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ILE DE SADOU ET LE VILLAGE DE GOUNZOUREYE PRèS DE GAO AU NORD MALI

Le 02/12/2008

Dans MALI ;CARNET DE ROUTE D'UN INSTITUTEUR EN BROUSSE

l'ile de Sadou est en fait une presqu'ile en face de la grande ville de Gao ,mais quand Abdoulaye en parle il dit toujours "l'île". Là bas ,il y a son école , celle où il est instituteur ... cette vie qu'il m'a raconté et que je vous dévoile dans son carnet de vie d'un instituteur en brousse

Cette année 2007 , l'année scolaire avait commencé plus tard que prévu mais après quelques semaines malgré leur manque de moyens les petits écoliers s'appliquent à apprendre ce que les instituteurs et institutrices leurs enseignent. Les grosses pluies de la saison d'été ont causé tant de problèmes dans tout le pays , détruisant les routes (la route goudronnée bamako gao qui permet de rallier les 2 villes en 22H, a été en partie remplacée par une piste qui parallèlement permet la circulation pendant la réfection de la grand route) les maisons et divers bâtiments (l'École de tin essamed ,école touareg dans la région nord mali a vu son toit et une partie haute des murs détruits pas l'eau qui a eu raison des bâtisses en pisé par exemple ) que la rentrée des classes n'a eu lieu que tardivement cette année.
Abdoulaye , de l'ethnie des songhoi , les plus nombreux dans la région de Gao , a la charge de p...etits écoliers dans l'ile de Sadou , qui fait face à Gao . Son école est pauvre , elle existe depuis une poignée d'années mais n'a pas encore eu la chance de trouver une association pouvant les aider , alors cette petite école vivote . Petite car elle vit avec bien peu de moyens , pourtant cette année les 6 classes accueillent 354 élèves de plusieurs niveaux.
En août , Abdoulaye et le directeur de son école avaient espoir d'ouvrir les portes afin de donner quelques cours supplémentaires aux enfants en difficulté; mais le manque de moyen ne le leur a pas permis . Vous rendez vous compte qu' un cahier coûte 150 cfa là bas ! Et envoyer du matériel n'est pas forcement la meilleure solution comme je l'expliquais dans un précèdent article , car les commerçants ont besoin de pouvoir vendre pour exister et si les ONG pourvoient aux besoins de certains, les commerçants de leur côté , doivent augmenter leur prix afin de survivre,et de subvenir aux besoin de leur propre famille*(voir ci dessous)

Nous sommes dans la saison froide maintenant , le vent souffle et sur le fleuve courent des vagues .La recolte a commencé , les enfants cette saison 2008 auront le ventre plein
Dans le village dès 19 h les habitants fuient le froid et se réfugient dans leur maison de pisé pour s'y coucher tôt. Bien sûr le froid qu'ils connaissent n'a rien à voir avec celui qui depuis quelques jours souffle sur la côte d'azur!

Le matin les gamins ,à l'heure du lever , se font un peu tirer l'oreille l'eau est glacée ! malgré cela il se préparent , simplement ils arriveront un peu en retard à l'École .En se dépêchant sur le chemin de sable ils jetteront c'est certain un coup d'oeil au fleuve tout proche où des hippopotames se prélassent

le village de Gounzoureye est surplombé au nord par des collines alors que le reste est baigné par le Niger.Les habitants du village pratiquent l'agriculture ,l'élevage,la peche.les femmes utilisent la bouse des boeufs comme source d'énergie et pourtant il ya du bois de chauffage au village mais les habitudes restent .

Voilà Abdoulaye , qui attend ses élèves . ils disparaissent dans leur salle de classe, sagement l'un derrière l'autre .Rien à voir avec nos petits écoliers qui piaillent à qui mieux mieux, là bas l'école est une institution , et le seul nom d'instituteur impose le respect; Dans la classe on entendra une mouche voler ,quittons la salle les sur la pointe de pieds.

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