en France : j'ai quitté Djerba sous la pluie et la blancheur du ciel ce matin ne présage pas un grand soleil pour la journée . Qu'importe , Djerba sait être envoutante par tous les temps ! je frissonne , il fait encore frais à cette heure très matinale , quelques gouttes commencent à tomber ....