SCENE DE VIE AU CAMPEMENT PAGE 13

Le 19/03/2008

Dans DU COTE DE GAO

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boomp3.com ... A l'abri du vent , du soleil , de la chaleur , chacun est sous sa tente . Il me semble entendre les pas etouffés d'un animal dans le sable , je tends l'oreille , à n'en pas douter un dromadaire blatère juste derrière notre abri de peaux de chèvres . J'attrape au vol mon appareil photo , non ma caméra ...bon tant pis je prends les deux ! et je me précipite hors de la tente , mais déjà le touareg s'est glissé au bas de l'animal et enlève la selle ...je m'avance vers lui , il ne me voit pas ,il me tourne le dos ... j'admire la superbe épée posée sur le sable .je ne peux pas prendre la photo car un vieux chiffon la cache à moitié .
Je n'ose pas interpeller l'homme à la grande djellaba bleue .D'abord je ne sais pas parler le Tamacheq ,de plus je suis une femme ,et les touareg sont des musulmans , je ne voudrais pas à ma première rencontre avec un Touareg le froisser en l'interpellant. Il me faut seulement quelques secondes pour reflechir à celà , jeter un rapide coup d'oeil autour de moi à la recherche de Moussa , Mossa ou Abdelkrim , mais personne n'est en vue et zut il est déjà trop tard , le grand touareg, sans un regard s'eloigne de quelques mètres pour entraver les pates de l'animal . Je retourne sous la tente un peu déçu , je me console de cette photo qui n'est pas "dans la boite" en songeant aux magnifiques clichés que je pourrai prendre, lors de la longue promenade à dos de dromadaire dont Moussa nous a tant fait réver depuis qu'il nous l'a promis à son sejour à la maison en décembre . En nous donnant le programme prévu pour les touristes , il avait ajouté avec un sourire en direction d'Arnaud :"tu verras ce sera un très beau moment"...en haussant malgré moi les épaule je pense : j'aurai le temps demain de faire des photos ,....
Une heure , ou deux peut etre, passent , dans l'inaction on ne compte pas les minutes qui s'égrainent , non! qui s'étirent . Les jeunes près de moi , sous la tente, jouent à un jeu quelconque ."Family team" à la pointe de l'organisation , a toujours ce qu'il faut dans un coin de ses bagages.
Un remue ménage à l'exterieur me pousse à affronter la chaleur à l'exterieur pour satisfaire ma curiosité . Le groupe des Touareg était seulement en visite pour l'après midi semble t'il ! ils repartent , emportant avec eux les 3 dromadaires du campement . Je me précipite sous la tente de Mossa , tant pis pour mon intrusion dans la tente des hommes! et lui demande de m'accompagner d'un coup de 4X4 jusqu'à eux . Déjà , au pas rapide des animaux qui semblent ne pas poser les pattes sur le sable tant leur foulée est légère , ils s'éloignent ...je veux au moins une photo !
Lorsque je reviens, les femmes , à l'ombre du maigre acacia , viennent d'installer sur une natte leurs bijoux , qu'elles se proposent de nous vendre ...pele mele quelques boites, des sacs en peau , des bracelets de pacotille , des collliers dont Mossa nous dit qu'ils sont en argent ... Je suis , j'avoue un peu étonnée quand même , des bijoux en argent alors qu'ils semblent ne pas "rouler sur l'or" .
Tous les hommes du campement que jusqu'a présent nous n'avions jamais vu tous réunis et que d'ailleurs nous ne reverrrons jamais , s'agglutinent autour de leurs epouses , qui assis , qui accroupis ou debout.
Ouaou !les chiffres qu'elle nous donnent me font monter le rouge au joue...Moussa s'approche , il faut comprendre nous dit il , le prix est élevé car ce sont leurs bijoux , elles s'en privent pour vous les vendre.
Oui je veux bien mais , il n'empêche que si c'est pour les payer aussi chers qu'en France cela m'ennuie , d'autant que je me montre peut être bassement matérialiste mais le sejour que nous sommes les 2 seuls, mon fils et moi à devoir payer nous coûte déjà 900euros sans compter le prix du billet!
Je suis déçue , très déçue , moi qui espérais avoir la possibilité d'acheter plusieurs bijoux pour les proposer en France et rapporter le bénéfice produit, lors d 'un prochain voyage , je ne peux pas prendre le risque !
Déjà plusieurs personnes ont détourné leur regard de cette boutique improvisée .
J'hésite une dernière fois , repose à regret le bracelet que je souhaitais. Celui ci comme pour m'interpeller vole un rayon du soleil pour me jeter quelques reflets . Je me contente d'un collier , il ne sera même pas pour moi mais pour une amie qui a la gentillesse de s'occuper de mon chat "Massai" (un chat noir d'où son nom ) pendant mon absence .
je m'approche de Moussa , profitant qu'il soit sorti pour l'occasion de la tente où il avait disparu depuis notre arrivée.
--Quelles sont les significations des dessins gravés , dis je en lui présentant dans le creux de ma main cette demie lune que semble représenter l'objet.
--Ce sont les forgerons qui font ces bijoux qui en connaissent la signification...
je reste coite . Lorsque Mossa m'accompagnera chez les forgerons il faut absolument que je pense à emporter le collier avec moi pour en connaitre les secrets
Déjà il s'éloigne. Je n'insite pas et m'approche de l'endroit où ceux de la caravane se sont regroupés. Nous prenons le temps de mieux faire connaissance , cette action humanitaire est leur premier essai , j'ai du mal à imaginer qu'ils se soient lancés dans une telle expédition alors que l'association venait à peine de voir le jour . Il y a tant de choses à préparer pour un tel voyage . Rallier Paris à Taboye en passant par l'espagne , la côte marocaine , la mauritanie , ce n'est pas une mince affaire . C'est certain il leur manque beaucoup d'expérience et au lieu de profiter du pays, ils sont souvent réunis sous la tente pour essayer de régler les problèmes qui se présentent à eux , toutes ces choses dont ils auraient dû parler avant le départ et qu'ils doivent aujourd'hui débrouiller dans l'urgence...justement ils ont prévu pour la soirée une "rencontre au sommet" .

Le campement s'est vidé de ses " toubabs " . Les enfants de Nathalie et Bernard se séparent avec regrets d'Arnaud , le courant était vraiment bien passé entre eux et c'était plaisir de les voir tous les 3 en pleins conciliabules ; je pensais qu'ils resteraient plus longtemps avec nous et je n'ai pas eu occasion de bavarder avec les parents ...qu'à cela ne tienne nous nous reverrons en France , pour l'instant il doivent rallier Mopti plus au sud de Gao pour rentrer en France . Ibrahim raccompagne les institutrices à Taboye où leur stage doit se dérouler , Maximilian et "le club des 3 fondationclubmed" rentrent à Taboye où ils prévoient , avec force clous et bonne volonté , d'organiser la bibliothèque du pensionnat . Blanche après une grande promenade à pied avec Arnaud retourne à l'écriture de son bouquin que j'ai grand hâte de voir arriver sur les rayons des libraires . L'écouter , c'est partir à l'aventure , j'imagine aisément comme son écriture doit être fluide , agréable ... Lorsque je la vois s 'éloigner pour vivre "son " désert cela me donne envie d'ouvrir son précédent livre : l'éloge du désert